Traitement des sarcomes des tissus mous : l’espoir d’une percée majeure

Les résultats d’une collaboration internationale menée par le Professeur Wolf Hervé Fridman et impliquant en France l’équipe Cartes d’Identité des Tumeurs® (CIT) de la Ligue, l'Institut Bergonié et le Groupe Sarcomes Français, ouvrent la voie à la personnalisation du traitement des sarcomes des tissus mous. Cette avancée qui vient d’être publiée dans la prestigieuse revue Nature (1) pourrait rapidement modifier la pratique clinique.

Un parcours de recherche
Au-delà de l’excellence intellectuelle, de la rigueur et parfois du hasard, les avancées scientifiques tiennent bien souvent à l’opportunité et à la richesse d’une ou plusieurs rencontres. La rencontre entre le Pr Wolf Hervé Fridman (Centre de Recherche des Cordeliers, Paris) et le Dr Aurélien de Reyniès (CIT, Paris), il y a 6 ans, fut un premier élément déterminant du parcours de recherche qui mène aujourd’hui aux résultats publiés dans Nature. La collaboration qui en découla aboutit dans un premier temps à la création d’un outil d’analyse du microenvironnement tumoral, MCP-Counter, extrêmement performant et désormais utilisé par plus de 200 équipes de par le monde. Ensuite, la mise en œuvre de cet outil dans un projet de thèse, codirigée par Wolf Hervé Fridman et Aurélien de Reyniès, permit d’établir une classification inédite des sarcomes des tissus mous en trois sous-groupes, différenciés par les caractéristiques immunitaires de leur microenvironnement : les tumeurs « immunologiquement pauvres », les tumeurs « immunologiquement riches » et les tumeurs « fortement vascularisées ».

De la découverte à la valorisation...
La pertinence et l’utilité de cette classification ont pu être mises en évidence dans un essai clinique américain de phase 2 testant une immunothérapie de nouvelle génération. Dans cet essai, les chercheurs ont observé un taux de réponse élevé (50 %) dans les tumeurs « immunologiquement riches » et, a contrario, une absence totale de réponse dans les tumeurs « immunologiquement pauvres ». Ce résultat est remarquable car seuls 15 % des sarcomes des tissus mous répondent à l’immunothérapie dans les essais cliniques, et aucun biomarqueur de réponse n’avait encore été identifié jusque-là. La mise en œuvre d’un test permettant de détecter les tumeurs « immunologiquement riches » pourrait donc changer radicalement la donne dans le traitement des sarcomes des tissus mous en permettant sa personnalisation et une plus grande efficacité.

…aujourd’hui en cours
Cette avancée fait déjà l’objet d’une valorisation clinique. L’essai clinique PEMBROSARC*, impliquant le Groupe Sarcomes Français et conduit par le Professeur Antoine Italiano (Institut Bergonié, Université de Bordeaux), a été modifié de façon à n’inclure que des patients dont les tumeurs ont été identifiées comme « immunologiquement riches ». En cas de succès, les résultats de cet essai conduiront à une modification de la pratique clinique au bénéfice des patients avec, à la clé, une majoration de l’efficacité de l’immunothérapie et une exposition moindre à une toxicité inutile.

 

(1) B cells are associated with sarcoma survival and immunotherapy response. F. Petitprez, A. de Reynièes, EZ Keung, et al., Nature, janvier 2020, DOI :10.1038/s41586-019-1906-8

PEMBROSARC* est une étude clinique de phase 2 évaluant la tolérance et l’efficacité de l’association d’une immunothérapie (anticorps anti-PD-1) et du cyclophosphamide dans le sarcome localement avancé et/ou métastatique.

 

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