Cancer du rein
En France, pour l'année 2018, le nombre estimé de nouveaux cas de cancer du rein était de 15 323, dont 67 % chez l'homme.
En savoir plus sur le cancer du rein
Chiffres clés
En France, pour l'année 2018, le nombre estimé de nouveaux cas de cancer du rein était de
15 323, dont 67 % chez l'homme.
Le nombre estimé de décès était de 5 589, dont 68 % survenaient chez l'homme.
La survie nette standardisée à 5 ans est de 70 % pour les cas diagnostiqués entre 2010 et 2015 avec une amélioration de 13 points de pourcentage en 25 ans (de 57 % à 70 % entre les diagnostics de 1990 et ceux de 2015).
Dans la moitié des cas, le diagnostic est posé chez des personnes âgées de 50 à 70 ans, dans plus de 40 % après 70 ans. Cependant, ils peuvent également affecter les enfants[1].
[1] Santé Publique France - Survie des personnes atteintes de cancer en France métropolitaine 1989-2018 – Rein - https://www.santepubliquefrance.fr/docs/survie-des-personnes-atteintes-de-cancer-en-france-metropolitaine-1989-2018-rein
Rappel anatomique
Le rein est un organe qui joue le rôle d’un filtre participant à l’épuration du sang et à l’élimination des déchets de l’organisme.
Les reins sont habituellement au nombre de deux. Ils sont situés dans l’abdomen sous le thorax, de part et d’autre de la colonne vertébrale. L’urine fabriquée par les reins est drainée par les uretères vers la vessie où elle est stockée entre deux mictions.
Un seul rein peut suffire à assurer cette fonction d’épuration.
Facteurs de risque
Le principal facteur de risque est le tabagisme. La consommation de tabac favorise de manière significative de nombreux cancers dont le cancer du rein. Une personne qui fume a environ 1,5 fois plus de risque de développer un cancer du rein qu'une personne qui n'a jamais fumé. Chez un ancien fumeur, le risque diminuerait d'environ 25 à 30 % après 10 à 15 ans d'arrêt.
Les personnes qui présentent un surpoids ou une obésité ont un risque plus élevé de développer un cancer du rein que celles dont le poids est normal, c'est-à-dire celles dont l'indice de masse corporelle « normale ». Ils seraient responsables de 30 % des cancers du rein en Europe.
Par ailleurs, les personnes atteintes d’insuffisance rénale et traitées par dialyse pendant longtemps - plus de trois ans - favorise l'apparition de kystes dans le ou les reins. Cette affection, appelée maladie kystique ou dysplasie multikystique, augmente le risque de développer un cancer du rein.
Enfin, le facteur génétique est à l'origine de 2 à 3 % environ de l'ensemble des cancers du rein.
Comme c’est le cas pour de nombreux autres cancers, des substances présentes en milieu professionnel ont été suspectées en lien avec le risque de cancer du rein (cadmium, arsenic, solvants, etc.).[1],[2]
[1] Institut du Cancer – Facteurs de risque - https://www.e-cancer.fr/Patients-et-proches/Les-cancers/Cancer-du-rein/Facteurs-de-risque
[2] Centre Léon Bérard – Cancer du Rein - https://www.cancer-environnement.fr/fiches/cancers/cancer-du-rein/#:~:text=Le%20nombre%20de%20cas%20incidents,%2C6%2F100%20000).
Symptômes
Il n’y a pas de symptômes spécifiques au cancer du rein ; il est le plus souvent découvert de façon fortuite lors d’un examen.
Les seuls signes révélateurs peuvent être :
- du sang dans les urines (hématurie) ;
- des douleurs lombaires ;
- une altération progressive de l’état général, classiquement avec un peu de fièvre[1].
[1] InfoCancer – Symptômes - https://www.arcagy.org/infocancer/localisations/rein-et-voies-urinaires/cancer-rein/symptomes-et-diagnostic/les-symptomes-et-les-signes.html
Diagnostic
Le diagnostic de cancer du rein repose essentiellement sur l’échographie rénale et le scanner abdominal, ce dernier permettant en outre d’explorer les organes de voisinage et de faire un bilan d’extension de la tumeur.
L’IRM est également utile dans ce bilan pour apprécier un éventuel envahissement vasculaire, notamment vers la veine cave inférieure, ou vers la glande surrénale qui coiffe le rein.
Ce bilan va permettre d’établir le diagnostic et de définir l’importance de la tumeur grâce à la classification TNM, T pour taille de la tumeur, N pour la présence de ganglions (Nodes en anglais) envahis et M pour métastase.
