La recherche sur les cancers pédiatriques
La Ligue est le seul financeur indépendant de la recherche sur le cancer à maintenir, depuis 2004, un appel à projets de recherche annuel récurrent sur les cancers des plus jeunes, enfants, adolescents et jeunes adultes. Sur les cinq dernières années, le montant total de l’investissement de la Ligue dans la recherche sur ces cancers s’est élevé à près de 22,5 M€.
La Ligue et la recherche sur les cancers pédiatriques
Les cancers pédiatriques
On estime aujourd’hui à environ 1820 le nombre de nouveaux cas de cancers affectant chaque en France les enfants et les adolescents de moins de 15 ans. Environ 450 nouveaux cas sont diagnostiqués chaque année chez les adolescents de 15 à 17 ans. Le nombre de nouveaux cas dans la population des adolescents et des jeunes adultes, de 15 à 25 ans, est estimée à 2 300 cas par an.
Les cancers pédiatriques sont des maladies rares et hétérogènes regroupant plus de 60 types de cancers différents. Ils représentent moins de 1 % de l’ensemble de tous les cancers. Ces cancers de l’enfant sont des maladies particulières qui se distinguent très fortement de ceux de l’adulte : leur caractéristiques physiopathologiques, les symptômes qui les accompagnent mais également les traitements et leurs chances de guérisons sont différents.
Les moins de 15 ans sont en premier lieu affectés par des leucémies, viennent ensuite des tumeurs du système nerveux central puis des lymphomes. Les autres types réunissent des tumeurs du système nerveux sympathique, des sarcomes des tissus mous, des tumeurs rénales, des tumeurs osseuses, des tumeurs germinales[1]. Environ 25 % des cancers des enfants correspondent à des tumeurs embryonnaires se formant aux dépens de tissus/organes en développement.
Les cancers des adolescents et des jeunes adultes sont encore plus diversifiés regroupant, selon les catégories d’âges considérées : certaines tumeurs de type pédiatrique, des tumeurs plus spécifiques de l’adolescent ou encore certaines tumeurs de l’adulte.
[1] Pour plus d’information sur la classification OMS des tumeurs de l’enfant voir : Cancer discovery 12.2 (2022): 331-355.
Un engagement historique contre les cancers des plus jeunes
La Ligue a lancé en 2003 le programme « Adolescents et Cancer » afin de mobiliser la communauté scientifique et médicale face à l’absence de prises en charge thérapeutique et psychologique spécifiques des jeunes malades de 12 à 24 ans. Cet engagement a été partagé dès son origine par un acteur important du secteur économique : le mouvement E. Leclerc. Enrichi de nouveaux objectifs, en 2015, le programme a été renommé « Enfants, Adolescents et Cancer ».
Acteur de santé publique et force de proposition, la Ligue soutient des projets couvrant tout le continuum de la recherche sur les cancers des enfants, des adolescents et des jeunes adultes dans le cadre de ses différents appels à projets (« Enfants, adolescents et cancer », « Equipes labellisées », « Thérapies cellulaires innovantes », « Recherche Clinique » , « Soutien aux jeunes chercheurs ») et de ses partenariats avec l’INCa, pour le cofinancement des Centres Labellisés de Phase Précoce actifs en cancérologie pédiatrique, et avec UNICANCER pour le cofinancement d’essais et d’études cliniques.
Les résultats et retombées de ces projets se concrétisent par :
- une meilleure compréhension de l’origine de ces cancers ;
- l’identification de pistes thérapeutiques inédites ;
- l’innovation en matière de prise en charge et de traitements ;
- l’amélioration de la vie quotidienne des jeunes malades ;
- l’amélioration de la qualité de vie une fois l’épreuve de la maladie passée.
Les progrès engendrés par ces recherches sont essentiels pour pouvoir :
- guérir plus de jeunes, par la mise au point de traitements efficaces contre les cancers aujourd’hui sans solution thérapeutique, et…
- …les guérir mieux en limitant autant que possible les séquelles physiques et psychosociales engendrées par la maladie et ses traitements.
Les progrès engendrés par ces recherches sont essentiels pour pouvoir espérer à terme :
- guérir plus de jeunes, par la mise au point de traitements efficaces contre les cancers aujourd’hui sans solution thérapeutique, et…
- …les guérir mieux en limitant autant que possible les séquelles physiques et psychosociales engendrées par la maladie et ses traitements.
Des actions pour une information dédiée aux jeunes confrontés à des traitements susceptibles d'affecter leur fertilité
La stratégie décennale de lutte contre le cancer 2021-2030 porte une attention particulière à la thématique du cancer des jeunes, enfants, adolescents et jeunes adultes. Parmi les objectifs affichés figure la meilleure préparation de l'après-cancer, et notamment la préservation de la fertilité quand des traitements susceptibles de l'affecter doivent être prescrits. Dans ce contexte, l'information des jeunes patients constitue une question cruciale, encore aujourd'hui trop sommairement traitée.
Pour combler ce manque, la Ligue a financé plusieurs projets de recherche ayant abouti à la conception de fascicules dédiés spécifiquement aux adolescents et aux jeunes adultes des deux sexes. Ces documents répondent en termes adaptés aux questions que peuvent se poser ces jeunes sur « le pourquoi et le comment » de la préservation de la fertilité. Ils constituent des outils d'information et d'aide à la prise de décision par le jeune (et sa famille pour les moins âgés) vis-à-vis de ce sujet sensible.
L’appel à projets "Enfants, adolescents et cancer"
En 2020, la Ligue a donné une nouvelle orientation à sa politique de soutien de la recherche sur les cancers pédiatriques en priorisant deux objectifs : Guérir plus de jeunes touchés par ces maladies et les Guérir mieux.
