Cancer du sein

le 28/09/2020

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Avec environ 54 062 nouvelles personnes touchées chaque année, le cancer du sein est le plus répandu des cancers féminins. Près d'une femme sur neuf sera concernée au cours de sa vie, le risque augmentant avec l'âge. Moins de 10% des cancers du sein surviennent avant 40 ans. L’incidence augmente ensuite régulièrement jusqu’à 65 ans. Ceci, associé au fait que la densité de la glande mammaire est moins importante à cet âge, justifie le choix de la tranche d’âge de 50 à 74 ans retenue pour le dépistage organisé.

Après avoir doublé entre 1980 et 2005, l'incidence semble désormais en phase de stabilisation. Plus encourageant encore, la mortalité (nombre de décès/an) n'a, elle, pas augmenté depuis les années 80. Le résultat d'énormes progrès, tant au niveau du dépistage que de la prise en charge médicale de la maladie. Pour preuve, aujourd'hui, plus de 3 cancers du sein sur 4 sont guéris en sachant que tous les types de cancers n’ont pas le même pronostic !

L'homme et le cancer du sein

Les hommes peuvent également développer un cancer du sein. Ces cas sont cependant rares, puisqu'ils représentent seulement 1% du nombre total de cancers du sein et 0,5% des cancers masculins.

Le cancer du sein en chiffres* chez la femme

  • 54 000 nouveaux cas annuels
  • 1er rang des cancers en terme de fréquence (33,5% de l'ensemble des nouveaux cas de cancer)
  • 11 900 décès annuels
  • 75% des cancers du sein se déclarent après 50 ans
  • âge moyen au diagnostic = 61 ans

* Source: "La situation du cancer en France en 2015" - INCa avril 2016Anatomie du sein

Le sein

Les seins jouent un rôle important dans la féminité et dans l’image que la femme a de son corps. La fonction biologique du sein est de produire du lait afin de nourrir un nouveau-né.
Le sein (appelé aussi glande mammaire) se compose de quinze à vingt lobes séparés par du tissu graisseux qui donne au sein la forme qu’on lui connaît. Ces lobes sont, eux-mêmes, constitués de lobules capables de secréter du lait en période d'allaitement. Un lait est transporté par les canaux galactophores jusqu'au mamelon, situé au centre d'une zone pigmentée (l'aréole).

La glande mammaire se développe et fonctionne sous l’influence d'hormones sexuelles produites en quantité variable tout au long de la vie : les œstrogènes et la progestérone.

01 Octobre 2016

Types de cancers du sein

Cancer canalaire in situ et infiltrantTypes de cancer du sein : Les cellules cancéreuses

La majorité des cancers du sein se développent au niveau des canaux galactophores (cancer canalaire) ou des lobules (cancer lobulaire) et se classent en deux grandes catégories : non invasifs et invasifs.

Les cancers du sein non invasifs, ou in situ

Les cancers du sein in situ représentent 25% des cas. Les cellules cancéreuses restent "sur place" et n'infiltrent pas les tissus voisins. Le traitement se limite généralement à une intervention chirurgicale.

Le cancer canalaire in situ est le plus fréquent : huit cancers in situ sur dix sont des cancers canalaires in situ.

Les cancers du sein invasifs, ou infiltrants

Les cancers du sein infiltrants représentent 75% des cas. Les cellules cancéreuses ont envahi les tissus entourant la tumeur. S'ils ne sont pas traités à temps, les cancers du sein invasifs peuvent ensuite se propager par les vaisseaux sanguins ou lymphatiques. Les cellules cancéreuses s’accumulent alors dans les ganglions lymphatiques les plus proches (ganglions axillaires) ou vers d’autres régions du corps et génèrent ainsi des métastases.

Les cancers du sein infiltrants sont généralement canalaires (75%) et plus rarement lobulaires (10%). Il existe également des formes plus rares.

Les pronostics et la prise en charge diffèrent suivant le type de cancer, mais surtout du stade d'évolution de la tumeur et de l'état physique et psychique de la patiente.

Zoom technique : la protéine HER2

Les avancées en génétique humaine ont permis de découvrir que 15% des tumeurs du sein présentent à leur surface une très grande quantité d'un récepteur particulier (hyperexpression) : la protéine HER2. La présence de cette protéine accélérant la prolifération cellulaire était synonyme de mauvais pronostic… jusqu'à ce que la recherche ne mette au point un traitement capable de cibler spécifiquement HER2 et de lutter efficacement contre les cancers du sein dits HER2 positif (HER2+).

