Lobectomie par thoracoscopie

13 commentaires
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adilcroc

Bonjour à toutes et tous!
Je m'appele Adil, j'ai 36 ans et actuellement je suis dans la phase de diagnostic d'un éventuel cancer broncho pulmonaire. Mon dernier scan de contrôle a montré qu'un nodule découvert il y a 6 mois avait augmenté manière significative. Je dois donc passer une tep scan dans 2 semaines et en fonction des résultats mon pneumologue a parlé d'effectuer une chirurgie d'emblée. Ma demande à ce sujet, même si rien n'est arrêté:
1)Y a t-il des personnes qui on subit une lobectomie par thoracoscopie qui voudraient en témoigner( je parle surtout du déroulement de l'hospitalisation et des suites immediates)?
2) cette question s'adresse peut-être plus à vous Docteur: J'ai la hantise de devoir subir un sondage urinaire, bien plus que de subir une intervention avec des suites douloureuses voir compliquées. Aussi, j'aimerais savoir si ce sondage est obligatoire ou bien ne dépend que de l'utilisation d'une péridurale? J'ai trouvé des articles mentionnant le serratus plane block; cette technique est elle courante pour ce type d'intervention et peut-elle me faire éviter ce geste?
Je vous remercie pour votre participation.

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Dr A.Marceau

Bonjour,
La sonde urinaire est loin d'être systématique, il faut en discuter avec l'anesthésiste ou le chirurgien, l'un ou l'autre vous dira si elle est nécessaire (cela dépend du type d'anesthésie qui sera choisi).
Mais (j'en parle en connaissance de cause), ce n'est évidemment pas un geste agréable mais il n'est pas douloureux.
Cordialement
Dr A.Marceau

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adilcroc

Merci pour votre réponse. Je vais pouvoir passer des nuits plus calmes.

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adilcroc

Me revoilà sur le forum. Depuis mon dernier message la situation a un peu évolué. J'ai effectué mon tep scan qui a montré un hypermétabolisme du nodule. Il est donc décidé de me faire passer d'autres examens. Fibroscopie + écho endo qui ne permettent pas de poser un diagnostic ( nodule pas accessible). Les médecins ne veulent pas faire de ponction car j'ai de l'emphysème qui présente un risque de complications. Il a donc été décidé de passer directement par la case chirurgie). Cette semaine sera dédiée aux examens pré opératoires( écho cardiaque, carotide, scanner cérébral) et lundi 18 en route pour l'aventure. On part pour prélever le segment du poumon concerné et selon les résultats l'analyse, soit on referme et terminé, soit on ouvre plus large et on bascule sur une lobectomie... Selon mon état je pourrais essayer de vous faire part de mon témoignage.

