De la colère et un sentiment d'injustice, évidemment... Mais surtout un vertige immense!

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elotarie

Bonjour,

J'ai appris il y a deux jours que ma mère a une tumeur de 5cm sur le lobe supérieur du poumon gauche. (Désolée si mes mots ne sont pas exacts).
Cela faisait 5 ans qu'elle s'est battue contre un cancer du sein, 9 ans qu'elle a arrêté de fumer, puis bim, ça repart, pire qu'un Mars, le cancer.

Cette année, elle avait perdue 2 tailles de vêtements passant du 42 au 38 très rapidement et sans faire de régime, mais avec cependant un poids stabilisé à 38. Mais elle était inquiète, et nous aussi (ses filles).
Etant suivi à l'IGR à Villejuif, elle allait tous les 6 mois voir son cancérologue pour son sein. Le dernier RDV (il y a quatre mois) elle l'avait avancé, car inquiète.
Durant la consultation, elle lui parle d'une douleur côté gauche, (elle avait peur que son sein ait une autre tumeur). Elle lui parle aussi du poids. La réponse de cette spécialiste dans cet hôpital spécialisé : "vous êtes stressée par rapport à votre cancer madame, mais il n'y a pas de tumeur, la mammo et la prise de sang sont bonnes, tout va bien..." - Et pour la douleur? "C'est une douleur intercostale... Vous êtes stressée, voyez un psychologue".
Je ne vous remercie pas chère cancérologue... Il y a quatre mois, c'était déjà le signe de cette tumeur.

Nous nous sommes rendus compte, aujourd'hui, de ce cancer, car maman avait une toux étrange qu'elle n'avait jamais eu. Notre ANCIEN médecin généraliste lui a prescrit des trucs contre une allergie... En ajoutant, ça n'a pas l'air grave. (Ma mère ne fait pas d'allergie type rhinite, j'en fais, pas elle. Et puis ça ne fait pas une toux étrange c'est surtout accompagné d'écoulement nasal...)
En effet, maman avait tout de même l'air en forme, mais se plaignait énormément sur son état ce qui nous a alarmé et ce qu'il l'a alarmé aussi : deux jours après elle consulte un autre médecin généraliste qui entends un foyer dans le poumon gauche, prescription d'une radio des poumons.

La machine est lancée. En une semaine, la vie a changé, la tumeur est là, visible sur le scan et la radio et entendue par la toux à chaque mot de ma maman. Son état s'est dégradé en une semaine : toux de pire en pire, plus de forces. Mais le moral malgré tout. Elle veut se battre et nous allons l'accompagner.

Cet été, en vacances, elle me confiait joyeuse : "à la fin de l'année, fini le cachet journalier qui me rappel que j'ai eu ce cancer du sein, je serai guérie..."
La vie, ou je sais pas quoi, en a voulu autrement et c'est tellement injuste. C'est vraiment dingue. Je n'accepte pas, je ne comprends pas.

Je vis à Orléans, je travaille, j'ai 25 ans et je n'accepte pas. Ma mère vis près de Paris, je ne sais pas comment je vais m'occuper d'elle en essayant de me préserver en même temps pour pouvoir l'aider au mieux et survivre aussi de mon côté. Je ne sais pas ce que je peux faire. Je voudrais l'accompagner chez le médecin mais je travail. Et ma mère ne veut pas qu'on chamboule nos vies. Mais je veux être là. J'ai peur de pas suffisamment profiter de sa présence.
Je déteste l'idée de cette chimio qui revient. Puis j'ai peur qu'elle ne puisse plus respirer. J'ai peur parce que c'est pire qu'un cancer du sein. Et je veux être lucide sur les chance de guérison. Je veux être lucide pour être préparée au pire.

C'est un cauchemar, je ne sais pas comment nos vies avances malgré tout, je ne comprend pas cet état dans lequel nous sommes, on pleure dans notre coin et ensemble on parle de cela comme si ce n'était rien qu'une nouvelle épreuve largement surmontable. On est tenu par les nerfs.
Je ne sais pas, on suit le truc, en étant lucide et en même temps anesthésié par cette nouvelle.
Je ne sais pas comment aller mieux, j'ai peur.
Je me souviens que pour le cancer du sein, cette époque-ci, - celle où on prend tous les rendez-vous le plus vite possible pour savoir ce qu'il en est vraiment -, c'était la pire. Après ces examens protocolaires, nous avions été assez rassuré...
Mais là, tous les examens ne sont pas fait et j'ai peur de ce qui va être dit...
Je suis terrorisé, je ne peux pas vivre sans ma mère. Je ne dors plus, j'ai besoin d'aide pour pouvoir l'aider.

Merci.

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jen

Bonsoir à tous,
Tout d'abord je suis désolée pour toi elotarie qui vit le même cauchemar que beaucoup d'entre nous ici. Quand on m'a annoncé la maladie de mon papa fin août 2014,j'ai ressenti exactement ce que tu décris. Je ne pouvais m^me pas envisager que quelque chose comme ça lui arrive. En attendant les résultats des autres tests je croyais dur comme fer que tout allait bien se passer car c'est mon papa,et ce genre de choses n'arrivent qu'aux autres,c'est ce que je pensais,naïve que j'étais. Quand on a eu la suite des résultats,mon monde s'est écroulé. Cancer de stade 4 métastasé aux os et au cerveau!Un cancer généralisé donc. J'ai arrêté de travailler,je suis prof et ce n'était plus possible de me retenir face aux élèves,de faire comme si tout allait bien alors que j'avais envie d'hurler. De septembre à décembre je suis restée tous les jours avec mon papa. Je l'ai conduit à tous ses RDV,j'ai tout pris en charge et je ne lui ai jamais montré que je souffrais. Ca lui a fait du bien je pense,et on a partagé des moments de complicité qu'on avait jamais eu auparavant.Cette saleté de maladie nous aura au moins apporté ça. Maintenant j'ai repris le travail car il a l'air d'aller un peu mieux,même s'il ne mange plus et qu'il est nourri par sonde directement dans l'estomac. Je rêve de lui quasiment toutes les nuits,soit je rêve que c'est la fin et me réveille en pleurant,soulagée que ça n'ait été qu'un rêve,soit je rêve que j'ai rêvé tout ça et qu'en fait il va bien et je me réveille en pleurant et en regrettant que ça ne soit pas la réalité. Personne ne devrait avoir à vivre ça,c'est tellement cruel de vivre jour après jour en sachant qu'on va perdre son papa/sa maman.
Après 4 mois,je ne dirais pas que ça va mieux mais on apprend à vivre avec,on n'a pas le choix. J'ai deux enfants de 4 et 7 ans et la vie,malheureusement ou heureusement,doit continuer pour eux comme le dit mon papa. Je n'aurais jamais cru pouvoir écrire ça un jour. L'idée même qu'il lui arrive quelque chose me faisait suffoquer. Alors tu vois...tu vas apprendre toi aussi à gérer ça comme tu dis. Tout le monde me dit que je suis courageuse,je pense juste que je n'ai pas le choix. Si je pouvais je m'enfermerais dans le noir et je pleurerais toute la journée mais je me dois de rester forte pour lui et pour ma maman. Je ne sais pas par contre quelle va être la réaction le jour où ça sera fini.Je crois qu'à ce moment là je m'écroulerai après avoir tenu bon pendant si longtemps.
Beaucoup de courage à vous tous et désolée pour ce message qui n'en finit pas,je me suis laissée emporter!
jess25jm : jmerci pour le message que tu m'avais laissé,je n'ai pas répondu car j'étais ds une mauvaise période à ce moment,désolée.

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