Cancer du sein : comment prendre soin de ses seins ?

En France, une femme sur huit développe un cancer du sein au cours de sa vie. En 2015, plus de 54 000 nouveaux cas de cancer du sein ont été diagnostiqués en France et plus de 11 000 décès ont été recensés. Pourtant, s’il est détecté à un stade précoce, il peut être guéri dans 9 cas sur 10. Alors, comment prendre soin de ses seins, et ce tout au long de sa vie ?

Les facteurs de risque de développer un cancer du sein

  1. L’âge : le cancer du sein se développe principalement chez les femmes de plus de 50 ans.
  2. Les antécédents personnels : les femmes qui ont déjà été atteintes d'un cancer du sein sont plus à risque d’avoir encore un cancer du sein.
  3. Les antécédents familiaux : près de 20 à 30% des cancers du sein se manifestent chez des femmes ayant des antécédents familiaux de cancers dont des cancers du sein.
  4. Les prédispositions génétiques au cancer du sein : certaines mutations génétiques peuvent favoriser la survenue de cancers du sein, notamment la mutation des gènes appelés BRCA1 (pour BReast Cancer 1 : gène 1 du cancer du sein) et le BRCA2 (pour BReast Cancer 2 : gène 2 du cancer du sein). Néanmoins, la mutation d’un de ces gènes n’entraîne pas systématiquement la venue d’un cancer. 
  5. Les modes de vie : certains comportements individuels comme la consommation d’alcool et de tabac, un surpoids ou encore le manque d’activité physique peuvent favoriser l’apparition d’un cancer du sein.

Un suivi adapté à chaque cas femme

Si vous n’avez pas de facteur de risque personnel ou familial, il est extrêmement important d’avoir une consultation de suivi TOUS LES ANS auprès de votre gynécologue ou auprès de votre médecin généraliste.

  • Vous avez entre 25 et 49 ans : réalisez un examen clinique des seins tous les ans (palpation) en consultant votre médecin généraliste, votre gynécologue ou votre sage-femme.
  • Vous avez entre 50 et 74 ans : une mammographie de dépistage est recommandée tous les 2 ans. Cet examen, pris en charge à 100% par l’assurance maladie, bénéficie d’une double lecture des clichés radiologiques. Vous devez également réaliser un examen clinique tous les ans (palpation) auprès de votre médecin généraliste ou de votre gynécologue. 
  • Vous avez plus de 74 ans : réalisez un examen clinique des seins tous les ans (palpation) en consultant votre médecin généraliste ou votre gynécologue.

Pour les femmes ayant des antécédents familiaux ou personnels, un suivi adapté doit être défini avec votre médecin traitant.

Pourquoi se faire dépister entre 50 et 74 ans ?

Le programme de dépistage organisé du cancer du sein permet à chaque femme de 50 à 74 ans de bénéficier gratuitement d'une mammographie, tous les deux ans.

À partir de 50 ans et même si vous ne présentez ni symptôme apparent, ni facteur de risque particulier de cancer du sein, vous recevrez, tous les 2 ans, une invitation pour une mammographie gratuite, avec la liste des radiologues de votre département participant au dépistage organisé du cancer du sein.
La mammographie (radiographie des seins) détecte les anomalies de petites tailles, dont certaines seulement se révèleront être un cancer. Cet examen mammographique comprend deux clichés radiologiques par sein, associé à un examen clinique avec questionnaire médical qui permet au radiologue de connaître les antécédents familiaux et personnels. En cas d'anomalie, des examens complémentaires (mammographie complémentaire, échographie, ponction et éventuellement biopsie) seront prescrits pour préciser le diagnostic.
N’oubliez pas de consulter au moins 1 fois par an votre médecin traitant ou votre gynécologue pour un examen clinique de vos seins, entre deux mammographies de dépistage.

Un diagnostic précoce constitue le meilleur moyen d’agir contre le cancer du sein. En effet, s’il est détecté assez tôt, ce cancer peut non seulement être guéri dans plus de 9 cas sur 10 mais aussi être soigné avec des traitements moins agressifs et moins mutilants. Ainsi dans les deux tiers des cas, le sein peut être conservé plutôt qu’enlevé.

N'hésitez pas à consulter si vous constatez :

  • une boule ou une grosseur dans un sein ou une aisselle ;
  • une rougeur ou un aspect irrégulier "peau d'orange" de la peau de vos seins ;
  • une rétraction au niveau du mamelon ;
  • ou un écoulement anormal.

