Difficile Épreuve

Bonjour Samira et bienvenue sur le Forum. C'est vrai que vous vivez une épreuve difficile. Je la comprends d'autant mieux que je l'ai vécue il y a de nombreuses années et je n'ai jamais oublié.  Vous dites que cette année votre mère a un cancer. Quel cancer ? A l'heure actuelle, beaucoup de cancers sont parfaitement bien soignés et si on ne peut pas toujours parler de "guérison", il y a souvent de longues "rémissions". Il ne faut donc pas perdre espoir.  Surtout, ne culpabillisez pas. Vous faites ce que vous pouvez puisque vous allez la voir dès que possible et elle n'est pas seule. Je vous souhaite tout plein de courage et n'hésitez pas à revenir sur le forum pour donner des nouvelles ou pour "vider votre sac". 

Amicalement

Bonjour Samira et bienvenue sur le forum ,

Evidemment que la distance entre une maman et sa fille en cas de maladie est un élément qui peut vite devenir culpabilisant , mais la vie est faite ainsi et je suis sûr que votre maman le comprend très bien , sur ce forum vos craintes et angoisses seront très bien comprises alors n'hésitez pas a vous confiez , bon courage a vous ...

Bonjour Samira, l’annonce de la maladie pour les gens qu’on aime est un choc terrible. Être loin rajoute à la douleur. Mais le temps que vous passez avec votre maman, que ce soit par téléphone/par visio ou quand vous la voyez est profond, de qualité car vous ne consacrez votre temps qu’à elle. Peut-être pouvez-vous essayer de la voir plus longtemps quand vous montez sur Paris ? Et réserver ce temps à des plaisirs quotidiens simples que vous partagez (prendre du temps au petit-déjeuner, se promener dans des lieux que vous aimez, regarder des films ensemble…). Pour avoir été souvent loin des miens, je sais qu’il est dur de se dire au-revoir. Mais je sais aussi que mes meilleurs souvenirs  sont ces moments simples où on ne pensait pas au reste. N’hésitez surtout pas, nous sommes présents, avec vous.

Bonjour Samira,

Je n'ose jamais trop répondre aux messages tels que le vôtre de peur de ne pas trouver les bons mots. Mais votre situation me touche énormément dans le sens que ma maman est loin de moi et que c'est moi qui suis malade. Elle a aussi des soucis de santé, elle perds actuellement la vue à cause d'une DMLA (Une maladie de la rétine liée à l'âge). On habite loin l'une de l'autre (Perpignan et Clermont-fd) Nos soucis de santé et financier font qu'on ne peux pas du tout se voir physiquement. C'est une situation inversée mais je voulait vous donnez le point de vue de mon vécu afin d'essayer de vous mettre du baume au coeur.

Certes nous nous voyons jamais physiquement donc pas de geste tendre ou un calin de réconfort mais ce qui me fait le plus du bien, pour tout vous dire, ce sont nos appels très réguliers où l'on parlent de tout et de rien. Parfois de la maladie qui engendre la fatigue par ses traitements. Cela me réconforte de savoir que je peux l'appeler et que je peux parler sans jugement. Parfois c'est elle qui a besoin de discuter, parfois moi. Mais le principal, c'est de savoir qu'elle est là, que quelqu'un a une pensée pour moi. C'est vraiment une grande aide (voir la plus grande à mes yeux).

Se sentir impuissant et impuissante, c'est normal et c'est ce qui fait de nous des êtres humains. On l'ai un peu tous devant la maladie qu'on soit malade ou proche aidant. J'ai accompagné mon frère dans un parcours tumultueux ou il a enchaîné accident de la route (fauteuil roulant avec peu d'espoir de remarcher), péritonite et ensuite un lymphome. Il avait beaucoup d'amis physiquement là mais pas vraiment à l'écoute et inversement des personnes loin physiquement mais présent à l'écouter. Ses derniers font encore parties de son cercle d'ami.

Je pense sincèrement que le pouvoir de l'écoute et le pouvoir des mots sont bien plus grands que ceux que l'ont croit. En tout cas, un appel à ma maman me fait toujours le plus grand bien et lorsqu'elle m'appelle c'est encore mieux. Un petit remède miracle. 

Je pense que cela doit être un peu plus délicat dans votre situation mais ne culpabilisait pas à cause de ce sentiment d'impuissance, je suis sûre que votre maman ne le souhaite pas. 

Et sachez qu'on peux distinguer un sourire par téléphone et que ça fait chaud au coeur comme un vrai sourire devant nous.

