Congrès mondial contre le cancer accueilli par la Ligue contre le cancer du 31 octobre au 3 novembre 2016

 

Vers un plan cancer mondial ?

Le cancer progresse partout dans le monde, nous avons pourtant les moyens de gagner cette la lutte si la communauté internationale s’organise et si la société civile se mobilise.

Partout, le cancer gagne du terrain et s’est malheureusement imposé comme la première cause de mortalité dans le monde. Le congrès mondial contre le cancer, qui se tient à Paris du 31 octobre au 3 novembre,  se devra « de mobiliser pour agir afin d’accélérer le changement » thème de cette édition organisée à Paris par l’Union internationale contre le cancer (UICC) dont la Ligue contre le cancer est l’association hôte avec L’Alliance des Ligues francophones Africaines et Méditerranéennes contre le cancer (ALIAM). Le cancer poursuit son ascension à l’échelle mondiale. Pour la Ligue contre le cancer, il y a urgence mais tout est possible !  Nouvelles thérapies, projets de recherche innovants, dépistage, information, prévention, accompagnement… : les clés pour gagner la lutte contre le cancer sont réelles et les bonnes pratiques internationales sont de mise. Il ne manque plus qu’à « réveiller la conscience collective ». Comment ? La Ligue contre le cancer appelle à la mobilisation générale à l’échelle mondiale pour prendre le bon virage et faire changer les choses ; notamment autour de la lutte contre le tabac qui est le 1er facteur de risque évitable. Pour la Ligue deux leviers de réussite : accompagner les pays ayant des difficultés- clé du succès contre le cancer - et les femmes, car elles sont l’avenir de la lutte contre le cancer.

À l’échelle mondiale : le cancer est en hausse

Les dernières données disponibles sur le cancer au niveau mondial, publiées en 2013 par l'OMS, comptabilisaient 14,1 millions de nouveaux cas de cancer en 2012 contre 12,7 millions en 2008 et 8,2 millions de décès contre 7,6 millions.
Des chiffres liés au cancer dans le monde qui ne font qu'augmenter en raison de trois facteurs essentiels :

  • l'augmentation de la population mondiale (de 6,1 milliards en 2000, elle est passée à 7,06 milliards en 2012 et devrait atteindre 8,3 milliards en 2030)
  • le vieillissement de la population mondiale d'ici à 2030
  • l'augmentation de la fréquence des cancers (même si la taille de la population reste constante et que la répartition par âge reste inchangée)

Par extrapolation de ces données, on peut s'attendre à ce que, d'ici 2030, il y ait, dans le monde, environ 26,4 millions de nouveaux cas de cancer et 17 millions de décès dus au cancer par an.

Le rôle du tabac au niveau mondial : Sachant que les causes les plus fréquentes de décès liés au cancer dans le monde sont le cancer du poumon pour les hommes, 1 mort toutes les 6 secondes, 6 millions de morts / an, et le cancer du sein (pour les femmes). Le tabac représente à cet égard l’ennemi n°1 car  responsable de la première cause de mortalité prématurée mais aussi la première cause de cancers évitables.

En France, chaque année, le tabac tue 78 000 personnes dont 47 000 par cancer. Avec entre 2000 et 2013, une augmentation dramatique de la mortalité des femmes à cause du tabac de 6% par an (vs une baisse de 1% pour les hommes), les femmes payent et vont payer un lourd tribu si rien n’est fait. Pour une lutte efficace contre le tabac, la Ligue plaide pour :

  • une augmentation, sans délai, du prix du paquet pour qu’il soit vendu à 10 €,
  • une harmonisation des prix au niveau européen et une généralisation du paquet neutre,
  • la fin du commerce illicite, des importations personnelles autorisées (ventes frontalières ou en duty free),
  • la mise en place d’un fonds de prévention et de lutte contre les effets du tabac, financé par un prélèvement sur les bénéfices de l’industrie du tabac selon le principe « Pollueur/Payeur » ici, « Tueur/Payeur »,
  • la mise à disposition, de façon massive, des aides à l’arrêt pour les personnes précaires,
    • Et la cessation de l’ingérence de l’industrie du tabac et de ses lobbyistes à tous les niveaux des institutions publiques.

Ces mesures sont à mener en France et à promouvoir à l’échelle mondiale. 