Cancer du sein : facteurs de risque

Malgré la connaissance des principaux facteurs de risque et des essais en cours de prévention médicamenteuse assez prometteurs, il est impossible d'éviter la survenue d'un cancer du sein. Le mieux reste encore de dépister la maladie le plus rapidement possible, de façon à simplifier les traitements et accroître considérablement les chances de guérison. Le but du dépistage est de détecter parmi les personnes a priori non malades celles qui présentent des anomalies susceptibles d’être cancéreuses ou d’évoluer en cancer afin de les traiter rapidement.

Deux recommandations pour un dépistage précoce du cancer du sein

  • Un suivi régulier auprès de son médecin ou son gynécologue qui prescrira les examens nécessaires en cas de doute. L'idéal étant une consultation annuelle à partir de 30 ans.
  • Des mammographies régulières : le programme national de dépistage organisé du cancer du sein permet à chaque femme de 50 à 74 ans de bénéficier gratuitement d'une mammographie, tous les deux ans. La mammographie (radiographie des seins) détecte les anomalies de petites tailles, dont certaines seulement se révèleront être un cancer. Cet examen mammographique comprend deux clichés radiologiques par sein, associé à un examen clinique avec questionnaire médical qui permet au radiologue de connaître les antécédents familiaux et personnels. En cas d'anomalie, des examens complémentaires (mammographie complémentaire, échographie, ponction et éventuellement biopsie) seront prescrits pour préciser le diagnostic.

À partir de 50 ans, vous recevrez, tous les 2 ans, une invitation pour une mammographie gratuite, avec la liste des radiologues de votre département participant au dépistage organisé du cancer du sein. Votre médecin généraliste ou votre gynécologue peuvent répondre à vos questions sur cet examen.

"La Ligue en actions"

Octobre rose: le mois dédié au cancer du sein

Le mois d’octobre, spécialement dédié à la lutte contre le cancer du sein au niveau mondial, est l’occasion de sensibiliser les femmes à l’importance du dépistage organisé.

Bracelet rose Ligue contre le cancerÀ cette occasion, la Ligue contre le cancer a mis en vente un bracelet rose, symbole de l’engagement pour le dépistage organisé du cancer du sein. Vous aussi, engagez-vous et demander ce bracelet auprès de votre Comité départemental.

Lutter contre les inégalités sociales et géographiques

Pour vaincre les inégalités sociales et géographiques en santé, la Ligue contre le cancer et le Comité national de liaison des régies de quartier ont choisi d’unir leurs forces à travers la signature d’une convention pour promouvoir le dépistage organisé du cancer du sein auprès de toutes les femmes, sans exception.

Les symptômes du cancer du sein

Âge, cycle menstruel, grossesse, pilule contraceptive, hormones… de nombreux facteurs peuvent modifier la forme et la texture d'un sein et il n'existe pas de symptômes caractéristiques du cancer du sein. En revanche, un certain nombre de signes doivent inciter à consulter rapidement :

  • modification de la dimension ou de la forme d'un sein ;
  • grosseur/boule dans un sein ;
  • ganglion dur au niveau de l'aisselle ;
  • écoulement par le mamelon, surtout si sanglant ;
  • modification de la pigmentation ou de la texture de la peau du sein ou de l'aréole ;
  • rétraction irréversible du mamelon d’apparition récente.

Diagnostic du cancer du sein

Le diagnostic du cancer du sein se réalise en deux étapes : une phase de repérage de la maladie (le bilan diagnostique) et une phase d'évaluation de son évolution (le bilan d'extension).

Bilan diagnostique du cancer du sein

Le bilan diagnostique du cancer du sein s'articule autour d'un examen des seins et d'une mammographie. Le premier permet de préciser la nature d'une éventuelle grosseur : taille, consistance, mobilité, etc. La seconde apporte des informations complémentaires ou révèle des tumeurs trop petites pour être détectées à la palpation. Une IRM complémentaire pourra être prescrite si les premiers examens ne sont pas concluants.

La confirmation - ou infirmation - du diagnostic se fait par le biais de prélèvements. Une ponction cytologique (aspiration de liquide ou de tissu de la grosseur à l'aide d'une seringue) permet de déterminer s'il s'agit en réalité d'un kyste. La réalisation d'une biopsie à travers la peau sert non seulement à confirmer la présence de cancer, mais également à obtenir des indications sur son origine. La biopsie consiste à retirer un échantillon de tumeur ou de zone suspecte.

