Leucémies aiguës myéloïdes : la recherche contre les rechutes 1)

Labellisée depuis l’année 2018, l’équipe de Jean-Emmanuel Sarry (Centre de recherches en cancérologie de Toulouse, Inserm U1037) étudie les mécanismes impliqués dans la résistance des leucémies aiguës myéloïdes à la chimiothérapie. Ses derniers résultats publiés dans la revue nature communication pourraient contribuer à faire évoluer la pratique clinique en ouvrant la voie à une approche plus personnalisée du traitement des LAM afin de contrecarrer la survenue de rechutes encore aujourd’hui trop nombreuses (1).

Les Leucémies Aigues Myéloides (LAM) sont des cancers du sang dont le traitement repose sur une chimiothérapie intensive. Si la majorité des patients entre en rémission, la survie à long terme reste faible en raison de rechutes causées par des cellules cancéreuses résistantes qui persistent dans l’organisme malgré le traitement. Une thérapie ciblée permet d’allonger la survie en particulier chez les sujets âgés non éligibles à la chimiothérapie conventionnelle. Toutefois, là encore, des rechutes finissent par survenir.

Les recherches de l’équipe de Jean-Emmanuel Sarry visent à lever le voile sur les mécanismes qui permettent aux LAM de résister aux traitements. Les résultats obtenus par l’équipe depuis plusieurs années ont mis en évidence un lien étroit entre la réponse au traitement des LAM et l’activité des mitochondries*, les structures qui fournissent l’énergie à la cellule.

Dans leurs derniers travaux publiés dans Nature cancer, les chercheurs toulousains présentent un biomarqueur, ou MitoScore, qu’ils ont conçu pour mesurer l’activité des mitochondries et dont l’utilisation pourrait permettre une meilleure prise en charge thérapeutique. Chez le patient, la mesure d’un MitoScore élevé rend compte d’une forte activité mitochondriale et prédit une bonne réponse à une bithérapie associant thérapie ciblée et chimiothérapie avec à la clé une meilleure survie. L’étude des cellules malignes qui peuvent persister après la bithérapie a montré que celles-ci deviennent résistantes grâce à une adaptation de l’activité de leurs mitochondries. En testant chez l’animal l’ajout d’un inhibiteur des mitochondries à la bithérapie, l’équipe a mis en évidence qu’il était possible de bloquer l’acquisition de la résistance au traitement et de prévenir les rechutes.

Les recherches conduites par Jean-Emmanuel Sarry et son équipe permettent de mieux comprendre les mécanismes responsables de l’échec des thérapies utilisées actuellement contre les LAM. Elles ouvrent la voie au développement d’une nouvelle approche thérapeutique qui en ciblant les mitochondries permet de prévenir la résistance au traitement et le risque de rechutes.

Note : L’équipe de Jean-Emmanuel Sarry bénéficie du soutien de la Ligue dans le cadre d’une première labellisation démarrée en janvier 2018 pour une période de 5 ans. Sur la période 2021-2022, la Ligue soutient également l’équipe en finançant les allocations de quatre jeunes chercheurs réalisant une thèse : Charly Courdy (3e année de thèse) ; Nathan Guiraud (3e année de thèse) ; Laura Lauture (2e année de thèse) ; Margaux Oberling (1re année de thèse).

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(1) C. Bosc, E. Saland, A.Bousard et al., Nat Cancer, 2021. Doi : 10.1038/s43018-021-00264-y

* Souvent qualifiées de "chaudières de la cellule", les mitochondries fournissent à la cellule de l'énergie sous forme d'ATP et jouent également un rôle central dans la régulation de la mort cellulaire ou apoptose. 

 

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