Les cancers professionnels

Près de 20 000 cancers par an en France (5 %) sont d’origine professionnelle, mais moins de 1 % sont reconnus chaque année en maladie professionnelle. Près de 10 % des salariés en France sont exposés à un ou plusieurs agents cancérogènes reconnus au cours de leur activité professionnelle.

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Chiffres clés
Qu’est-ce qu’un cancer professionnel ?
Les différents cancers professionnels
La prévention
Quelles actions en cas de maladie professionnelle ?
Chiffres clés

Chiffres clés

Près de 20 000 cancers par an en France (5 %) sont d’origine professionnelle, mais moins de 1 % sont reconnus chaque année en maladie professionnelle. Près de 10 % des salariés en France sont exposés à un ou plusieurs agents cancérogènes reconnus au cours de leur activité professionnelle[1].


[1] Centre Léon Bérard – Cancers professionnels - https://www.cancer-environnement.fr/fiches/cancers/cancers-professionnels 

Qu’est-ce qu’un cancer professionnel ?

Qu’est-ce qu’un cancer professionnel ?

Un cancer peut être reconnu comme professionnel s’il figure dans l’un des tableaux des maladies professionnelles du Code de la Sécurité sociale, qui fixent les critères de reconnaissance de chaque maladie et ouvrent droit à une indemnisation financière.

Selon la définition du Code de la Sécurité sociale, il s’agit de tout cancer étant « la conséquence directe de l’exposition d’un travailleur à un risque physique, chimique, biologique » ou résultant « des conditions dans lesquelles il exerce son activité professionnelle » (article L. 461-1).

Les cancers professionnels apparaissent souvent une fois la retraite venue. En effet, le temps qui s'écoule entre la première exposition au risque et l'apparition du cancer est souvent long (plusieurs dizaines d'années après la cessation de l'activité exposant aux risques)[1].


[1] Institut National du Cancer – Cancers d’origine professionnelle - https://www.e-cancer.fr/Patients-et-proches/Demarches-sociales/Cancers-d-origine-professionnelle 

Les différents cancers professionnels

Les différents cancers professionnels[1]

Le mésothéliome - cancer du poumon et amiante

Le mésothéliome est un cancer dont la survenue spontanée est rare. Il touche principalement la plèvre et parfois le péritoine et le péricarde. Il peut survenir chez les personnes qui ont inhalé des poussières d’amiante 20 à 50 ans auparavant, dans leur vie professionnelle ou extra-professionnelle. Un risque existe même en cas d’exposition brève ou de faible intensité.

Toute activité ayant pu entraîner une exposition à l’amiante (fabrication d’articles contenant de l’amiante, isolation, centrales thermiques, raffineries, construction et réparation navales, réparation automobile et poids lourds, BTP, sidérurgie, industrie du verre, etc.).

Le cancer de la vessie

Chaque année, 600 à 1 100 cas de cancers de la vessie ont pour origine des contacts avec des agents dangereux (goudrons, suies de combustion du charbon, brais de houille, arsenic…) sur le lieu de travail (2 à 14 %). 

Un délai de 10 à 25 ans s’écoule généralement entre l’exposition à des agents cancérogènes et la survenue de la maladie.

Quelques activités concernées : production de colorants et pigments, travaux en cokerie, fabrication de l’aluminium, ramonage et entretien des chaudières à charbon, métiers de la vigne (traitement anticryptogamique), usinage du bois traité à l’arsenic, industrie du caoutchouc et des matières plastiques, etc.

Les leucémies

Les leucémies sont des cancers qui se caractérisent par la prolifération anormale de globules blancs ou de leurs précurseurs dans la moelle osseuse et dans le sang.

5 à 18 % des leucémies sont d’origine professionnelle avec pour principaux agents en cause : rayonnements ionisants, benzène, etc.

Le traitement et transport de minerais ou de déchets radioactifs en secteur nucléaire, garages automobiles, industrie chimique, laboratoires de recherche font partie des principales activités concernées.

Les cancers ORL

Les cancers ORL sont principalement les cancers des fosses nasales, de l’ethmoïde, du nasopharynx, des autres sinus de la face et du larynx. Longtemps ignorées, les poussières de bois sont aujourd’hui reconnues comme agents cancérogènes, mais on peut également citer les composés du chrome, aldéhyde formique (formol), etc.