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adilcroc

Comme promis je poursuis le récit de mon histoire.
Je suis donc entré à la clinique la veille de mon intervention dimanche dernier( le 17/11). Je prends mes quartiers, j'ai quelques visites de courtoisie de la part des médecins, et personnels soignant. J'étais dans une configuration particulière, à la fois pressé de connaître l'issue de ce périple et a la fois dans la peur, déjà de renoncer au tabac, car à mon admission je fume toujours. Ensuite, l'intervention ou plutôt l'après m'inquiète. Vais je être mutilé, endolori, me retrouver avec cette fameuse sonde urinaire et j'en passe. Je décide donc de demander une petite aide pour m'endormir, et on m accordera un xanax au cours de la soirée. Le courant est bien passé avec tout le personnel, ça facilite la détente. Il y eu juste une simple mésaventure avec l'infirmière chargée de me placer la perfusion, malgré "le boulevard" ( ce sont ses mots) qui se présentait à elle, impossible de me poser le cathéter. Elle finira par renoncer confuse et retentera sa chance au réveil ailleurs avec encore quelques difficultés.
Puis direction le bloc, là on ne plaisante plus, on m'installe sur la table, je comprend que l anesthésiste à du mal a m'endormir quand je l'entend calmer la hâte du chirurgien à me piquer l'artère qu'il me tâte depuis de longues secondes.
Et puis rideau, jusqu'à la salle de réveil. Mon premier réflexe est de vérifier l intégrité de mon entrejambe, et à ma grande surprise RIEN. Je pensais vraiment être sondé. A partir de la je pouvais vivre tranquillement mon réveil. Plus tard toujours en salle de réveil le chirurgien viens me voir, m'explique que c était un cancer et qu'il s'est chargé de retirer le lobe et les ganglions au prix d'une ouverture un peu plus large. On verra au retour des analyses les suites à donner. D'après mes calculs l'intervention aurait duré entre 3 et 4h visiblement et autant en salle de réveil.
Je suis transféré ensuite en unité de surveillance continue. Je suis entouré de fils, c est pire qu'un rôti, cathéter sur le dos de la main, il n'a jamais servi, a mon avis ils ont du trouver un voie plus fiable pour me passer les médicaments,. Juste au-dessus en remontant le bras je découvre une bande épaisse d'où sort un autre tuyau il s s'avèrera que c'etait un catheter artériel pour me faire les gaz du sang quotidiens( je note quand même que c est le poignet gauche alors que je me rappelle que le chirurgien me tâtait le droit, j y découvre 4 ou 5 traces de ponction avec un bleu énorme, encore un échec?)
Ce dispositif sera complété avec au bout du doigt, un oxymetre mesure en permanence mon oxygènation, quelques électrodes bien envahissantes, je dirais 6 peut-être, une sonde a oxygène dans le nez et un autre cathéter cousu au-dessus de la clavicule. Évidemment, j ai un drain thoracique, on en reparlera de celui-ci. Et je crois avoir fait le tour du dispositif, quelque peu contraignant et surtout limitant au niveau de mon périmètre de déplacement. Je devais avoir moins d un mètre uniquement sur un des côté du lit...

Je poursuis un peu plus tard, je ne pensais pas en dire autant

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adilcroc

Encore sous l effet des anesthésiques les premières heures se déroulent correctement, entre somnolence et état de pleine conscience, on passe régulièrement vérifier mon état en plus d être vidéo surveillé. Arrive le soir, on me propose quelques comprimés pour éviter les douleurs, je me souviens avoir dit ne pas avoir mal mais situé à 6 sur 10. En fait on n'a pas toujours mal, mais certains mouvements génèrent plus de douleur que d autres. Bien évidemment ayant dormi toute la journée, la nuit est plus agitée, j ai mon téléphone, une paire d écouteurs et je tue le temps ainsi. Je n'ai pas précisé l'USC est un service où l'on ne se repose pas!!!! Et encore moins la nuit. Portes en verre, éclairage permanent du couloir, volume sonore du personnel soignant assez élevé, sans compter les relevés des constantes et autres remises en place de capteurs....bref très fatiguant tout ça. Ce soir là , une infirmière viens me prendre les mensurations de mes jambes, je vais avoir le droit aux bas de contention + piqures d héparine ( pas douloureux mais ça brûle à retardement, très désagréable). Plus tard, je vais comprendre ce que représente 10/10 à l évaluation de la douleur: je sens que la douleur est plus présente je demande un cachet, on ne me fera Jamais de difficulté par rapport à ça. Je note juste que dans ma perfusion coule du paracétamol, pas de morphine, et j ai systématiquement matin et soir des cachets de paracétamol/ anti anti-inflammatoire, et morphine à longue durée d action. Au besoin on me donne un petit comprimé à faire fondre sous la langue. Si on ne laisse pas la douleur s installer on est bien couvert à moindre coût. Mais revenons au 10/10... je demande donc ma dose, la douleur oscille entre 4 et 7, on me repropose un cachet ça a l air de faire plus d d'effet jusqu'à l instant ou je ressent une irradiation au niveau du pec droit qui se propage sous l aisselle pour se terminer sur dans le bras. C est une douleur bien singulière qui ne prévient pas. On a tous eu une rage de dent ou le nerf commençait à nous chatouiller, bien imaginer la pire que vous ayez en-tête et multipliez par 100. On sent de suite que c est un nerf, imaginez un tas de pailles en plastique, faites les rouler entre vos mains, puis saisissez les comme pour les essorer, ça fait exactement cette sensation, puis ça brûle vous avec l impression qu'on balade une lame sur toute sa longueur , vraiment, je supporte bien la douleur en général mais cette fois je me laisse aller à un mélange de hurlement et de larmes avant que tout ne se remettes dans l ordre après quelques minutes. Le lendemain matin le chirurgien m'explique que c est sûrement a cause du drain qui doit se trouver sur le trajet d un nerf. Il me tirera le drain de quelques cm pour voir si je suis mieux. La journée se passera mieux mais avec toujours quelques pointes de temps à autres. La seconde gêne à laquelle il faut s habituer et celle purement mécanique d avoir un bout de poumon en moins. Le souffle et très court, sous peine de ressentir comme des points de côté qui coupent net, l essoufflement apparaît à une vitesse record. Le simple fait de changer de position dans le lit me donne l impression de sortir d un sprint. ( pourtant je suis plutôt sportif de base). 1 semaine après l intervention c est toujours le symptôme le plus présent, la dyspnée au moindre geste et le verrouillage de la respiration...
Je passe donc un total de 4 jours et demi en usc. Le drain sera finalement enlevé le jeudi, malgré une petite hésitation du chirurgien, sans être technique il a vu que je bullais à la toux alors que rien n avait été drainé depuis 24h, ça a semblé le faire hésiter. Mais je pense que sentant ma désillusion et face à une radio du thorax parfaite il a finalement procédé au geste (Totalement indolore).