D'autres prélèvements et examens, plus rares, peuvent être réalisés si les premiers ne suffisent pas à poser un diagnostic précis.

L'examen physique prend en compte sept éléments :

  • la taille de la tumeur ;
  • la mobilité de la tumeur ;
  • la localisation de la tumeur ;
  • l'aspect de la peau ;
  • la forme du mamelon et de l'aréole ;
  • l'augmentation de la taille de la tumeur ;
  • la palpation des ganglions.

Bilan d'extension du cancer du sein

Le bilan d'extension est réalisé en cas de cancer du sein infiltrant. Il permet d'évaluer l'extension du cancer aux organes proches et/ou lointains, afin de déterminer les possibilités chirurgicales et les traitements médicaux les plus adaptés. Les principaux examens réalisés sont :

  • le scanner thoracique, à la recherche de métastases dans les poumons ;
  • l'échographie hépatique, à la recherche de métastases dans le foie ;
  • la scintigraphie osseuse, à la recherche de métastases dans les os.

Des examens sanguins et un bilan biologique sont parfois proposés, pour affiner le bilan d'extension et déterminer avec précision toutes les caractéristiques du cancer.

Système international de classification des tumeurs malignes : classification T.N.M.

L'extension de la maladie s'évalue en stades suivant la taille de la tumeur (de I à IV) ou en suivant la classification T.N.M. (taille et localisation de la tumeur – T1 à T4 ; ganglions atteints ou non – N0 à N3 ; présence ou non de métastases – M0 à M1).

T : extension locale Dimension de la tumeur N :
extension loco-régionale
Atteinte des ganglions M : extension à distance Métastases
T1 tumeur < 2 cm N0 pas de signe d'atteinte ganglionnaire régionale M0 absence de métastases
T2 dimension comprise
entre 2 et 4 cm
N1 1 ganglion homolatéral < 3 cm M1 présence de métastases
T3 tumeur > 4 cm N2 • 1 ganglion homolatéral de dimension 3 à 6 cm
• ganglions homolatéraux, controlatéraux ou bilatéraux < 6 cm
   
T4 extension aux structures adjacentes (os, tissus mous, muscles) N3 ganglion(s) > 6 cm    

 

Cancer du sein : témoignages

Le cancer du sein… Céline Lis est passée par cette épreuve qui touche tant de femmes. Epreuve qu'elle a surmontée à force d'énergie. Retour franc et lucide sur sa parenthèse désenchantée.

Maladie surprise

J'étais jeune (37 ans), très sportive et avec une santé de fer. Je ne présentais aucun facteur de risque génétique ou héréditaire. Et puis… une boule s'est développée dans un de mes seins, peu après ma seconde grossesse. Il m'a fallu du temps pour consulter, mais poussée par mon mari, j'ai franchi le pas. Dans un premier temps, mon généraliste n'a pas voulu me prescrire de mammographie : "trop jeune pour que ce soit un cancer". Il se trompait ! Petite chance dans mon malheur, la tumeur n'était ni étendue, ni métastasée. Très rapidement, j'ai subi une intervention chirurgicale, quatre cures de chimiothérapie et de la radiothérapie. Une épreuve douloureuse qui m'a laissée épuisée, mais "guérie". Aujourd'hui, je suis tellement sereine que j'en arrive à oublier mes mammographies de contrôle.

Questions de perspectives

Lorsque j'ai appris que j'avais un cancer du sein, je n'ai pas songé une seconde à la mort. Face à la douleur humaine que l'on peut rencontrer ailleurs sur cette planète, mon "truc terrible" semblait un peu moins grave.

L'idée du cancer ne m'a donc pas traumatisée, mais je ne mesurais pas à quel point le traitement serait difficile, notamment en termes de fatigue et de douleur… Un choix - relatif - de ma part, puisque j'ai refusé les antalgiques de manière à retrouver au plus vite mes capacités physiques de marathonienne et à conserver mes facultés intellectuelles tout au long des soins. Je voulais continuer à écrire au quotidien, moi qui suis journaliste et vis par les mots.

Parcours de combattante

Comme toute personne atteinte de cancer du sein, j'ai d'abord cherché à m'informer. Un chemin de croix… L'information, il faut la trouver par soi-même, les médecins ayant rarement le temps de vous expliquer les tenants et aboutissants de votre maladie. Heureusement que les associations sont là.
Ensuite est venu le temps du traitement. J'ai subi une mastectomie partielle, j'ai perdu énormément de poids, mes cheveux sont tombés. Mais les cheveux repoussent, le poids se reprend, un sein se reconstruit. Je sais que certaines femmes ont du mal à supporter ces épreuves qui touchent à leur image, mais pour moi, la féminité ne se situe pas dans ces "détails" périphériques. D'autant que ces modifications sont passagères.

