Cancer du cerveau
Une tumeur cancéreuse cérébrale est un amas de cellules cancéreuses au niveau du cerveau.
Il y a différents types de cancers du cerveau :
- tumeur primaire ou secondaire (métastase) ;
- selon l'origine de la cellule cancéreuse (cerveau, tronc cérébral ou méninges).
Les causes des tumeurs cancéreuses cérébrales restent aujourd'hui inconnues.
Les signes cliniques dépendent essentiellement de la zone du cerveau atteinte. Aucun n'est spécifique d'un cancer : c'est leur persistance qui doit alerter.
Le diagnostic repose sur les examens radiologiques (scanner cérébral et IRM) et sur la biopsie de la tumeur qui permet l'examen histologique des cellules tumorales.
Les traitements font appel à la chirurgie, la radiothérapie et la chimiothérapie. Le choix des traitements dépend de la nature de la tumeur et de sa localisation dans le cerveau.
Une surveillance prolongée est nécessaire pour prendre en charge les effets secondaires des traitements et pour détecter une éventuelle récidive. Dans ce cas, le traitement va dépendre du traitement initial, de la durée de la rémission et de la localisation de la récidive.
Le pronostic est essentiellement lié au type de tumeur, à sa taille et aux possibilités de traitement. L'âge et l'état de santé du patient sont également des paramètres importants à prendre en compte.
Le cerveau est contenu et protégé par la boîte crânienne. Il est constitué de deux moitiés appelées "hémisphères".
Le cerveau commande la plupart des fonctions du corps : le fonctionnement des muscles, des organes, etc. Il collecte également les informations reçues par l'extérieur avec les cinq sens (la vision, l'ouïe, le toucher, l'odorat et le goût), il les enregistre (fonction de mémoire et d'apprentissage). Le cerveau est aussi le siège des émotions.
En plus des hémisphères cérébraux, on distingue :
- le cervelet présent sous les hémisphères et à l'arrière de la boîte crânienne : il assure l'équilibre (pour se tenir debout) ;
- le tronc cérébral situé entre les hémisphères et la moelle épinière ;
- enfin la moelle épinière, contenue à l'intérieur de la colonne vertébrale, prolongement du tronc cérébral.
L'ensemble de ces différentes parties est appelé système nerveux central (par opposition au système nerveux périphérique constitué par les nerfs). Ce système nerveux central est entouré par des membranes appelées les méninges ; entre les méninges et le cerveau circule un liquide appelé liquide céphalo-rachidien.
Le cerveau est constitué de cellules nerveuses que les médecins appellent névroglies (d'où le nom de certaines tumeurs du cerveau : "les gliomes").
Il existe différents types de cancers du cerveau : une tumeur primaire ou secondaire.
Une tumeur est dite "primaire" si elle s'est développée à partir de cellules du cerveau, devenues cancéreuses.
Par contre, dans certains cas, le cerveau est "colonisé" par un cancer qui est d'abord né dans un autre organe (poumons, sein…) : on parle alors de tumeurs secondaires ou métastases.
En fonction de l'origine de la cellule qui est devenue cancéreuse, elle peut provenir du cerveau ou d'un nerf du cerveau ou encore des méninges.
Les diverses tumeurs primaires du cerveau sont classées en fonction du type de cellules et de tumeurs. Il en existe un grand nombre. Citons :
- Les gliomes qui en représentent environ la moitié. Le glioblastome se développe dans l'hémisphère cérébral.
- Les astrocytomes, appelés ainsi en raison de la forme en étoile de leurs cellules d'origine (les astrocytes) ; ce sont des tumeurs moins malignes. Ce type de tumeur peut cependant évoluer avec le temps et devenir agressif. Elles se développent dans le cervelet ou dans les hémisphères cérébraux.
- Les médulloblastomes sont des tumeurs malignes rares du cerveau. Ils se développent dans le cervelet, puis s'étendent aux hémisphères cérébraux.
Les tumeurs cérébrales sont rares. On ne connaît pas à l'heure actuelle les raisons à l'origine des cancers du cerveau. On ne sait pas pourquoi, ni comment une cellule du cerveau devient cancéreuse.
Leurs causes étant inconnues, il n'est pas possible d'empêcher la survenue des tumeurs primaires du cerveau. Seule, la formation de métastases dans le cerveau peut être prévenue par un dépistage précoce et un traitement rapide des cancers primaires.
Les premiers troubles liés au développement d'une tumeur cancéreuse peuvent être très différents d'une personne à l'autre. Cela dépend principalement de la région du cerveau où se développe la tumeur.
