Le cancer de la prostate est le cancer le plus fréquent chez les hommes avec 60 000 nouveaux cas par an. Il se développe dans la glande prostatique, située sous la vessie, et reste souvent asymptomatique aux stades précoces. Il peut également se révéler par la manifestation de métastases.
Quels hommes sont concernés ?
- Ceux qui ont des symptômes qui seront à distinguer entre une cause due à une tumeur bénigne et/ou à un cancer.
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Les personnes présentant un risque supplémentaire de cancer parce que en ayant eu dans leur famille ou étant d’une population à risque (les hommes ayant des antécédents familiaux (père, frère, fils, etc.) de cancer de la prostate ; les personnes d’origine africaine ou antillaise ; les personnes exposées à la chlordécone ; les personnes ayant un gène BRCA2 ou dans leur famille).
Dans le bilan, le médecin pourra alors vous proposer un test sanguin d’antigène prostatique spécifique (APS ou PSA) et un toucher rectal. Et souvent une échographie pour mesurer le retentissement sur la vessie.
Un dépistage qui n'est pas recommandé
Il n’existe pas en France, ni dans aucun autre pays, de programme national de dépistage du cancer de la prostate s’adressant aux hommes de manière systématique.
En effet :
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le bénéfice du dépistage du cancer de la prostate n’est pas clairement démontré : il n’est pas certain que ce dépistage permette d’éviter des décès liés au cancer de la prostate. Les deux plus importantes études scientifiques internationales ont des résultats contradictoires sur ce point ;
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le dosage du PSA(1) et le toucher rectal comme tests de dépistage sont insuffisamment fiables ;
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ce dépistage expose au risque de détecter et de soigner de nombreux cancers de la prostate qui n’auraient eu aucune conséquence pour les hommes et n’auraient donc pas nécessité de traitement. En effet, ce cancer évoluant habituellement lentement, sur plusieurs années, de nombreux cancers de la prostate restent « latents » ;
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or les conséquences physiques (risque d’incontinence, d’impuissance, de troubles intestinaux, etc.) et psychologiques du diagnostic et des traitements du cancer de la prostate peuvent être importantes.
Un choix à discuter avec son médecin
Cependant, pour un homme dont le cancer deviendrait agressif, le dépistage peut être bénéfique. Mais actuellement, il est impossible de savoir, au moment du diagnostic, si un cancer détecté à un stade précoce deviendra agressif ou non.
La décision se fait sur les résultats de l’analyse des biopsies qui détermine si le cancer est agressif ou non ouvrant une possibilité de surveillance active ou d’intervention selon le choix du patient
Malgré les inconvénients de ce dépistage et les incertitudes sur les bénéfices, certains hommes peuvent donc considérer, en lien avec leur médecin, qu’un dépistage du cancer de la prostate est envisageable.
Il s’agit d’un choix qui mérite d’être réfléchi et discuté avec votre médecin.