Bonsoir les amis,
Ça fait un moment que je veux vous écrire ce message. A chaque fois je me dis "pas tout de suite, quand tu seras apaisée". Mais ma situation ne s'apaise pas et ce soir j'ai envie de vider mon sac. Je vais tâcher de ne pas vous écrire 10 p.!
Souvenez-vous l'été dernier, je vous écrivais en fin de traitements et en crise avec mon conjoint. On peut le dire, j'étais au fond du trou et à l'époque vous étiez déjà là (le cancer ça fidélise^^), vous m'aviez envoyé votre soutien, vos conseils de prudence aussi,ne pas agir trop vite...Je me souviens en particulier des messages de Souricette et de notre très chère Cathy92.
7 mois plus tard la crise dure, malgré les tentatives chez des conseillers conjugaux,médiation familiale, psy des 2 cotés...J'ai suivi vos conseils et je me suis occupée de moi : j'ai repris le travail,je retrouve la forme physique,j'ai passé une super semaine thérapeutique dans le Vercors où j'ai beaucoup appris, ma fille de 14 mois pète le feu. Le point noir de ma vie,c'est mon couple.
Le cancer est un élément (re)déclencheur de nos disputes mais c'est loin d'être le seul. Depuis 5 mois, mon conjoint est en arrêt maladie. Je n'arrive pas à le soutenir dans cette épreuve car je n'approuve pas cet arrêt qui se prolonge chaque mois, sans traitement médicamenteux,et les événements peu glorieux qui l'ont déclenché (il est prof et a eu des problèmes avec des élèves). Il avance aussi comme raison que ce sont nos problèmes de couple qui l'empêchent de travailler...Autre déconfiture pour lui: sa passion, c'est la haute-montagne. Comme il est en arrêt, il fait pas mal de montagne...Mais en 5 mois il a dû appeler le PGHM 2 fois et se faire héliporter. Et 3 fois en moins de 2 ans...la majorité des montagnards n'appeleront jamais le PGHM de toute leur vie! En ce moment, il est en béquilles car il s'est planté un peu méchamment samedi dernier...Ce qui fait que je vous écris ce soir, c'est que je me rends compte que j'ai franchi un seuil: je n'arrive pas à avoir d'empathie pour mon conjoint. Quand j'ai appris son accident, je ne l'ai pas plaint, je n'ai pas été soulagée que ça ne soit pas plus grave, j'ai pensé (et dit,ce qui a valu une bonne engueulade): "mais c'est pas possible il les accumule! il se met en danger, il n'apprend pas de ses erreurs et potentiellement il pourra mettre en danger notre fille!". Voilà à quoi j'ai pensé.
Alors après avoir testé depuis Noël une pseudo garde alternée sous le même toit, la semaine prochaine, je vais visiter un appartement...Bon, je ne suis pas encore partie. Je me traine un boulet de culpabilité depuis 7 mois, de laisser mon conjoint en grande incertitude professionnelle (et financière), en grand isolement social et familial car sa seule famille c'est sa mère qui
vit à l'autre bout de la France, d'imposer 2 logements à notre fille, de me dire que depuis le cancer je ne suis peut-être pas dans mon état normal,peur de ne pas arriver à gérer seule,honte d'être si dure avec lui, coupable que tout ça soit de ma faute... Mais je vais visiter un appartement. Donc, j'avance un peu... Ma famille me soutient à 100%. Pas évident d'ailleurs quand la famille finit par donner son avis. Mais au moins, je suis entourée.
Voilà les amis,c'était le courrier du coeur 2022. Moins au fond du trou que 2021, mais ya encore du boulot. Bonne soirée à tous
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