Bonjour Greg,
À te lire, je me revois moi aussi, à 50 ans, au moment du diagnostic. C’est jeune, oui. Trop jeune, on se le dit tous. J’ai aujourd’hui presque 54 ans et un peu de recul, même après une rechute biochimique traitée, et une autre qui semble se profiler. Je suis donc un peu plus loin sur le chemin, mais pas encore à l’arrivée et je peux te dire une chose : on avance, pas à pas.
Tes inquiétudes sont pleinement légitimes. Tu vis ce que beaucoup d’hommes ici ont vécu : cette fameuse “courbe du deuil” que le cancer provoque… Le choc, la peur, la colère, parfois l’effondrement ou le déni. Et un jour, arrive un tournant : celui de l’acceptation. Pas la résignation, mais l’acceptation lucide de ce qui est là. C’est à ce moment-là qu’on reprend un peu de pouvoir, qu’on devient acteur. Et c’est là que tu iras, toi aussi.
Ce que je peux te dire d’important : au stade que tu évoques, tu as le temps. La maladie, telle que tu la décris, n’est pas en train de galoper. Ce sont les pensées, l’angoisse, l’attente, qui galopent. C’est ça le vrai piège dans les semaines qui suivent le diagnostic. Les examens à venir (scinti, scanner, peut-être TEP PSMA) sont là pour vérifier minutieusement qu’il n’y a rien de sournois, mais dans 99 % des cas comme le tien, ils ne retrouvent rien d’inquiétant. Je mets ma main à couper là-dessus. À 50 ans, on est scruté avec sérieux, et c’est rassurant.
Alors vis chaque bilan un par un, sans anticiper trop loin. Et surtout, n’hésite pas à sortir tout ce qui te traverse : tes peurs, tes doutes, ta colère, tes larmes. Que ce soit avec un psy, un ami, ta compagne, ou ici sur le forum, ça fait un bien fou. On n’est pas faits pour porter ça seuls.
Un dernier mot qui va peut-être te faire sourire : moi aussi, à l’époque, je ressentais des “choses bizarres” dans la zone pubienne. Des douleurs, des sensations indéfinissables. J’en ai parlé à mon urologue. Il m’a dit que c’était probablement psychologique. Je l’ai maudit sur le moment. Mais il avait raison : le corps somatise, le cerveau amplifie, et le stress fait le reste. Ce n’est pas grave. C’est humain.
Tu n’es pas seul, Greg. Et ce que tu ressens aujourd’hui, aussi violent que cela puisse paraître, n’est qu’un passage. Le chemin ne sera pas simple, c’est vrai, ni psychologiquement, ni parfois physiquement, mais il se prépare, et il se travaille. Et il peut aussi être l’occasion de te découvrir plus fort que tu ne le crois. C’est ce que j’ai vécu, aujourd’hui je vais super bien, aucune séquelle, sur tous les plans, même sexuels, je vis, je rigole, je fais du sport, je m’adonne à ma passion aéronautique (pourtant stricte d’un point de vue médicale), je dirige ma boîte, heureux, épanouis…
Courage à toi, et à très bientôt si tu veux.
Vincent, qui a déjà aidé pas mal de compagnons à traverser l'épreuve, je les salue, ils se reconnaîtront...
J'ai appris il y a quelques jours que j'ai un cancer de la prostate. Déprimé et beaucoup d'anxiété mes indicateurs m'inquiète.
Score gleason 3+4 côté gauche ainsi 3+3 aussi en g2
Groupe isup 2 et 10% de grade 4 quelles sont les finalité