Origine professionnelle : 7 à 40 % de ces cancers.

Les principales activités concernées sont l’usinage de bois, métallurgie du nickel, utilisation de colles ou de vernis à base de résines contenant du formol, laboratoires d’anatomopathologie, industrie de la porcelaine, des émaux et des céramiques, chromage, grillage des mattes de nickel, etc.

Les cancers de la peau

Les cancers cutanés inscrits dans les tableaux de maladie professionnelle sont les carcinomes cutanés basocellulaires ou spinocellulaires. L’exposition professionnelle aux rayons ultraviolets (UV), qui composent la lumière naturelle ou artificielle, entraîne des risques de cancers cutanés. Il en est de même des expositions aux rayonnements ionisants.

Le risque est particulièrement important dans les activités telles que l’industrie du verre, fonderie de métaux non ferreux, industrie des colorants, électronique, pharmaceutique, fonderie de fonte et d’acier, cokerie, usine à gaz, sidérurgie, etc.

Les cancers du foie

Les deux principaux cancers du foie d’origine professionnelle sont l’angiosarcome, causé principalement par le chlorure de vinyle, et le carcinome hépatocellulaire qui se développe essentiellement à partir d’une cirrhose préexistante.

Quelques activités concernées : traitement pyrométallurgique de minerais arsenicaux ou de métaux non ferreux arsenicaux, travail du cuir, établissements de soin, laboratoires d’analyses de biologie médicale, établissements de transfusion sanguine, etc.


[1] INRS – Effets sur la santé - https://www.inrs.fr/risques/cancers-professionnels/effets-sante.html 

La prévention

La prévention

La prévention des cancers professionnels est, au même titre que les autres maladies professionnelles, une préoccupation ancienne des organismes de prévention. Elle répond aux mêmes exigences que toute démarche de prévention. 

En plus de l'interdiction de certaines substances cancérogènes avérées, comme l'amiante, et la mise en œuvre du règlement européen REACH (enRegistrement, Évaluation, Autorisation, restriction des substances CHimiques), les règlements européen et français imposent aux entreprises de substituer tout agent cancérogène par un produit moins dangereux. En cas d'impossibilité, l'entreprise est tenue de prendre toutes les dispositions nécessaires pour réduire les expositions à leur minimum : système clos, meilleure aération, moyens de protection collectifs et individuels. Cet ensemble d’obligations est détaillé de manière précise dans l'article R. 4412-66 du Code du travail.

Le médecin du travail joue un rôle essentiel dans la prévention de l’altération de la santé des travailleurs liée aux expositions professionnelles. Son action, décrite dans le décret CMR (agents chimiques avec effets cancérogènes, mutagènes ou toxiques pour la reproduction) et complétée par la loi du 20 juillet 2011 relative à l'organisation de la médecine du travail et des services de santé au travail, s’appuie sur un certain nombre de principes (conseiller employeurs et salariés, surveillance de l’état de santé des travailleurs, etc.).

Quelles actions en cas de maladie professionnelle ?

Quelles actions en cas de maladie professionnelle ?

La reconnaissance d’une maladie professionnelle permet au patient de bénéficier de prestations sociales particulières :

  • une prise en charge à 100 %, sans avance de frais, des soins liés à sa maladie professionnelle ;
  • en cas d’arrêt de travail pour maladie professionnelle, des indemnités journalières plus élevées qu’en cas d’arrêt maladie, sans délai de carence ;
  • en cas de séquelles définitives, le versement d’une rente ou d’une indemnité et, en cas de décès imputable à la maladie professionnelle, le versement d’une rente aux ayants droit.

 

La déclaration de maladie professionnelle doit être faite par la victime (ou ses ayants droit) à la Sécurité sociale dans un délai de deux ans à partir de l’information d’un lien possible entre cette maladie et une activité professionnelle passée ou actuelle. Cette déclaration doit s’accompagner d'un certificat médical initial descriptif établi par un médecin, généraliste ou spécialiste[1].


[1] Institut du cancer – Reconnaissance maladie professionnelle - https://www.e-cancer.fr/Professionnels-de-sante/Facteurs-de-risque-et-de-protection/Expositions-professionnelles/La-reconnaissance-d-un-cancer-en-maladie-professionnelle 

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