L’appel à projets « Enfants, adolescents et cancer » est le fer de lance de l’action de la Ligue en matière de soutien à la recherche sur les cancers des plus jeunes.
Il est dédié au financement de consortiums d’équipes scientifiques dont les recherches ciblent prioritairement :
- les cancers réfractaires aux traitements ou en rechute après traitement ;
- l’amélioration des traitements et prises en charge des cancers considérés comme « guérissables » pour limiter les effets secondaires lourds et le risque de second cancer.
Chaque projet est doté d’un budget conséquent (de 700 K€ à 1,3 million d’euros) pour une durée de 3 à 5 ans.
17 projets sont financés en 2024, dont notamment :
- Le projet porté par Samuel Abbou (Inserm, Villejuif) qui associe 4 équipes et qui étudie comment la biopsie liquide peut participer à l’identification des traitements ciblés présentant le meilleur bénéfice pour les jeunes patients atteints d’un cancer pédiatrique et confrontés à l’échec d’un traitement.
- Le projet porté par Céline Delloye-Bourgeois Castel (Inserm, Lyon) associe 3 équipes et porte sur les mécanismes qui permettent aux cellules de neuroblastome de communiquer avec leur environnement mésenchymateux pour migrer jusqu’à la moelle osseuse afin de proposer de nouvelles options pour cibler les foyers de métastases qui sont à l’origine de la majorité des échecs thérapeutiques.
- Le projet de Benjamin Ory (Inserm, Nantes) associe 4 équipes et vise à comprendre les mécanismes permettant aux cellules d’ostéosarcomes de résister à la chimiothérapie, afin d’identifier des vulnérabilités exploitables pour développer des thérapies de nouvelle génération.
- Le projet GRACE coordonné par Gudrun Schleiermacher (Inserm, Paris) qui porte sur le développement d’une plateforme miniaturisée, une puce, conçue pour permettre l’identification rapide de traitements du neuroblastome potentiellement efficaces en cas d’échec des approches thérapeutiques standards.
- Le projet de recherche porté par Vahid Asnafi (Inserm, CNRS, Paris) qui vise à élucider les mécanismes de résistance aux traitements des leucémies aiguës lymphoïdes T de l’enfant et de l’adolescent. Son objectif final : trouver le talon d’Achille de ces résistances afin de les rendre réversibles au moyen d’une nouvelle stratégie thérapeutique.
- Le projet RHABDOrigin conçu par un consortium de jeunes chercheurs bien décidés à faire bouger la recherche sur les cancers de l’enfant et coordonné par Marie Castets (Inserm, Lyon). L’hypothèse des chercheurs est que les rhabdomyosarcomes surviennent en raison d’un mauvais fonctionnement, d’un détournement, des processus qui assurent le développement harmonieux des cellules et tissus chez les plus jeunes. Leurs recherches visent à identifier les processus développementaux détournés dans les cellules cancéreuses puis à déterminer comment les bloquer afin d’aboutir à de nouvelles stratégies thérapeutiques.
Les actions en partenariat avec l’INCa : les CLIP2 et le PAIR pédiatrie
Le développement des médicaments nécessite plusieurs étapes, les premières - appelées « phases précoces » - étant conduites dans des centres spécialisés. A partir de 2010, l’INCa a initié une labellisation de centres de ce type : les CLIP² (Centres labellisées INCa de phases précoces) sur appel à candidatures.
La Ligue s’est associée à cette initiative et cofinance, à hauteur de 400 K€, 8 CLIP² intégrés dans de grands centres de prise en charge des cancers de l’enfant et de l’adolescent. Cette participation contribue à faciliter l’accès des enfants touchés par le cancer à des molécules innovantes au même titre que les adultes.
La Ligue soutenu un Programme d’Actions Intégrées de Recherche en cancérologie pédiatrique (PAIR Pédiatrie, voir ici pour en savoir plus) en partenariat avec l’INCa et la Fondation ARC entre 2017 et 2023. Trois projets ont été financés pour un montant total de plus de 5 M€ :
- CONECT-AML un réseau de plusieurs équipes de chercheurs, de médecins biologistes et de pédiatres hématologues, répartis sur l’ensemble du territoire métropolitain dont la collaboration vise à accélérer la recherche sur les leucémies aigues myéloïdes et à améliorer la prise en charge des jeunes touchés par ces cancers.
- Mr-ROBOT une fédération d’équipes de recherche françaises spécialisées dans l’étude du cerveau et le traitement des tumeurs neuronales qui visent à réduire la neurotoxicité des traitements utilisés en oncologie pédiatrique tout en améliorant leur efficacité.
- START qui mobilise les principales infrastructures de collecte de données sur les cancers de l’enfant et vise à augmenter la qualité des soins du suivi à long terme des anciens patients ainsi qu’à améliorer l’état des connaissances sur les séquelles tardives.
Au-delà du soutien à la recherche
La Ligue participe également à la structuration d'une offre de prise en charge spécifique. Cette action se concrétise par la création d’espaces dédiés aux jeunes touchés par le cancer au sein des établissements de soins. Un premier Espace Jeunes conçu comme un lieu d'accueil et de bien-être offrant des activités et des services contribuant à améliorer la qualité de la prise en charge non médicale des jeunes patients a vu le jour à l'Hôpital Hautepierre de Strasbourg en 2011. De façon similaire, un projet de rénovation financé par la Ligue grâce à un partenariat avec les centres E. Leclerc a permis l’inauguration du nouveau service d’oncohématologie du CHU de Rennes.
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