Enfin, être malade m'a permis de faire le tri dans mon carnet de contacts. On réalise vite qui sont les vrais amis…

Traitements du cancer du sein

Chaque cancer est particulier et nécessite un traitement spécifique. Il dépend de la patiente (état général, âge, statut hormonal, etc.) et des caractéristiques de sa maladie (type, localisation, évolution, etc.). Une réunion de concertation pluridisciplinaire (RCP) permet au corps médical d'établir un programme personnalisé de soins (PPS). Ce document résume les différentes étapes du traitement spécifiquement préconisé pour la patiente, qui peut alors demander toutes les précisions nécessaires.

Les traitements du cancer du sein s'organisent autour de quatre approches complémentaires et souvent associées : la chirurgie, la radiothérapie, l'hormonothérapie et la chimiothérapie.

La chirurgie contre le cancer du sein

La chirurgie reste le traitement de base contre le cancer du sein. La tumeur est totalement enlevée, avant d'être analysée pour en préciser la taille, l'agressivité, la présence ou l'absence de récepteurs hormonaux, etc. Ces données sont indispensables au choix de l'option thérapeutique.

La technique chirurgicale utilisée dépend de plusieurs paramètres, mais essentiellement de la taille et de la localisation de la tumeur :

  • tumorectomie = ablation de la tumeur ;
  • mastectomie partielle = ablation de la tumeur ainsi qu'une partie des tissus avoisinants et du revêtement des muscles pectoraux ;
  • mastectomie radicale modifiée = ablation totale du sein et du revêtement des muscles pectoraux (en conservant les muscles).

À savoir : une reconstruction mammaire peut être envisagée de façon immédiate ou différée
(cf. partie Après le traitement > Reconstruction).

Exploration ganglionnaire

  • Si tumeur de taille < 3 cm, il est pratiqué la technique du ganglion sentinelle (moins de morbidité qui sera suivie d’un curage axillaire seulement si envahissement.
  • Pour les grosses tumeurs, le curage ganglionnaire reste d’actualité

La radiothérapie contre le cancer du sein

Traitement local, la radiothérapie vise à compléter la chirurgie en réduisant la taille de la tumeur avant l'opération ou en détruisant d'éventuelles cellules cancéreuses encore présentes dans les tissus, après l'intervention.

La radiothérapie est quasi systématique lorsque le sein a été conservé et souvent prescrite dans le cas où les analyses montrent la présence de propagation aux ganglions.
Deux techniques sont utilisées, parfois en association : le rayonnement externe et l'implantation de matériaux radioactifs directement dans le sein (curiethérapie).

L'hormonothérapie contre le cancer du sein

Une hormonothérapie peut être mise en place si l’examen montre que la tumeur possède des récepteurs hormonaux et que son développement est par conséquent stimulé par les hormones sexuelles féminines. Il existe deux types de médicaments capables de ralentir ou bloquer l'action de ces hormones :

  • les anti-œstrogènes se fixent à la surface des cellules cancéreuses, sur les récepteurs normalement occupés par les œstrogènes ;
  • les inhibiteurs de l’aromatase empêchent la transformation (aromatisation) dans le tissu graisseux et la tumeur des hormones mâles (androgènes) surrénaliennes en œstrogènes. On utilise ces médicaments chez les femmes ménopausées.

La suppression de l’activité des ovaires peut aussi être envisagée chez les femmes non ménopausées (traitement médicamenteux).

La chimiothérapie contre le cancer du sein

Quel que soit l'organe touché, la chimiothérapie consiste à administrer un ou plusieurs médicaments toxiques pour les cellules cancéreuses. Ces médicaments vont se diffuser dans l'ensemble de l'organisme et cibler toutes les tumeurs présentes, qu'elles aient été repérées ou non au cours des examens préalables.

Les thérapies ciblées contre le cancer du sein

Une nouvelle génération de traitements est en plein essor : les thérapies ciblées. Il s'agit de molécules s’attaquant plus spécifiquement aux cellules cancéreuses, ou à leur environnement. Principal intérêt : une action ciblée pour des effets secondaires réduits.

