Vraiment je vous conseille de prendre d’autres avis et d’éviter si vous le pouvez une intervention qui est très susceptible de causer des conséquences majeures sur la fonction érectile. Je peux comprendre qu’il soit difficile de vivre avec une tumeur non traitée mais la surveillance active est une vraie option thérapeutique sans les conséquences potentiellement délabrantes de la chirurgie, et ce quelle que soit la qualité du geste chirurgical et l’état de santé préexistant. Mon cas l’illustre malheureusement. Cancer gleason 7 (4+3), donc pas le choix pour moi, diagnostiqué a 55 ans. Avant l’opération, je n’avais aucun problème d’érection. Je suis plutôt sportif et en bonne santé par ailleurs. Chirurgien excellent et expérimenté, spécialiste de la prostate, professeur dans un grand CHU de province. L’opération a eu lieu il y a un peu plus de 16 mois avec préservation des 2 BNV et on m’avait dit que j’avais toutes les chances de m’en tirer sans séquelles (sauf bien sûr la disparition de l’éjaculation, mais c’était acceptable pour moi). Résultat, alors que je réunissais toutes les conditions pour une récupération rapide: je suis toujours incapable d’une érection naturelle spontanée. Au début et pendant 1 an, aucune possibilité d’érection, même avec le sildenafil à la plus haute dose (100mg) et je souffrais- désastre ultime- de climacturie et d’incontinence de préliminaires, ce dont personne ne m’avait parlé avant. Seul le vacuum me permettait d’avoir des ersatz d’érections avec l’inconfort du port d’un anneau qui serre et le pénis bleu et froid à la fin et qui pend lamentablement pendant l’acte car le vacuum ne gonfle que la partie en amont de l’anneau. Depuis le début de l’année je note quelques progrès: avec le sildenafil j’ai des érections rigides, mais qui restent fragiles dans la durée si je ne suis pas stimulé en permanence. Devant la situation mon urologue m’a proposé les injections « c’est bon pour le moral » m’a t’il dit. Effectivement ça marche… pendant 2 à 3 heures avec quelques douleurs modérées dans mon cas. Mais quelles que soient les aides, la sexualité n’a plus rien de spontané: il faut prévoir, planifier et s’enfermer dans la salle de bains pour se faire une piqûre ou prendre un comprimé 1/2 h à 1h avant. C’est un peu « tue l’amour », franchement, souvent je renonce à faire l’effort. Je sais que les choses ne sont pas définitivement compromises et que pour beaucoup d’hommes ça peut prendre 2 ans, ce que je trouvais déjà long. Mon urologue me parle maintenant de possibilité de récupérer à 4 ou 5 ans, et encore, tout dépend de ce qu’on met sous ce terme, car il se peut tout à fait que la récupération ne soit pas complète. Aujourd’hui, au plus fort de l’excitation, sans aide, je n’ai que des tumescences péniennes impropres à toute pénétration. C’est très difficile à vivre. Au début, je souffrais terriblement de la situation. Aujourd’hui, je suis plus résigné, avec encore de temps en temps des bouffées de colère ou de tristesse par rapport à cette situation qui n’est la faute de personne, juste pas de chance, ou le fait que chez moi, les nerfs étaient anatomiquement mal placés…qui sait ? De toute façon on ne peut pas savoir…
Bref, vous l’aurez compris: on ne peut pas savoir ce qui vous attend après. Votre mari récupérera peut être très bien et rapidement (avec cependant au minimum quelques mois très probables d’impuissance complète sans aide) , mais à l’inverse, et même si statistiquement toutes les chances sont de son côté, il peut très bien se retrouver dans la situation dans laquelle je me trouve aujourd’hui. Son cas vaut il de prendre ce risque? C’est toute la question. Vous n’avez pas les éléments pour y répondre seule et surtout pas avec un seul avis médical. Prenez un autre avis.
Bonjour,
Mon mari a une petite lésion score 2 gleason et une autre petite score 1. Nous avons que même pris la décision de faire enlever la prostate à l’hôpital Nord de Bordeaux par le docteur Wolff. Les nerfs de la fonction érectile ne seront pas touchés car la lésion est toute petite d’après le docteur Wolff. Mon mari a 55 ans et apparemment de grandes chances de retrouver une vie sexuelle normale. Quand pensez-vous ?
A la lecture des témoignages, cela nous fait peur.
Opération prévue en septembre 25
Merci par avance pour vos avis,
Catherine et Hugo