Mais pourquoi les Guadeloupéennes sont elles touchées plus tôt qu'ailleurs ? Certes, la population de l'archipel se distingue par sa jeunesse, mais le simple rapport mathématique n'explique pas tout. Il peut y avoir également un élément ethnique, si l'on retient des études américaines qui montrent que les noires américaines développent également ce type de cancer plus tôt.
Mais l'élément probablement fondamental tient au mode de vie, « à l'occidentalisation de notre mode de vie » explique Philippe Kadhil. Parmi les éléments qui augmentent le risque de cancer du sein, on trouve notamment l'alimentation grasse, le manque d'activité physique, la première grossesse tardive et l'allaitement insuffisant. Des facteurs qu'on retrouve essentiellement dans les pays occidentaux (Europe et Amérique du Nord) où l'occurrence du cancer du sein est beaucoup plus importante qu'ailleurs. Et ces facteurs ont gagné notre archipel.
Peut-on inverser la tendance ? Probablement. Certes, il existe des facteurs héréditaires, et d'autres liés à une exposition trop longue aux oestrogènes, qui sont difficiles à maîtriser. Mais il est en revanche à la portée de chacune, ou presque, de pratiquer une activité physique régulière, de perdre du poids (si c'est nécessaire...) , d'équilibrer son alimentation, d'éviter les mammographies trop fréquentes et d'allaiter son enfant au moins six mois. Ce type de pratiques ne constitue pas une garantie - le risque zéro n'existe pas - mais il permet de diminuer très sensiblement les facteurs de risque.