D’autres approches et médicaments sont également en développement, notamment l'anti-angiogenèse, consistant à bloquer la croissance des vaisseaux sanguins nécessaires au développement de la tumeur, entraînant ainsi sa mort.

Effets indésirables des traitements contre le cancer du sein

Les traitements provoquent souvent des effets secondaires désagréables. Ceux-ci varient considérablement d'une patiente et d'un traitement à un autre et il n'existe pas de moyen de prédire "qui" tolérera mieux "quoi". En revanche, les professionnels de santé sont là pour expliquer tout ce qui peut se passer et comment y remédier au mieux.

Effets indésirables de la chirurgie

Les effets indésirables de la chirurgie ne sont pas systématiques. Les effets les plus fréquents sont des complications du curage des ganglions auxiliaires et des séquelles esthétiques. Des hématomes et des infections peuvent suivre l'intervention. Une impression de tension de la peau du sein et de raideur des muscles du bras et de l'épaule se rencontrent parfois par la suite.

L'ablation d'un grand nombre de ganglions axillaires ralentit quant à elle la circulation lymphatique dans le bras, source éventuelle d'œdème. La technique du ganglion sentinelle en place du curage axillaire permet de réduire cet effet indésirable.

Effets indésirables de la radiothérapie

Les effets indésirables de la radiothérapie sont le plus souvent : fatigue, déglutition douloureuse, toux irritative, réactions cutanées, etc. Un sein traité par radiothérapie peut également être plus ferme qu'auparavant et changer légèrement de volume. Ces effets secondaires apparaissent pendant voire après le traitement.

Effets indésirables de l'hormonothérapie

Les effets indésirables de l'hormonothérapie sont variables, mais généralement limités et d'intensité modérée. Il s'agit le plus souvent de bouffées de chaleur, pertes vaginales, prise de poids, douleurs musculaires ou articulaires, etc.

Effets indésirables de la chimiothérapie

Problème majeur, les effets indésirables des chimiothérapies sont liés à l'absence de sélectivité des produits employés. Le traitement détruit les cellules cancéreuses, mais aussi certaines cellules à croissance rapide : cheveux, ongles, paroi du tube digestif et cellules sanguines. Fatigue, moins bonne résistance aux infections, perte d'appétit, modification du goût, nausées et vomissements, infections buccales (stomatites) et chute des cheveux sont, par conséquent, les manifestations indésirables les plus fréquentes.

Effets indésirables des thérapies ciblées

Les thérapies ciblées présentent des effets indésirables différents et moins marqués, souvent d'ordre cutané ou digestif, parfois cardiaque (hypertension).

Après le traitement du cancer du sein

Rééducation et reconstruction

Une fois la phase de traitement du cancer du sein terminée, débute une période extrêmement importante de rééducation et de reconstruction.

Rééducation

La rééducation prescrite est adaptée à chaque patiente en fonction de l'étendue de sa maladie et des traitements suivis. Les exercices de kinésithérapie, particulièrement importants en cas de curage ganglionnaire, débutent le lendemain de l'intervention chirurgicale de façon à retrouver rapidement souplesse et vigueur dans le bras et l'épaule du côté du sein opéré.

Dans certains cas, un drainage lymphatique peut également être prescrit.

Reconstruction mammaire

La reconstruction mammaire n'est pas une obligation, mais la majorité des femmes souhaitent retrouver une silhouette la plus naturelle possible. Deux options se présentent alors : prothèse externe ou reconstruction chirurgicale. Le choix est laissé à l'entière appréciation de la patiente, qui peut être conseillée par les professionnels de santé.

Il existe différentes techniques de reconstruction mammaire, à adapter en fonction du cas, de l'âge et de la morphologie. Une discussion avec le chirurgien permet de s'orienter vers la solution la mieux adaptée à sa propre situation.

À savoir : la reconstruction mammaire est prise en charge à 100 % par l’assurance maladie. Certains établissements pratiquent toutefois des dépassements d’honoraires qui restent à charge de la patiente. Libre à chacune d'accepter ces dépassements ou de changer d'établissement.

Sexualité, grossesse et ménopause

Touchant à l'image de la féminité, le traitement du cancer du sein et ses effets indésirables (mastectomie, fatigue, chute des cheveux, etc.) peuvent entraîner une perturbation du désir de la femme ou de son partenaire. Mais la vie sexuelle peut se rétablir normalement assez rapidement. Le dialogue et des soins adaptés à certains effets secondaires ou la consultation d'un spécialiste peuvent aider à franchir ce cap délicat.