Il peut s'agir d'une paralysie temporaire d'une partie du corps, d'une crise d'épilepsie, de troubles de la vue (comme le fait de voir double), de vertiges, de pertes de conscience, de troubles de l'équilibre, de modifications inexpliquées de l'humeur ou du comportement.
Il peut encore s'agir de maux de tête qui durent longtemps, avec ou sans vomissements.
Aucun de ces symptômes n'est spécifique d'un cancer. C'est leur persistance qui doit attirer l'attention.
Lorsqu'il suspecte une tumeur cérébrale, le médecin va d'abord réaliser un examen neurologique complet dans le but de déterminer la zone du cerveau atteinte, car chaque territoire du cerveau possède une fonction spécifique.
Cet examen sera complété par des techniques d'imagerie :
- soit un scanner du cerveau
- soit une IRM (IRM signifie Imagerie par Résonance Magnétique) qui, comme le scanner, donne des "photographies" du cerveau mais à l'aide de champs magnétiques (et non pas de rayons X)
L'IRM ou le scanner permet au médecin de savoir s'il y a des "masses" ou lésions anormales dans le cerveau.
A noter qu'il existe de nombreuses causes autres que le cancer qui forment des tumeurs non cancéreuses. Pour savoir s'il s'agit ou non d'une tumeur, il est nécessaire d'analyser les cellules.
Un prélèvement de cellules (ou biopsie) : la biopsie est le fait de prélever des cellules au niveau du cerveau. Elle permet d'effectuer un examen histologique, c'est-à-dire d'analyser ces cellules pour savoir si elles sont ou non cancéreuses. Dans la plupart des cas, la biopsie se réalise lors d'une intervention chirurgicale, à l'aide d'une aiguille qui permet d'atteindre la lésion et d'en aspirer un fragment qui sera envoyé au laboratoire d'analyse. Ce prélèvement s'effectue sous anesthésie. Le plus souvent, il s'agit d'abord de faire un petit trou au travers du crâne puis d'y glisser une aiguille. Plus rarement, si la tumeur n'est pas proche du crâne, une trépanation (ouverture du crâne) sera réalisée. Les résultats des analyses sont généralement disponibles 5 à 7 jours après la biopsie.
A partir de l'examen histologique qui permet de déterminer la nature des cellules prélevées lors de la biopsie et ainsi le type de la tumeur, il sera possible de mettre au point un traitement le mieux adapté.
Le pronostic est essentiellement lié au type de tumeur, à son stade d'évolution au moment du diagnostic et aux possibilités de traitement. L'âge et l'état de santé du patient sont également importants à prendre en compte.
Il existe des traitements pour tous les types de tumeurs du cerveau rencontrées chez l'adulte.
Le choix du traitement est le plus souvent réalisé par une équipe de plusieurs médecins spécialistes des traitements du cancer : des neuro-chirurgiens, des chimiothérapeutes, des radiothérapeutes, etc.
Les traitements des cancers du cerveau peuvent faire appel à :
- une intervention chirurgicale pour retirer la tumeur
- la radiothérapie qui utilise des rayons X pour tuer les cellules cancéreuses
- la chimiothérapie qui utilise des médicaments qui détruisent les cellules cancéreuses
Les choix de traitement dépendent du type de la tumeur et de sa localisation dans le cerveau. La chirurgie reste le traitement de référence, suivie souvent par une radiothérapie. Si la tumeur ne peut pas être enlevée totalement par une intervention chirurgicale, la radiothérapie complétée ou non par une chimiothérapie est envisagée.
Les séquelles liées aux interventions chirurgicales.
Lorsqu'elles surviennent, elles sont fonction de la localisation et du volume de la tumeur. Il peut s'agir de déficits neurologiques transitoires ou définitifs.
Les effets indésirables de la radiothérapie
- Comme la chirurgie, la radiothérapie d'une tumeur cérébrale peut provoquer des déficits neurologiques.
- Localement, la radiothérapie entraîne la perte des cheveux.
- La fatigue est fréquente, liée à la fois au traitement et aux déplacements qu'il impose.
Les effets secondaires de la chimiothérapie
Les médicaments de la chimiothérapie ont en commun d'entraîner certains effets secondaires, plus ou moins accentués selon les produits. Ils régressent avec l'arrêt des produits, mais peuvent être prévenus ou corrigés lors de leur apparition :
- les nausées et vomissements : redoutés par les malades, ils sont heureusement aujourd'hui moins intenses grâce aux médicaments utilisés et à l'action préventive d'antiémétiques puissants (médicaments qui empêchent les vomissements).
