Bonjour,
Vos mots sont bouleversants et nous comprenons bien sûr les difficultés que vous avez à faire le deuil d'un père parti bien trop tôt. Mais vous semblez avoir besoin d'aide pour faire ce travail de deuil et cette aide, vous devez pouvoir la trouver auprès d'un psychologue ou d'un psychiatre, il faudrait sans doute en parler avec votre médecin généraliste.
Chacun vit la période de deuil "à sa façon", avec les moyens dont il dispose, c'est un travail dont la difficulté varie d'une personne à une autre. Mais à la longue, un deuil finit par être accepté, sans qu'on oublie pour autant l'être aimé disparu, on s'habitue tout simplement à son absence mais il reste vivant tant qu'on s'en souvient et je sais que vous vivrez toujours avec le souvenir de ce père tant aimé.
La vie est ainsi faite, il faut aller de l'avant, et se faire aider au besoin.
Cordialement
Dr Marceau
Bonjour à toutes et à tous,
Il y a quelques mois, je suis venue ici pour partager mes peurs et mes inquiétudes face au cancer de mon père. Vous avez pris le temps de me répondre avec des mots remplis de bienveillance, et je vous en suis profondément reconnaissante.
Aujourd’hui, c’est avec une grande tristesse que je vous écris. Mon père nous a quittés il y a deux mois.
Il y a bientôt trois mois, j’ai appris qu’il était hospitalisé. À partir de ce moment-là, je suis restée à ses côtés jour et nuit, sans jamais le lâcher. Sa chambre en soins palliatifs est devenue un refuge pour nous cinq : ma mère, ma sœur, mon frère et moi.
J’ai 26 ans, ma sœur 23, mon frère 18, ma mère à eu 50 ans le mois dernier et mon père, lui, n’avait que 50 ans.
Depuis, je suis dévastée. Je n’arrive pas à reprendre le cours de ma vie. Je ne dors plus, je suis en arrêt depuis quatre mois. Il me manque terriblement, et les dernières semaines passées avec lui sont gravées en moi à jamais.
Il s’est battu jusqu’au bout, en me répétant qu’il serait là, toujours. Je suis immensément fière de lui. Mais aujourd’hui, je me sens bloquée, figée dans la douleur. Je m’en veux de ne pas réussir à avancer, au moins pour lui.
Je vous écris aujourd’hui parce que je ne sais plus comment faire. Je n’arrive plus à dormir, je n’arrive plus à vivre normalement, et je me sens perdue.
J’ai besoin d’en parler, de lire vos mots, peut-être de trouver un peu de lumière dans tout ce brouillard. J’aimerais croire que je pourrai un jour me sentir un peu mieux, mais pour l’instant, c’est très dur.