Avoir un enfant est envisageable après un cancer du sein. Il faut néanmoins attendre un certain laps de temps et demander l'avis du cancérologue qui aidera à valider la décision finale.

Le traitement hormonal de la ménopause est en revanche contre-indiqué chez les femmes ayant été traitées pour un cancer du sein.

Suivi médical du cancer du sein

Une fois la phase de traitement terminée, débute une période de suivi aussi longue, plusieurs années, qu'indispensable. Cette phase permet notamment de surveiller :

  • l'état de santé général ;
  • la réponse au traitement ;
  • les effets secondaires à long terme ou tardifs ;
  • tout signe de récidive ;
  • le développement d'un deuxième cancer.

Dans ce cadre, des visites de contrôle sont programmées tous les 3 à 6 mois au départ, puis à fréquence décroissante au fil des ans. Les principaux examens réalisés sont un entretien médical et un examen clinique poussé, avec palpation des deux seins et des aisselles. Une mammographie annuelle complète le suivi, ainsi parfois qu'une radiographie pulmonaire et des dosages biologiques.

Cancer du sein : la récidive

Le risque de récidive est très variable, mais étroitement lié au stade d'évolution du cancer du sein au moment de son diagnostic. Il se produit généralement dans les cinq années suivant le traitement. Le suivi médical permet de le prendre en charge rapidement et de proposer un nouveau programme personnalisé de soins.

"La Ligue en actions"

La Ligue au chevet des malades et de leurs proches

Les Comités départementaux de la Ligue apportent leurs soutiens matériel et financier, moral et psychologique aux personnes malades, aux anciens malades et à leurs proches. En étant à leur écoute, la Ligue a pris en compte leurs attentes et leurs besoins pour l'amélioration de la qualité des soins et de la qualité de vie : dispositif d’annonce, groupes de parole, espaces d’information installés dans les lieux de soins et de vie pour rompre l’isolement des malades et de leurs proches, en sont des exemples.

La recherche contre le cancer du sein

Pour le cancer du sein comme pour les autres cancers, la recherche s'intéresse non seulement à mieux soigner, mais également mieux comprendre et détecter. Des progrès majeurs ont été réalisés ces dernières années tant au niveau du dépistage que des traitements. Néanmoins, de nombreuses voies prometteuses sont encore en phase d'exploration.

Connaître l'ennemi

La génétique et ses avancées permettent de découvrir chaque année de nouveaux gènes et de nouvelles protéines impliqués dans le cancer du sein, de façon à mieux traiter - voire prévenir - la maladie.
Ainsi, des chercheurs soutenus par la Ligue ont récemment découvert deux gènes (BRCA1 et BRCA2) impliqués - après mutation - dans le développement de certains types de cancer du sein permet d'exercer un suivi renforcé des femmes à risque, en attendant, dans un futur proche, de pouvoir contrôler ces gènes et leurs mutations.

Dans un futur plus lointain, la connaissance du génome du patient, la fameuse "carte d'identité génétique", permettra quant à elle de déterminer la réaction prévisible de son organisme face au traitement et de le modifier en conséquence (rajouter ou enlever des produits, optimiser leur dosage, etc.).

Diagnostiquer le cancer du sein vite et bien

Dans tous les cancers, un diagnostic et une prise en charge précoces sont synonymes de meilleure chance de survie et de traitements moins lourds. Un pan entier de la recherche se penche donc sur l'aspect "dépistage", avec notamment le développement de nouveaux outils diagnostic et le perfectionnement de certaines techniques d'imagerie, pour repérer des tumeurs toujours plus petites, les modéliser en 3D et suivre l'évolution et l'efficacité du traitement.

Optimiser les traitements contre le cancer

Malgré les constantes évolutions, le potentiel de progression des traitements actuels reste important.
Si la chirurgie s'efforce depuis longtemps d'être la moins mutilante possible, elle essaye désormais d'affiner les techniques de reconstruction et de déterminer très précisément les possibilités de traitement conservateur (tumorectomie plutôt que mastectomie).

La recherche en hormonothérapie comme en chimiothérapie se penche sur des médicaments plus efficaces et provoquant moins d'effets secondaires.

Les thérapies ciblées sont en plein essor et proposent diverses approches directions : bloquer la croissance des cellules cancéreuses, asphyxier la tumeur en réduisant son apport sanguin, faire réagir les réactions immunitaires de l’organisme contre les cellules cancéreuses, etc.