Je vous poste une photo des différentes incisions. Attention ce sont des images qui peuvent choquer certaines personnes.

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adilcroc

Je remonte dans un service d'hospitalisation classique le vendredi, la situation est bien plus gérable. Je suis libre de mes mouvements et de mes déplacements dans la clinique. Toujours avec un personnel qui se charge de prévenir la douleur. Si l'on doit résumer les 2 jours suivants l'intervention dont les plus difficiles mais hormis 1 ou 2 épisodes de douleurs vraiment aiguës, le reste est largement acceptable.
Je suis rentré à la maison hier une semaine après mon admission. A ce stade je suis fatigué, c'est certain. Je m'essouffle au moindre changement de position, j'ai tenté d accompagner mon fils à l'école en prenant le bus, ça reste quand même difficile de marcher et se tenir debout pendant de longues minutes.
J attends un premier Rdv cette semaine avec radio de contrôle et surtout les résultats de l'anapath pour savoir si on arrête là ou s il faut faire une petite chimio derrière. J'essaierais de poster régulièrement l'évolution de la récup et s'il y a des questions n'hésitez pas à me les poser je me ferais un plaisir de vous répondre sans vouloir me substituer à un professionnel,.

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JeanneB36

Bonsoir Adilcroc,

J’ai lu votre témoignage avec beaucoup d’attention et vous remercie pour cela ainsi que pour les photos qui aident vraiment à se projeter.
Je dois subir une lobectomie de mon lobe inférieur droit et bien entendu je suis terrifiée.
J’ai 40 ans et je n’ai jamais fumé mais c’est comme ça.
Bref.
Quel était votre poumon atteint et quel lobe a été enlevé ?
Comment allez vous aujourd’hui? Arrivez vous à bien respirer? Vous avez été opéré en région parisienne ? Et surtout comment ce sont passées vos suites opératoires?
Merci pour vos réponses.

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adilcroc

Bonjour Jeanne.

C'est tout à fait normal d'avoir des appréhensions avant une telle intervention mais rappelez vous: c'est quelque chose d'exceptionnel pour vous, mais pour l'équipe qui va vous prendre en charge c est quelque chose d'habituel.

