Idées fausses sur les cancers professionnels

Les cancers professionnels ne constituent pas un problème important de santé publique puisque le nombre de CP reconnus en maladie professionnelle est faible

Faux ! Le nombre de CP reconnus (300 environ par an) ne représente que moins de 5% de l'effectif estimé. L'insuffisance de déclaration et les difficultés de reconnaissance masquent l'importance réelle des CP qui est méconnue et sous-estimée.

L'amiante est trop médiatisé et trop souvent mis en cause

Faux ! L'amiante est actuellement responsable chaque année en France d'au moins 2000 décès par cancers : 700 à 800 cancers de la plèvre (mésothéliome, en rapport avec l'amiante dans plus de 85% des cas) et 1200 cancers du poumon (estimation INSERM). Les cancers dus à l'amiante représentent près de la moitié des cancers professionnels. Les quantités d'amiante en place font craindre une progression des cancers professionnels liés à l'amiante pendant encore au moins 20 ans. Il est d'autre part incontestable qu'environ 10% des mésothéliomes surviennent chez des personnes exposées à de l'amiante provenant de l'environnement paraprofessionnel : entourage familial des travailleurs de l'amiante, résidence à proximité des usines de traitement de l'amiante.

Reconnaître un cancer professionnel n'est pas utile au patient, puisque le coût des soins, de la réadaptation fonctionnelle, les indemnités journalières de tout malade atteint d'un cancer sont pris en charge à 100% au titre de l'affection de longue durée n°30

Faux ! La reconnaissance d'un CP en maladie professionnelle a des conséquences très importantes : sur le plan individuel sur le plan familial sur le plan collectif sur le plan de la prévention.

Les comportements personnels, comme l'usage du tabac et la consommation excessive de boissons alcoolisées expliquent la plupart des cancers, et que de ce fait, les cancers liés à l'activité professionnelle sont exceptionnels ; la preuve en est : tous les sujets atteints de cancer du poumon sont fumeurs

Faux ! Des cancers professionnels sont observés chez des non-fumeurs. Chez les fumeurs, les CP surviennent souvent 10 à 20 ans plus tôt que chez les non-fumeurs exposés aux mêmes nuisances. Il existe indiscutablement un renforcement réciproque des facteurs cancérogènes professionnels et des facteurs comportementaux cancérogènes individuels comme la fumée de tabac (synergie). L'association des facteurs cancérogènes multiplie les risques de cancer. L'amiante multiplie le risque de cancer du poumon par 5, le tabac par 10, tabac + amiante par 50.

Les normes réglementaires représentent un seuil d'innocuité qui protège les salariés de la survenue de cancer professionnel

Faux ! En matière de cancérogènes, la communauté scientifique internationale considère qu'il n'existe pas de seuil de toxicité, c à d de valeur en dessous de laquelle il n'y aurait aucun risque de développer un CP. Les normes en vigueur constituent des compromis sociaux dans la définition d'un risque considéré comme « socialement acceptable » et leurs nombreuses révisions s'effectuent toujours à la baisse. Ainsi, pour les radiations ionisantes, une directive européenne de 1996 a rendu obligatoire un important abaissement des valeurs de référence. Notons que cette directive n'a pas encore été transcrite en droit français.

Reconnaître un nombre important de CP va ruiner les entreprises

Faux ! Actuellement, l'indemnisation des victimes de CP est forfaitaire. La moitié des CP sont reconnus après le décès et les rentes allouées aux conjoints survivants représentent alors 50 % de la rente accordée à la victime. Seules les entreprises de plus de 300 salariés supportent le coût intégral de l'indemnisation. Pour les autres, la prise en charge est mutualisée au niveau des branches professionnelles, elle est donc très minorée.

La reconnaissance des CP aggrave le déficit de la Sécurité Sociale

Faux ! La plupart des coûts liés à la reconnaissance des CP sont actuellement supportés par le régime général et non par le régime AT-MP (Accidents du travail-Maladies professionnelles). Celui-ci est régulièrement excédentaire et doit même reverser environ un milliard de francs au régime général pour compenser les coûts supportés à tort par ce régime en raison de la reconnaissance insuffisante des maladies professionnelles (loi de finance de la Sécurité Sociale).

La recherche en génétique va permettre de prévenir les CP en éliminant les sujets à risque

Faux ! L'identification précise de gènes de susceptibilité individuelle à certains cancérogènes n'est encore qu'une hypothèse. Si celle-ci se vérifiait, la mise en place de tests à l'embauche aboutirait à une sélection aussi inimaginable qu'inadmissible. De telles recherches biologiques sont pourtant en cours alors que les recherches toxicologiques sont pratiquement inexistantes en France, et que les milliers de produits à tester rendent leur efficacité illusoire.

FacebookTwitterLinkedInPrint

Je soutiens La Ligue contre le cancer

Dons ponctuels
Dons mensuels
Montant libre
Mon don de 50€ revient à 17€ après déduction fiscale.
Je fais un don
Image
soins esthétiques

50€

Une séance de soin socio-esthétique