Mobilisations de la Ligue

Pesticides : la Ligue contre le cancer fustige la loi Duplomb

La Ligue contre le cancer déplore l’adoption définitive, le 8 juillet, de la "loi Duplomb" qui réintroduit l’acétamipride, un pesticide interdit depuis 2018 par la France et qui, d'après des études récentes, est potentiellement cancérigène.

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Actu Loi Duplomb

L'inquiétude subsiste

L’Assemblée nationale a définitivement adopté, par 316 voix pour, 223 contre et 25 abstentions, la loi Duplomb. Cette proposition de loi « visant à lever les contraintes à l’exercice du métier d’agriculteur », facilite l’utilisation de pesticides dangereux, la construction de mégabassines et l’élevage industriel.

La Ligue dénonce un camouflet pour le principe de précaution – qui devrait exiger une alternative – alors que l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) a établi, depuis 2013, un lien entre l’exposition aux pesticides et certains cancers, lien reconfirmé en 2021 :

  • présomption forte pour les lymphomes non hodgkiniens (cancers du système lymphatique), le myélome multiple (cancers du sang), les cancers de la prostate ainsi que les cancers de l’enfant suite à une exposition pendant la grossesse ;
  • présomption moyenne pour les leucémies.

 

Autre risque à long terme : l'allègement des normes sur les pesticides pourrait creuser les inégalités en santé, en aggravant l’exposition de certaines personnes, selon :

  • leur profession : agriculteurs, mais aussi fleuristes, jardiniers, vétérinaires et bien d’autres…
  • leur lieu de vie : riverains des zones d’épandage.

La réaction de Francelyne Marano

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Francelyne MARANO

La réaction de Francelyne Marano

« La Ligue contre le cancer ne peut que déplorer l’adoption de cette loi en l'état, synonyme de régression environnementale. Elle ne résout pas les réelles difficultés des agriculteurs, avant tout économiques. En levant certaines contraintes, ce texte ne protège personne — ni les enfants, ni les concitoyens, ni même les agriculteurs, qui seront les premiers exposés aux néonicotinoïdes. 

Nous sommes dans un paradoxe : alors que notre pays n’a jamais autant parlé de prévention des cancers, qu’une proposition de loi instaurant un registre national vient justement d’être adoptée, ce texte va à l’encontre des principes mêmes de santé publique. Il affaiblit les protections existantes, fragilise les environnements favorables à la santé et envoie un signal incompréhensible au regard des enjeux sanitaires et environnementaux de notre époque », souligne Francelyne Marano, vice-présidente de la Ligue contre le cancer et professeure émérite en toxicologie à l'Université Paris Cité.

Des contradictions préoccupantes

La loi, adoptée par ailleurs dans des délais resserrés, sans réel débat parlementaire, prétend « lever les contraintes à l'exercice du métier d'agriculteur ». En réalité, elle met en péril la santé des générations futures alors que l'inquiétude monte sur l'impact des facteurs environnementaux. 

Cette décision révèle surtout un manque de cohérence majeur dans les politiques de santé publiques : quelques jours plus tôt, le Parlement annonçait la création d'un registre national des cancers.

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