J'ai été opéré du lobe superieur droit, a Bayonne dans une clinique privée. Cela va faire maintenant un peu plus d un mois, 5 semaines pour être précis. Les choses s'améliorent assez vite. Je récupère du souffle jour après jour. J ai repris un peu de sport aussi, enfin un peu de cardio pas trop violent. On ne nous en parle pas assez avant, mais cœur et poumon marchent ensemble et avec un lobe en moins la machine est complètement déréglée les premiers temps.

Pour les suites ça va beaucoup dépendre du geste que vous aurez. J ai eu une vidéo thoracoscopie qui s est transformée en mini thoracotomie. Les premiers jours sont vraiment les plus pénible. Pas tant au niveau douleur, mais on est vraiment coincé sur notre lit, avec des fils de partout, et le service tourne toujours à plein régime, du coup les nuits ne sont vraiment pas reposantes. Pour ce qui est de la douleur ça s apparente a de gros bleus sur lesquels on appuierait.

Voilà je ne sais pas si je réponds à toutes vos questions, n hésitez pas à me demander, là j écris un peu à la va va-vite. En tout cas pas de panique ça va bien se passer.

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adilcroc

On a souvent peur de 2 choses pour ce type d'intervention: 1 )y rester, mais c est vraiment exceptionnel et surtout du a une mauvaise condition avant l opération, à votre âge j'imagine que ça ne doit pas être le cas.
2) la douleur. Mais elle est relative et immédiate prise en charge pendant l hospitalisation. Je n'ai eu vraiment mal qu'une fois, je crois que j en parle plus haut. Le reste du temps, c est plus de bouger qui peut générer une gêne au début. Mais vraiment on gère. A mon retour à la maison j ai eu quelques phases pas agréable, des douleurs liées à la section des nerfs, on m a prescrit du lyrica, je pense que ça fonctionne.
Actuellement je fais de la kine pour m'aider à expendre le poumon restant, retrouver de la Mobilité sur le haut du corps
et reprendre les efforts, c est assez efficace.
Il me reste juste l'orifice du drain qui n est pas totalement refermé et qui nécessite le passage d'une infirmière tous les jours, mais d'ici 1 a 2 semaines ça devrait être fini.
Niveau professionnel, j'ai eu un mois d'arrêt initialement que j'ai fait prolonger. Je suis arrêté jusqu'au 12/01, je pense reprendre ensuite si les cachets ne me tournent pas trop la tête. Et niveau traitement c'est tout. Le cancer a été pris en charge très tôt dans son évolution, donc pas de chimio ou autre radiothérapie.
Voilà j'espère vous avoir aidé ( rassuré). De mon expérience je vous dirait de retenir que ce n'est pas aussi méchant qu'il n'y paraît, même si les premiers temps on est plus mal en point qu'avant l'opération, cet état passe.
Quand est prévue votre intervention? Vous avez pu rencontrer tous les spécialistes? On vous opère pour un cancer aussi?

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JeanneB36

Cher Adilroc,

Merci mille fois pour toutes vos réponses. Votre témoignage est extrêmement important pour moi.
Et je suis ravie de savoir que vous allez de mieux en mieux si vite et qu’aucun autre traitement ne sera nécessaire.
Quelle était la dimension de votre nodule?
Je me fais opérer lundi 30/12 vraisemblablement par thoracoscopie par vidéo assistée mais je n’en sais pas plus.
Le chirurgien va m’enlever une tumeur située dans le lobe inférieur droite et donc il retire le lobe entier.
A ce jour, impossible de faire une biopsie car tumeur mal placée et ils pensent à un carcinoïde mais n’en sont pas sûrs du tout.
Apparemment, ça fait déjà 4 ans que c’est là et personne ne l’avait vu avant.
Je ne vous cache pas que j’ai extrêmement peur car je n’ai jamais eu d’anesthésie générale et que j’ai peur d’y rester et aussi comme je suis hyper angoissée j’ai peur d’étouffer avec un lobe en moins après l’opération.
Je me sens déjà souvent oppressée par l’angoisse.
Voilà.
En tous cas merci encore mille fois.

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