Cette nouvelle campagne de sensibilisation de la Ligue contre le Cancer de Maine-et-Loire s'adresse aux hommes : il est temps de parler et de sensibiliser aux cancers masculins !
L'objectif de cette campagne de sensibilisation est de mobiliser le plus grand nombre contre les cancers masculins.
L'objectif de cette sensibilisation est également de relayer un appel aux dons pour financer : la recherche, les soins de supports collectifs ou individuels dédiés aux hommes...
Pour cette 1ère édition, la Ligue contre le Cancer de Maine-et-Loire vous a prévu de quoi vous maintenir en forme ! Au programme : challenge sportif sur les réseaux, atelier nutrition...
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Du 8 au 12 Novembre : Challenge sportif du Gentleman. Toute la semaine, découvrez une vidéo de 5 min par jour, de quoi se maintenir en forme et réaliser une activité physique régulière.
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Le 25 Novembre à 10h : Un Gentleman fait attention à son alimentation - atelier nutrition à l'Espace Ligue Angers
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Une boîte à question est à disposition pour y poser toutes vos questions sur les cancers masculins.
Le Pr Bigot, chef du service Urologie au CHu d'Angers et le Pr Benoit, Président bénévole de la Ligue contre le Cancer de Maine-et-Loire répondent à vos questions.
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Quels sont les cancers masculins ?
Il existe 3 types de cancers masculins : le cancer de la prostate, le cancer des testicules et le cancer de la verge. Ces deux derniers, qui peuvent survenir chez des hommes jeunes, ne sont pas si fréquents, mais sont guéris s’ils sont pris en charge suffisamment tôt. Ces cancers peuvent être découverts par des hommes qui prennent soin d’eux, notamment par la palpation des testicules et l’observation d’éventuelles lésions sur la verge.
Le cancer de la prostate lui est un cancer que l’on diagnostique par un dosage du taux de PSA et un toucher rectal.
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Quels sont les symptômes d’un cancer de la prostate ?
Il n’y a pas de symptômes lors d’un stade précoce. Le cancer de la prostate est complexe. La prostate est composée globalement de deux parties. La partie interne est le siège de ce qu’on appelle l’adénome de la prostate, qui gonfle au cours de la vie et qui va provoquer une obstruction de l’urètre. L’hypertrophie de la prostate concerne 1 homme sur 2 après 50 ans, causant des problèmes pour uriner. L’autre pathologie concerne la partie externe de la prostate où se développe le cancer. Celui-ci est généralement asymptomatique. A 60 ans, n’avoir aucun symptôme ne signifie donc pas ne pas avoir de cancer, d’où la nécessité du dépistage.
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Quelles sont les recommandations du dépistage du cancer de la prostate ?
Il n’existe pas de dépistage organisé. Il s’agit d’un dépistage individuel, à partir de 50 ans pour la population générale, et avant s’il y a des antécédents familiaux de cancers de la prostate et cancer du sein. Il faut donc consulter son médecin généraliste qui proposera un dosage du taux de PSA et un toucher rectal. En fonction du taux de PSA, le dépistage sera par la suite adapté. Si le taux est suffisamment bas et le toucher rectal normal, la surveillance sera espacée.
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Est-ce qu’il y a des moyens d’éviter ces cancers ?
Pour les cancers en général, il y a des mesures d’hygiène de vie à respecter (activité physique, alimentation). Le cancer du pénis a cette particularité de pouvoir être prévenu par la vaccination contre le HPV (papillomavirus), une hygiène locale ou encore la circoncision.
Les patients ont toujours envie de contribuer à leur propre santé en expérimentant de leur côté : activité physique, changement d’alimentation… Il est recommandé au minimum 30 minutes de marche par jour. Prendre soin de soi et aller à ses rendez-vous médicaux est essentiel.
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En termes de traitement, quelles méthodes sont utilisées aujourd’hui ?
Avant d’évoquer un traitement, il faut prendre en compte l’espérance de vie du patient indépendamment du cancer. Si le patient a plus de 85 ans, avec un cancer asymptomatique, on le surveille activement, sans traitement. Quand il présentera des symptômes on s’en occupera alors, mais ce n’est pas le cancer qui va le gêner.
Si l’espérance de vie est prolongée, pour un homme plus jeune, il y a 2 situations :
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C’est un cancer de la prostate localisé (le cancer est resté dans la prostate). S’il est peu agressif, on le surveille activement. S’il est agressif on propose un traitement : soit l’ablation de la prostate soit de la radiothérapie associée à une hormonothérapie.
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C’est un cancer métastatique, le cancer est sorti de la prostate, la pathologie est plus avancée. On propose alors une castration chimique, le cancer étant dépendant de la testostérone, associée éventuellement à une chimiothérapie. Ce qui est nouveau pour ces stades avancés de cancer, ce sont des hormonothérapies de nouvelle génération qui augmentent très fortement la survie des patients, avec peu d’effets secondaires.
Pour les cancers peu agressifs, la non intervention médicale ne modifie pas la survie des patients, et n’entraine pas de perte de chance.
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Quels sont ces effets secondaires ?
Il y a de légers risques d’incontinence ou d’impuissance., qui sont deux effets secondaires qui sont également liés au vieillissement. Si jamais il y a un traitement contre le cancer, il peut y avoir une radiothérapie avec une hormonothérapie qui peuvent provoquer définitivement une dysfonction érectile. La radiothérapie peut engendrer un vieillissement accéléré de la vessie, avec des envies plus fréquentes d’uriner. La chirurgie peut provoquer une incontinence si les sphincters sont touchés et une dysfonction érectile si les bandelettes érectiles sont endommagées.
Dans le cas où il y aurait des séquelles dues à la chirurgie, on pourra essayer de les amoindrir par de la kinésithérapie périnéale et/ou des médicaments.
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Le regard des hommes change-t-il, ou est-ce toujours un tabou ?
Les cancers du pénis et du testicule sont difficiles pour les hommes et frustrants pour les médecins. Les tabous autour font qu’on les découvre trop tard. Chez l’homme jeune, il y a une honte d’aller voir le médecin traitant pour une masse dans le testicule ou un bouton sur la verge. Ils vont donc tarder avant de consulter. Il y a un réel tabou.
L’équivalent du gynécologue pour les femmes est l’urologue pour les hommes. Là où cela diffère, est qu’il faut passer chez son médecin traitant avant d’aller voir un urologue. Il y a une méconnaissance de la population sur cette spécialité.