Demain la recherche contre le cancer

5 pistes prometteuses dans un futur proche :

  • Prévenir l’apparition des cancers
  • Éliminer les tumeurs en bloquant leur vascularisation (et donc leur alimentation en sang) : l'anti-angiogenèse.
  • Renforcer les défenses immunitaires de l'organisme : l'immunothérapie (vaccination thérapeutique).
  • Court-circuiter les "signaux" aberrants émis par la cellule cancéreuse : l'inhibition de la transduction du signal.
  • Accentuer les erreurs de réparation de l'ADN dans la cellule cancéreuse, pour provoquer sa mort : la potentialisation de l'action cytotoxique

Les essais cliniques

Les essais cliniques sont un moyen concret d’accéder aux avancées de la recherche. La liste des essais thérapeutiques est mise à jour régulièrement sur le site de l’Institut national du cancer (INCa) et tout patient peut demander à en intégrer un, sous réserve d'éligibilité.

Votre hôpital ne propose pas d'essai clinique dans le cancer du sein ? Aucun problème : votre équipe soignante peut vous adresser à un autre établissement afin d'intégrer un protocole spécifique, tout en continuant à vous suivre.

"La Ligue en actions"

La Ligue, source d'innovations

Avec plus de 38,1 millions d’euros en 2010, la Ligue contre le cancer est le premier financeur non gouvernemental de la recherche française contre le cancer.

La Ligue est à l'origine de trois projets phares de soutien à la recherche dans le cancer :

Programme « Équipes Labellisées »

Le programme « Équipes Labellisées » a pour vocation première d’apporter un soutien financier reconduit pendant plusieurs années (au moins trois ans) à des équipes insérées dans des laboratoires reconnus par les tutelles de recherche publique et qui développent des programmes de recherche cognitive en oncologie. Elle soutient aujourd’hui près de 100 équipes labellisées rigoureusement sélectionnées pour leur excellence par des commissions d’expertises pour faire reculer la maladie et mettre en place des programmes innovants. La Ligue finance des programmes nationaux et régionaux, aussi bien en recherche fondamentale, clinique, épidémiologique qu’en sciences humaines et sociales. Le budget se répartit en trois volets principaux : 56 % pour le soutien aux laboratoires, 22,4 % pour la recherche auprès des malades et 20,2 % pour le soutien aux jeunes chercheurs en cancérologie.

Focus Équipe Labellisée par la Ligue contre le cancer
Héritage épigénétique

Spécialiste reconnue au niveau international, Geneviève Almouzni est soutenue par la Ligue dans le cadre du programme Equipes Labellisées. Ses travaux s'intéressent aux phénomènes non génétiques (épigénétiques) qui modulent l'expression de l'ADN en fonction du type cellulaire et/ou de facteurs externes. Des mécanismes qui se trouvent parfois impliqués dans des maladies graves et notamment plusieurs types de cancers. Les recherches du Docteur Almouzni contribuent à faire progresser la prise en charge des cancers du sein en aboutissant par exemple à la découverte de nouveaux biomarqueurs.

Programme « Cartes d’identité des tumeurs »

Le programme « Cartes d’identité des tumeurs » (CIT) a été conçu et mis en place en 2000. Ses objectifs sont d'analyser la composition de différents types de tumeurs et d'intégrer les données obtenues dans une base de données unique afin de répondre à des questions, cruciales en vue de retombées rapides dans la prise en charge des malades :

  • Quels sont les gènes qui s’expriment différemment dans les cellules tumorales et dans les cellules normales ?
  • Peut-on établir, dans les cellules tumorales, un lien direct entre gènes qui s’expriment différemment et anomalies de structure du génome ?
  • Les différences observées dans l’expression et la structure des gènes peuvent-elles contribuer à identifier une signature moléculaire informative pour le diagnostic, le pronostic, le traitement de la tumeur, l’apparition des métastases ?

Accompagnement face au cancer du sein

La Ligue contre le cancer met en place de nombreux services et aides pour vous accompagner face au cancer. Voir les aides proposées

  • Types de cancers du sein
  • Cancer du sein : comment prendre soin de ses seins ?
  • Cancer du sein : facteurs de risque
  • Les symptômes du cancer du sein
  • Diagnostic du cancer du sein
  • Cancer du sein : témoignages
  • Traitements du cancer du sein
  • Effets indésirables des traitements contre le cancer du sein
  • Après le traitement du cancer du sein
  • La recherche contre le cancer du sein
  • Accompagnement face au cancer du sein

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