Conditions de mise sous sédation profonde et continue

3 commentaires
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Lars

Bonjour,
Dans le cas d'une maladie incurable avec courte espérance de vie.
Et dans le cas où la volonté du patient soit claire : pas de souffrance inutile et pas de souffrance pour les proches.

A partir de quand / quel moment peut-on demander (exiger) du corps médical d'accéder à notre demande de mise sous sédation profonde et continue ?
Mon père est hospitalisé et je trouve que le corps médical comment à faire un léger acharnement thérapeutique, et de fait, à s'opposer à la volonté du patient.
Je cherche des témoignages de personnes qui ont été confrontées à ce cas.
Merci

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Dr A.Marceau

Bonjour,
C'est un sujet particulièrement difficile que vous abordez là. Vous évoquez votre ressenti personnel, tout à fait légitime, mais avez-vous abordé la question avec l'équipe médicale qui assure la prise en charge de votre père ? Une mise sous sédation profonde et continue ne peut être qu'une décision collégiale.
Bien cordialement
Dr A.Marceau

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Lars

Bonjour et merci de votre réponse.

Oui bien sur, nous avons évoqué cela avec les médecins de (trop) nombreuses fois, mon père ayant la tête dure.
Il, je cite, veut mourir le plus vite possible pour ne pas subir de dégradation importante de son état (directives anticipées déjà remplies et photo copiées par dizaines... Vous voyez l'état d'esprit).

Pour situer le contexte, il a 81 ans et est atteint depuis environ un an d'un cancer du pancréas, avec métastase au foie et à l'aorte. Devenu plus agressif depuis environ 2 mois.
Il a perdu plus environ 15 kilos, marche à peine (du lit de sa chambre d'hôpital à la salle d'eau), n'a pas d'appétit et supporte avec le plus grand mal la nourriture.

Inoperable. Pas de traitement (trop tard et probablement trop faible pour la chimio, et à l'encontre de sa volonté).

Depuis quelques jours, il renvoit quasiment tout ce qu'il mange.

Pourtant, il semble que le peu qu'il garde suffise, et prend également sa morphine par voie orale. Donc il n'a plus de perfusion pour l'instant, et nous sommes globalement assez satisfaits et surpris de son état.
Les médecins n'envisagent donc aucunement une SPC pour l'instant.

Néanmoins, la suite des dégradations n'est probablement qu'une question de jours.
Notre interrogation est donc la suivante (et la sienne avant tout) : dans quel but attendre l'agonie et la souffrance ?
Où se situe le curseur et où s'arrête le seul d'un état "acceptable"?

Nous avons mes frères et moi même déjà réussi à le temporiser sur son souhait absolu de partir en Suisse, qu'il souhaitait faire déjà il y a plus d'un mois.
Mais nous ne voulons pas aller à l'encontre de ses volontés et le laisser se dégrader trop longtemps/gravement...

J'espère que vous comprendrez nos interrogations.
Merci.

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Dr A.Marceau

Bonjour,
Bien sûr que nous comprenons ici vos interrogations, elles sont très largement partagées, aussi bien par l'entourage des patients en fin de vie que par le personnel médical.
Vous posez la question d'où placer le curseur, mais toute la difficulté est justement de lui trouver une situation "raisonnable". La loi Léonetti récemment révisée semble justement très raisonnable en laissant la décision au corps médical (décision collégiale) en étroite concertation avec le patient lui-même et/ou sa personne de confiance.
Bien cordialement
Dr A.Marceau

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