Paroles de personnes malades

Cancers masculins : l'importance d'en parler sans tabou

Que ce soit dans la sphère intime ou professionnelle, aborder son cancer peut s'avérer être compliqué. En ce mois de sensibilisation aux cancers masculins, ils sont quatre à avoir accepté de livrer cette partie d'eux, qui révèle très souvent des tabous particulièrement tenaces et du regard des autres sur la maladie.

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Actu cancers masculins

Ils ont été touchés par la maladie

Jacques, 76 ans

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Témoignage Jacques

Jacques, 76 ans

« Quand j’ai appris que Mitterrand était atteint d’un cancer de la prostate et qu’il était mort de manière douloureuse, je me suis dit que j’allais commencer le dépistage à 50 ans en contrôlant mon PSA une fois par an. En octobre 2013, le taux était standard, mais il a commencé à monté deux mois plus tard. Fin 2014, c'est l'annonce du diagnostic et je découvre que j'ai un cancer de la prostate.

J’étais surpris, ça ne prévient pas. Les mesures de PSA ont heureusement permis de rentrer dans un parcours de soins rapidement. J'ai également eu de la chance de bénéficier d'un soutien familial au quotidien. Ils étaient tous très présents (mon épouse, mes enfants et petits-enfants) et j'ai rapidement mesuré avoir un entourage exceptionnel. Il était important pour moi d'annoncer ma maladie rapidement, afin de ne pas rester seul dans ce combat.

Depuis des années et bien avant d'être touché par ce cancer, je faisais des dons à la Ligue. Je pense qu'elle faisait essentiellement du financement de la recherche et quelque temps après l'annonce, j'ai appris qu'elle proposait des soins de support. Je me suis dis que j'avais beaucoup de chance et que j'allais pas être isolé. Je suis donc devenu bénévole écoutant au sein du comité de l'Essonne, où j'anime également des ateliers "café convivial"

Ceux qui appellent ont souvent besoin de se retrouver avec d’autres gens sans que ce soit un groupe de parole, ils veulent partager des moments chaleureux. Le message que je souhaite faire passer, c'est de ne pas rester seul face à la maladie. On n'a pas besoin de se dire qu'on est tout le temps fort, qu'on n'a pas besoin d'aide. Les hommes qui souffrent de la maladie, n’hésitez pas à en parler autour de vous ou à contacter un comité de la Ligue. C’est important d’en parler et de se sentir soutenu. »

Jérémy, 33 ans

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Témoignage Jérémy

Jérémy, 33 ans

« En septembre 2020, on m’a diagnostiqué un cancer testiculaire. J’ai terminé mon traitement en mars 2021. J’ai découvert ma maladie après une période de stress intense post-Covid. J’ai ressenti des douleurs et remarqué une légère grosseur. Une semaine après l’apparition des premières douleurs, je suis allé à l’hôpital pour passer des examens. Après l'ablation et l'analyse de la tumeur, j'ai été convoqué par l'urologue qui m'a annoncé un cancer.

Après les traitements, j’ai rencontré des difficultés mentales car il y a eu très peu de suivi. C'était une période difficile à supporter car cela affecte à la fois le physique et le moral. J’aurais aimé trouver des associations pour accompagner les hommes, beaucoup m’ont refusé car elles étaient 100 % féminines. Pourtant, un homme n’est pas plus fort qu’une femme dans cette étape de la vie, ils sont juste souvent orgueilleux ou timides. Je trouve que le regard des gens a changé au fil des années grâce aux nombreuses campagnes de prévention qui aident à changer notre perception de cette maladie

Au quotidien, il y a des hauts et des bas, il est important de parler à ses proches ou à des spécialistes de ces peurs pour les surmonter et éviter de retomber dans des schémas nocifs (douleurs imaginaires ou peur de la rechute), car les émotions peuvent rapidement prendre le dessus et avoir des conséquences sur la vie professionnelle et personnelle. Mettre de côté sa fierté "d’homme fort j'ai besoin de personne" est essentiel, nous sommes tous vulnérables sur ce sujet, surtout que l’impact le plus négatif est mental. 

N’hésitez pas à consulter le comité de votre département ou un psychologue. Cela n’est pas un signe de faiblesse, mais plutôt de force, car il est important de ne pas laisser certaines émotions causer des problèmes dans votre cercle familial, amical ou professionnel.

Sur le plan intime ce n’est pas facile au début, surtout après l’ablation et la chimiothérapie, mais la vie reprend rapidement. Parfois, elle est belle d'ailleurs, deux ans après mon traitement, je suis devenu papa le jour de la Journée mondiale contre le cancer (4 février) ! »

Alain, 53 ans

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Témoignage Alain Peyrard

Alain, 53 ans

« Après une multitude de tests, j'ai eu rendez-vous au CHU de Saint-Etienne en décembre 2021. Les médecins décèlent une masse au niveau du rein après un scanner. Le lendemain, je vois un urologue qui m'annonce un cancer. L'annonce a été très rapide, le médecin n’est pas passé par quatre chemins. Il fallait enlevé le rein... J’ai chancelé mais j’ai vite repris pied, alors que je suis plutôt anxieux de nature.

En juin 2022, je repasse un scanner pour suivi (6 mois après l'opération), l'urologue m’appelle pour me voir en urgence. Il m'annonce la présence de métastases au foie, au psoas et à la vésicule biliaire. S'ensuit alors des séances d’immunothérapie et de la chimiothérapie par voie orale. Là, j’ai eu quelques jours où j’allais un peu moins bien à cause du syndrome mains-pieds, ça me travaillait, mais j’ai vite réagi et j’ai demandé à ce qu’on change le traitement parce que c’était douloureux. Au bout d'une semaine ou deux après le changement de traitement, ça allait mieux.

À l'hôpital, j'ai "fait connaissance" avec la Ligue grâce à des affiches. Je me suis renseigné auprès d’autres patients et par la suite, j'ai suivi différents ateliers : diététique, aquagym, méditation.

C’est plus simple de parler de la maladie avec d’autres patients qu’avec mes amis. J’ai l’impression qu’en parler, ça peut gêner les gens. Ils ne sont pas très à l’aise, et moi non plus. Entre patients, on n’a pas de filtre, on peut tout se dire. Ces soins de support, j’y allais déjà pour la convivialité, pour voir d’autres personnes. Ça m’apportait à chaque fois quelque chose. J’étais souvent le seul homme, mais je n’étais pas gêné d'y participer.

Le dernier atelier que j’ai suivi c’est celui sur le retour à l’emploi. J’ai notamment appris qu’il fallait que je fasse un dossier RQTH (reconnaissance de travailleur handicapé) pour aménager mon poste. Lorsque j'ai repris le travail, j’ai dit que j’avais des soucis de santé assez importants, mais je n’osais pas dire ce que j’avais concrètement. Puis, au bout d’un mois, je me suis dit qu’il n’y avait pas de honte à dire ce que j’avais. Le fait que je sois un homme ne changeait rien pour moi, je n’ai pas ressenti de regard différent de mes proches. »

Vous n'êtes pas seuls !

Présente avant, pendant et après la maladie, la Ligue contre le cancer est à vos côtés à chaque moment de la maladie. 

Son service d'écoute, gratuit, anonyme et confidentiel, vous accompagne pour toutes questions ou tout simplement pour vous apporter un soutien psychologique.

La Ligue est aussi présente sur l'ensemble du territoire, à travers ses 103 comités départementaux, experts dans l'accompagnement des personnes touchées par la maladie et des proches aidants.

N'hésitez plus, la Ligue est là pour vous !

Le témoignage de Xavier

Témoignage Xavier
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