Par ailleurs, un bilan sanguin adapté à chaque patient et à la nature du traitement envisagé est également effectué.
Une chirurgie du rein peut être réalisée et le diagnostic est confirmé par l'examen anatomopathologique des tissus retirés[1].
Quant au pronostic, il dépend surtout du stade du cancer. Mais dans les formes localisées, sans métastase, le pronostic est bon avec plus de 80 % de survie à 5 ans.
[1] Institut du Cancer – Diagnostic - https://www.e-cancer.fr/Patients-et-proches/Les-cancers/Cancer-du-rein/Diagnostic
Traitements[1]
La chirurgie est le traitement de référence du cancer du rein. Lorsqu’elle n’est pas envisageable, un traitement médicamenteux est prescrit.
La chirurgie
Lorsque l’opération est possible et que le cancer est peu avancé (T1), l’opération consiste généralement à retirer la région du rein atteinte : on parle alors de néphrectomie partielle. Dans ce cas, le chirurgien ôte uniquement la tumeur ainsi qu’une marge de tissu sain pour être sûr de ne laisser aucune cellule cancéreuse en place.
Lorsque la tumeur est plus grosse (T1 volumineux, T2 à T4) ou lorsqu’elle présente une localisation particulière dans l’organe, la totalité du rein est retirée : on réalise alors ce que l’on appelle une néphrectomie totale, encore appelée néphrectomie totale élargie.
Enfin, chez les patients qui ont une fonction rénale altérée, qui n’ont qu’un seul rein ou qui ont une atteinte simultanée des deux reins, le chirurgien réalisera une chirurgie conservatrice. Elle consiste à enlever le tissu malade tout en laissant en place suffisamment de parenchyme pour que le rôle normal des reins soit assuré.
Pour réaliser une néphrectomie, il existe deux stratégies :
- la chirurgie dite ouverte : une incision au niveau de l’abdomen est effectuée sur plusieurs centimètres pour procéder à l’ablation ;
- la chirurgie laparoscopique ou cœlioscopique consiste à effectuer quelques petites incisions d’un centimètre environ au niveau de l’abdomen. Le chirurgien peut ainsi introduire de petits instruments chirurgicaux et une sonde optique nécessaire au contrôle visuel de son intervention. Cette chirurgie est moins invasive ; elle permet de réduire la taille des cicatrices, la douleur post-opératoire et d’améliorer la vitesse de récupération du patient.
Le choix entre les deux techniques dépend de la taille de la tumeur, de sa localisation dans le rein et de l’ampleur de la chirurgie à réaliser.
Un curage ganglionnaire complète l’acte chirurgical.
Les traitements médicamenteux
L’immunothérapie
L’immunothérapie consiste à stimuler les défenses immunitaires du patient pour combattre plus efficacement la maladie. L’immunothérapie est une option chez les patients à haut risque de récidive après chirurgie d’un cancer du rein localisé.
Les thérapies ciblées
Il existe plusieurs types de thérapies ciblées qui se distinguent par leur mécanisme d’action. Dans le cancer du rein, on utilise essentiellement des inhibiteurs de tyrosine kinase (ITK) ciblant VEGFR.
La chimiothérapie
Le cancer du rein est peu chimiosensible. Ceci explique que cette option de traitement est rarement proposée.
La radiothérapie
La radiothérapie est peu utilisée dans le traitement du cancer du rein, hormis pour les patients atteints de tumeurs très avancées. Elle est alors utilisée comme traitement palliatif pour soulager les symptômes liés aux métastases formées au niveau du cerveau ou des os.
[1] Les cancers du rein – Fondation ARC – Juin 2022 Les symptômes
Suivi
L’ablation d’une partie ou de la totalité d’un rein ne perturbe généralement pas la vie quotidienne du patient car l’autre rein peut assurer ses fonctions habituelles. Il doit cependant suivre un calendrier précis de surveillance en réalisant des examens à intervalles réguliers durant plusieurs années. Le rythme auquel il doit suivre ces examens varie selon le stade auquel le cancer rénal a été diagnostiqué. Il est :
- annuel pour un cancer localisé ;
- semestriel pour les cancers localement avancés ;
- trimestriel pour les stades métastatiques.
En l’absence de récidives, ce rythme est espacé après plusieurs années. Ce suivi comporte un examen clinique et biologique ainsi qu’un scanner de la région abdominale et thoracique. Lorsque des signes cliniques évoquent de possibles complications, il est recommandé de consulter son médecin pour réaliser les examens nécessaires. En cas de récidive avérée, un traitement adapté chirurgical et/ou médical est proposé.