J'espère avoir pû vous encouragez un petit peu et surtout prenez soin de vous car c'est la meilleur façon de prendre soin des autres par la suite. 

Je vous envoie mon plus grand sourire et toute ma bienveillance.

Delphine.

Bonjour Delphine,

Merci infiniment pour votre message si touchant et sincère. Il m’a beaucoup émue. Vous avez parfaitement su trouver les mots, et je me rends compte à quel point cela fait du bien de croiser des personnes qui peuvent vraiment comprendre ce que l’on ressent, parfois même plus que notre propre entourage. Votre témoignage m’aide à avancer, à me sentir moins seule face à cette douleur.

Je comprends tellement cette impression d’impuissance, ce besoin de contact, même à distance. Vous avez raison : un appel, une parole douce, une écoute sincère peuvent être un véritable baume au cœur. Et oui, on sent vraiment un sourire à travers le téléphone, tout comme on ressent la bienveillance à travers un message, comme celui que vous m’avez envoyé.

Je vous souhaite beaucoup de courage, de force et de douceur dans tout ce que vous traversez. Et merci encore, du fond du cœur, pour votre message plein de chaleur.

Avec toute ma reconnaissance.

Bonsoir Samira,

Je comprends oh combien votre culpabilité et votre chagrin. Vous avez le sentiment de l'abandonner alors qu'elle a besoin de vous, mais, une maman ne raisonne pas comme ça. Votre maman, du plus profond de son coeur, ne veut que le bonheur de ses enfants et je suis sûre qu'elle se ferait du souci pour vous si vous veniez la voir toutes les semaines, sachant le nombre de km que vous devriez faire. 

Une maman ça comprend tout, ça excuse tout, ça trouve que tout ce que l'on fait, quels que soient nos choix, c'est super !  je vous dis ça parce que, quand ma maman a eu un cancer, elle avait 60 ans. Nous étions très proches elle et moi, moi la seule fille de la famille (j'ai trois grands frères). Et c'est juste à ce moment qu'alors âgée d'une vingtaine d'années, je quittais la maison pour aller vivre avec celui qui allait devenir mon mari... 

Je me sentais tellement mal de pouvoir être heureuse malgré cette épreuve qu'elle traversait, cette tempête qu'est la maladie.  Certes, elle était entourée par mon père, mes frères, mes belles-soeurs, mais moi, celle qui auraît dû être là en pied, j'étais celle qui venait le moins, parce que je déménageais à plus de 200 km.

J'essayais bien entendu de venir le plus souvent possible mais les semaines défilaient : le boulot, la fatigue, la distance, et cette maladie que j'avais toujours en tête, alors je l'appelais tous les jours, je perdais le sommeil et l'appétit et c'est elle, alors qu'elle était malade, qui m'a encouragé à prendre soin de moi et à penser à moi AVANT de penser à elle.

C'est ça une maman. Je suis sûre qu'au fond de son coeur, c'est ça que pense la vôtre.

La vie m'a ensuite pas mal chahutée et j'ai encore eu souvent besoin d'elle, mais, ma plus grande satisfaction, ma plus grande consolation, c'est qu'elle ait pu finir sa vie chez moi. Les trois dernières années de sa vie, elle n'était pas en Ephad ou quoi que ce soit, non, elle était chez nous, dorlotée, choyée, comme doit l'être une maman. Elle nous a quittés à l'âge de 94 ans. Il n'y a pas un jour où je ne pense à elle.

J'espère que ce témoignage vous apportera un peu de baume au coeur. Vous aimez votre maman et elle le sait, c'est bien ça le plus important.

Bonsoir,

Merci beaucoup pour votre témoignage plein de douceur, il me touche profondément. Ma maman est vraiment très fatiguée en ce moment, et l’anxiété la gagne beaucoup, surtout après la transfusion qu’elle a reçue aujourd’hui. Sa chimiothérapie a même dû être décalée à cause de son état, ce qui nous inquiète beaucoup.

Je l’aime tellement, et la voir comme ça me brise le cœur. Je suis vraiment triste et je me sens si mal de ne pas pouvoir faire plus pour elle. Mais vos mots me réconfortent un peu, car je sais qu’au fond, elle sait combien je l’aime, malgré la distance.

C’est ce qui compte le plus, même si parfois je culpabilise de ne pas être plus présente physiquement. Vos paroles me rappellent que l’amour se mesure aussi par le cœur, pas seulement par la présence.

J’essaie de prendre soin de moi, même si c’est difficile dans cette épreuve. Vos encouragements m’apportent un peu de lumière dans ce moment si sombre.

Merci infiniment.