- la diarrhée : il faut boire abondamment eau, thé, bouillon ou des boissons gazeuses pour éviter tout risque de déshydratation. En cas de persistance, des médicaments antidiarrhéiques peuvent être prescrits.
- la constipation : assez fréquente, elle est liée à la chimiothérapie, aux médicaments antiémétiques ou encore à l'inactivité physique. Elle sera soulagée par un traitement spécifique.
- les aphtes : relativement rares, ils varient selon les protocoles de chimiothérapie utilisés. On parle aussi de "mucite buccale". Ils seront prévenus par des bains de bouche après les repas. Lorsqu'ils sont nombreux, ils peuvent être la conséquence d'une diminution du nombre de globules blancs, dont le taux doit alors être contrôlé par une prise de sang.
- la chute de cheveux ou alopécie : Elle est le plus souvent progressive, démarrant 2 à 3 semaines après la première perfusion. Elle est temporaire, les cheveux repoussant toujours à la fin de la chimiothérapie.
- la diminution de certains globules blancs : le nombre des polynucléaires neutrophiles diminue souvent (neutropénie). Généralement de courte durée, cette diminution est sans conséquence. Cependant, une surveillance par prises de sang régulières est effectuée. En cas de chute trop importante (aplasie), le malade court alors un risque d'infection.
- la diminution des globules rouges : appelée aussi anémie, elle peut survenir en fin de traitement. Elle peut être responsable d'une fatigue importante.
- la diminution des plaquettes ou thrombopénie : elle entraîne un risque d'hémorragie en cas de coupure accidentelle, car les plaquettes permettent la coagulation du sang.
- la fatigue : c'est un effet secondaire fréquent de la chimiothérapie. La fatigue est en réalité liée à plusieurs facteurs : la maladie elle-même, les traitements associés entre eux, la baisse des globules rouges lors de la chimiothérapie, mais aussi le stress et l'angoisse.
- une irrégularité des règles, voire même leur arrêt : c'est une complication assez fréquente de la chimiothérapie, chez la femme non ménopausée. Cet arrêt est transitoire et les règles réapparaissent généralement dans les mois qui suivent l'arrêt du traitement.
La détresse psychologique qui peut accompagner votre maladie est aujourd'hui mieux comprise et considérée. Pour mieux vivre avec sa maladie, il est essentiel d'avoir des explications et des informations pour comprendre. L'équipe soignante, les médecins psychiatres ou les psychologues sont à même d'apporter au malade une aide morale précieuse. Il est important d'établir une bonne relation avec le médecin, le conjoint et les proches pour conserver un équilibre psychologique. Les associations de patients sont également très utiles car elles permettent de rencontrer des personnes ayant vécu les mêmes expériences et qui peuvent donc donner des conseils avisés.
Les traitements des tumeurs cérébrales ont beaucoup évolué au cours des dernières années. Il est cependant impossible de savoir à l'avance quel va être le résultat d'un traitement. On sait cependant que les chances de réussite sont variables en fonction du type de tumeur, de sa taille et de sa localisation dans le cerveau.
Une surveillance régulière et prolongée est nécessaire pour détecter précocement une éventuelle rechute et prendre en charge les effets secondaires des différents traitements. Des bilans comportant notamment examen neurologique, examens sanguins, analyse du liquide céphalo-rachidien (par ponction lombaire) et scanner / IRM seront effectués selon un rythme adapté à chaque malade.
En cas de récidive de la tumeur, le traitement proposé dépend du traitement initial, de la durée de la rémission et de la localisation de la récidive.
En cas de rémission, une surveillance médicale est fortement recommandée tous les 3 ou 4 mois au début, puis tous les 6 mois. La réinsertion socio-professionnelle a pour but d'aider le patient et sa famille dans sa vie quotidienne. L'aide d'une assistante sociale pendant la maladie peut permettre au malade d'éviter ou de résoudre certaines difficultés pendant les hospitalisations, mais aussi après les traitements. Un tel suivi facilite la reprise d'une vie normale. A noter que les associations de bénévoles peuvent également aider le malade par leur expérience et lui apporter des conseils adaptés et des adresses utiles.
Si une reprise du travail peut être envisagée, l'idéal, si l'organisation professionnelle le permet, est de reprendre progressivement le travail, à temps partiel par exemple. La loi prévoit d'ailleurs des aménagements du temps du travail. Là encore, il est conseillé de s'adresser à une assistante sociale, car les dispositions dépendent de nombreux facteurs (situation particulière, employeur, Caisse de Sécurité sociale).