Témoignage Pascaline

Pascaline

36 ans

Dhuizon (41220)

Cancer du sein hormonal

« Avec mon mari, nous n’avons pas d’enfant au moment de l’annonce. J’ai donc bénéficié d’une préservation de la fertilité dans un centre PMA avant de débuter la chimio ; Cela grâce à ma super gynéco. »

 

La découverte du cancer et la gestion de l’annonce 

 

16 décembre 2016. J’ai 32 ans. J’ai rencontré mon mari en 2009 lors d’un mariage et nous nous sommes mariés le 14 février 2015. J’adore mon travail : organisatrice et décoratrice de mariages. Mon petit conte de fée à moi. Nous rêvons maintenant d’être parents... 

 

17 décembre 2016. En prenant ma douche, je me frotte et découvre une boule sur mon sein gauche. Je suis sûre que c’est un cancer... Je ne sais pas pourquoi... Intuition...

 

15 février 2017. Après d’insupportables « Ne vous inquiétez, à votre âge, ce ne doit pas être grave », après une écho mammaire, après une première biopsie début janvier, après une seconde biopsie (horriblement douloureuse) et une mammo fin janvier ... le verdict tombe enfin. On me confirme : j’ai un cancer du sein hormonal à gauche (deux endroits). 

 

Les traitements, les hauts et les bas

 

Je rentre à l’hôpital le 28 février pour une tumorectomie... Mais aussi pour une pose de stérilet en cuivre... On me parle de traitements pouvant rendre stérile et de préservation de la fertilité à faire en amont... Là je comprends : il n’y aura pas de grossesse cette année... peut être même jamais en fait... les larmes coulent.

 

Tout s’enchaîne. Je me laisse porter par les professionnels. 3 semaines après ma tumo, j’ai finalement une mastectomie. Je deviens une amazone, avec soulagement finalement ; Je me dis que le cancer est parti avec mon sein. 

 

Je découvre ensuite la PMA et ses traitements. Résultat : deux petits embryons congelés ! Une période rude psychologiquement et physiquemen. Je me sens seule en tant que jeune, Rose, sans enfant...

 

J’enchaîne la semaine suivante la chimio (le fameux mot qui me fait peur) : j’ai 4 séances de EC programmées et 12 Taxol. Je me répète "La chimio est ton amie ; elle est là pour te guérir". Mon reflet dans le miroir change encore... ma fatigue enfle... mais je me concentre sur mon objectif : avancer pour guérir !

 

Les 5 mois de chimio s’achèvent. La saison des mariages aussi. Octobre est là. Je cours 5 kms à la Course Rose de Saint-Gervais. En passant la ligne d’arrivée, je découvre le vrai sens de « pleurer de joie ». Je suis entourée des meilleures et je suis fière de l’avoir faite jusqu’au bout, sans forcer. 

 

Place enfin aux 22 séances de radiothérapie, jusque mi-décembre... Mes exutoires pendant les traitements : mon travail, l’écriture et les concerts.

 

Début 2018, mes traitements hebdomadaires à l’hôpital sont finis... Je me sens complètement seule avec mes angoisses de récidive, sans statut « en rémission ou non !? ». Puis des projets se mettent en place au fil des semaines. La reconstruction commence. L’hormonothérapie aussi ! Je suis mise en ménopause artificielle : 2ème crise de larmes...

 

Quel(s) message(s) souhaitez-vous passer ?

 

Que tout le monde est concerné par le cancer du sein. Jeune et moins jeune. Homme et femme. Et que, plus il est pris en charge tôt, plus les chances de guérison sont élevées. Un conseil : palpez-vous les seins !

 

Et que la vie n’est pas finie après la maladie. Au contraire. Le 18 octobre 2017, j’effectue ma dernière séance de chimio. Le 18 octobre 2019, je suis dans un 4x4, au trophée Roses des sables au Maroc avec une de mes copines de chimio. Je vous laisse imaginer les émotions en passant la ligne d’arrivée !

 

Vous sentez-vous différente aujourd’hui ?

 

Depuis 2017, j’ai laissé du négatif sur le côté de la route (relations et situations toxiques)... Je me nourris de tout le positif qui gravite autour de moi. J'ai (re)découvert des personnes formidables. Des ami(e)s se sont révélé(e)s. Mes parents, mon frangin, ma famille et bien sûr mon chou de mari ont été plus que jamais des piliers... Mes animaux aussi :) J’ai également découvert l’hôpital de Blois, la ligue contre le cancer 41, des professionnels compétents, adorables et des sœurs de combat incroyables ! Je suis riche de tout cela.

 

J'exprime davantage mes sentiments, mes émotions. Je prends soin de moi... tout en douceur. Je pratique le Yin Yoga, la sophrologie et l’acupuncture notamment. Je me suis reconstruite physiquement et psychologiquement... Je continue toujours, au fur et à mesure des épreuves. Je vis au jour le jour, je profite de chaque minute et je n'attends plus pour réaliser mes envies, car que je sais, plus que jamais, que je ne suis pas immortelle sur cette terre... 

 

Un rêve qui n'a pas changé : nous gardons l'espoir d'être un jour parents. Never Give Up.

 

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