A la croisée des chemins

Si le constat est alarmant, les outils existent et la lutte contre le cancer dispose, sur le papier, d’un arsenal important pour inverser cette courbe :

  • Croissance des économies mondiales et notamment des pays émergeants,
  • nouvelles thérapies,
  • campagnes de dépistage qui obtiennent des résultats dans certains pays,
  • de bons outils (informations, prévention, etc…)
  • connaissances des facteurs de risque avérés…

à la croisée des chemins, l’ensemble de la communauté mondiale peut se mobiliser avant que la croissance du cancer dans le monde et son ampleur rende le combat impossible.

La Ligue contre le cancer estime que les 5 prochaines années seront déterminantes pour prendre le bon virage : « A la pointe des combats contre le prix exorbitant du prix des nouveaux traitements ou encore contre l’industrie du tabac, la Ligue est aussi le 1er financeur de la recherche et a contribué aux Plans cancer successifs en France. Nous agissons aussi au plus près des malades et des aidants avec une prise en compte essentiel des facteurs sociaux et économiques dans ce combat contre la maladie. La Ligue contre le cancer et au-delà la France a un rôle singulier à jouer dans ce combat et pour fédérer les énergies » déclare Jacqueline Godet, Présidente de la Ligue contre le cancer.
 
« L’urgence c’est maintenant, nous avons 5 ans pour prendre le bon virage de la lutte contre le cancer. Il faut avant tout créer un cordon sanitaire pour aider les pays qui ont des difficultés, qui sont en première ligne, agir là-bas c’est agir ici. Il faut également donner aux femmes la place qui leur revient : l’avenir de la lutte contre le cancer ».

« Si nous ne prenons que le cas de l’Afrique, cette région doit supporter 25 % de la totalité de la charge liée aux maladies alors que moins de 1 % des dépenses mondiales de santé y sont réalisées ! » Il faut s’appuyer sur la formation pour apporter les connaissances spécifiques nécessaires à chaque pays, que ce soit pour la prévention aux facteurs de risque (tabac, etc.), pour organiser des dépistages efficaces ou pour informer sur les bienfaits de la vaccination.

L’Organisation mondiale de la santé estime que, rien qu’en Afrique, 600 000 cas de cancer sont déclarés chaque année et que, parmi les personnes diagnostiquées, 500 000 en décèdent. La majorité de ces morts prématurées pourraient être évitées avec la mise en œuvre de systèmes de santé permettant de répondre aux besoins des malades de manière plus efficace.
 
Sur ce continent et ailleurs, il faudra s’appuyer sur les femmes, elles constituent un levier essentiel pour la sensibilisation dans les familles. « En 1935, date de la création de l’UICC, nous avions la capacité technique de guérir 5% des cancers, aujourd’hui c’est 60%, cela ne peut profiter qu’aux pays développés ».
Bientôt premières victimes du cancer si rien n’est fait, les femmes sont les garantes de l’information, de la prévention, de la maitrise et de la communication des facteurs de risque, pour elles, leurs familles, leurs ami(e)s, leurs proches, leurs communautés. Comme en France, partout dans le monde, les femmes sont les premières prescriptrices de santé.

Vers un plan cancer mondial ?

« En tant que membre fondateur de l’UICC mais aussi de L’Alliance des Ligues francophones Africaines et Méditerranéennes contre le cancer (ALIAM) et au cœur du combat porté par les Ligues européennes, nous demandons la définition et la mise en œuvre d’un plan mondial de mobilisation citoyenne tenant compte de la dimension multifactorielle du développement de la maladie et pensé selon les enjeux spécifiques à chaque pays » conclut la Ligue contre le cancer.

Au plan international, jamais le besoin d’une approche de coordination multisectorielle afin de réduire les facteurs de risque du cancer n’a été aussi important. Si le cancer progresse sur tous les continents, 60 % des nouveaux cas de cancer sont localisés en Afrique, Asie et Amérique latine. Des régions qui représentent 70 % des décès dus au cancer dans le monde.

Par ailleurs, certains cas de cancer pourraient être évités, non seulement en diminuant les facteurs de risque, notamment le tabac mais pas uniquement, mais également en sensibilisant la population aux infections et aux virus qui favorisent l’apparition du cancer. La réussite d’un plan  mondial repose à la fois sur notre capacité collective à capitaliser sur tous nos progrès, toutes nos connaissances et à une mise en œuvre d’initiatives adéquates, notamment de dépistage, de formations des professionnels de santé, de sensibilisation et de vaccination, pays par pays.
 

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