taux de psa

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Elman

Bonjour, 

comme bcp de d'hommes j'ai effectué un bilan sanguin pour mes 50 ans.... bien mal m'en a pris.... mon taux de psa est affiché à 4.7...  valeur normal maximal 4. J'ai repris rendez avec mon généraliste pour connaitre les démarches à suivre, nouvelle prise de sang, rdv chez un urologue? 

Quand je lis les différents commentaires et sites publiés sur ce fameux taux de psa, je m'inquiète grandement.....  je sais bien que cette valeur seule ne peut pas signifier grand chose, mais l'idée de rentrer dans un processus de suivi avec une inquiétude à chaque lecture des résultats me rend déjà malade. Et si le prochain test est plus élevé, et si un TR conduit à détecter un pb, ou une IRM.... bref vous savez de quoi je parle car bcp d'entre vous sont concernés. IL n'y a pas d'âge pour s'inquiéter, j'aurais 85 ans je stresserais autant.....

Si quelques uns d'entre vous pouvaient me rassurer en attendant d'avoir plus de certitudes.... merci à vous. 

Barajda

Non, aucun symptôme. 55 ans, aucun problème de santé, j'étais en pleine forme. Je faisais des tests PSA de façon un peu aléatoire au gré de mes visites peu fréquentes chez mon généraliste. Je n'avais jamais vraiment prêté attention au niveau du PSA tant qu'il était en dessous de 4. 

Et brutalement en avril dernier: 7.5. Là, j'étais seul un soir au travail lorsque j'ai eu le résultat. Première alerte et gros coup d'angoisse.

Un mois plus tard en mai: dosage PSA/libre sur PSA total qui est un indicateur du caractère cancéreux ou non (si le rapport est inférieur à 20, ça indique une suspicion de cancer, si c'est supérieur à 20, c'est plutôt bénin). Chez moi, le rapport était à 8, avec un PSA monté à 8,2 en 1 mois. IRM dans la foulée: résultat: zone inflammatoire mais "pas de lésion cible suspecte". Je me dis que c'est bon et que je n'ai pas de cancer. Je vois l'urologue rapidement après qui me dit que ce n'est pas forcément cancéreux, que c'est peut être juste inflammatoire et me  met sous Permixon (un décongestionnant de la prostate) pendant 3 mois avec nouveau contrôle PSA à l'issue. Dosage de PSA en septembre: 11.5. Je m'étais préparé psychologiquement à ce qu'éventuellement ça n'ait pas baissé, mais, c'est bête, je n'avais absolument pas envisagé l'hypothèse que ça ait encore augmenté. Nouveau coup d'angoisse. L'urologue me dit: "il faut aller voir: on va faire une biopsie" que je passe le 12 septembre. 

Et le 4 octobre: restitution des résultats par téléphone: c'est bien un cancer de stade "intermédiaire favorable". 

L'annonce de ce résultat met un coup c'est vrai et c'était par téléphone, donc quand on raccroche on se retrouve seul avec ça. Ce qui est dur c'est le côté "montagnes russes": un coup c'est bon, un coup c'est mauvais,... jusqu'au résultat final. Paradoxalement, je n'ai pas été en détresse à ce moment là car l'urologue m'avait dit "c'est débutant, c'est sans doute localisé,  maintenant, on opère au robot et on en guérit très bien, et à votre âge, on récupère bien, souvent sans séquelles". Je n'ai jamais jusqu'ici craint pour ma vie de façon immédiate et c'est déjà quelque chose. 

S'ensuit le "bilan d'extension": TEP scan à la Choline marquée le 27 octobre pour voir si ça a essaimé en dehors de la prostate. Angoisse de l'attente des résultats (les temps d'attente entre 2 examens sont particulièrement durs à gérer, même si dans mon cas, ça a été somme toute assez rapide). Résultat: pas de métastases. Ouf!  Ce sera un traitement local curatif et pas un traitement de contrôle pour juste ralentir et contrôler une maladie qu'on ne peut plus supprimer (pas de chimio, pas d'hormonothérapie...)

Et très vite, après la RCP (réunion des médecins oncologues, radiothérapeutes et urologues pour valider les pistes thérapeutiques possibles), on est confronté à une décision à prendre, pour laquelle on est guidé et accompagné certes, mais qu'in fine, on prend seul (en couple pour ce qui me concerne): celle du traitement local que l'on a à choisir: dans mon cas: chirurgie ou radiothérapie. Les 2 options se valent avec un taux de récidive de la radiothérapie un peu plus élevé décrit dans la littérature à 20 ans et des effets secondaires sur la continence et la sexualité un peu atténués en radiothérapie, mais différés dans le temps et assez similaires in fine. 

J'opte pour la chirurgie. Opéré le 11 décembre dernier dans un grand CHU de province par un chirurgien très chevronné qui conserve les bandes vasculo-nerveuses permettant les érections. Intervention impeccable: pas de douleurs, prise en charge top à l'hôpital. Je n'en dirai pas autant des suites opératoires un peu compliquées dans mon cas lors du retour à domicile. Comme d'ailleurs de l'accompagnement soignant et du dispositif d'annonce avant l'intervention: quasiment inexistants et c'est un gros manque.  Le résultat de l'analyse de la pièce opératoire (c'est un des avantages de la chirurgie par rapport à La radiothérapie: on a une stadification exacte du cancer) indique que le cancer était à la fois multifocal, proche de la capsule et plus agressif que ce qu'avait montré la biospie (je passe au stade "intermédiaire défavorable"). Bref, j'ai bien fait d'agir sans attendre. La suite est en soi un parcours. J'ai repris le travail le 5 février dernier. Grâce à la kiné spécialisée, j'ai assez vite récupéré une continence quasiment parfaite (j'ai juste encore quelques toutes petites fuites lorsque je tousse ou éternue à répétition quand je suis enrhumé, mais c'est vraiment gérable). Par contre, je commence juste à récupérer un tout petit peu sur le plan sexuel et ça c'est vraiment difficile car ce qui marchait très bien avant l'opération ne fonctionne plus du tout, un peu plus de 4 mois après l'intervention. Il y a des palliatifs, mais aucun n'est à 100% satisfaisant ou efficace et  il n'y a toujours pas de véritable accompagnement. On se sent seul. Impossible d'en parler autour de soi, et il faut du temps. Ca peut prendre 2 ans. C'est long...heureusement qu'il y a des forums comme celui ci ou on peut échanger. 

Enfin, il y a toujours l'angoisse de la récidive. Mon premier test PSA post op fin janvier était indétectable. Je passe le second dans quelques jours (c'est tous les 3 mois la première année, puis tous les 6 mois pendant 5 ans, puis tous les ans). Je ne vous raconte pas l'angoisse à la réception par mail des premiers résultats... et le soulagement à la lecture du compte rendu. Je suppose que ça va être la même chose dans quelques jours.  

Une des conclusions que je tire quand même de ce parcours, c'est qu'on est toujours plus fort que ce qu'on croit. Une fois les mauvaises nouvelles digérées, ce qui peut prendre du temps, on s'y fait et on se bat. Aujourd'hui, je vais relativement bien et j'ai foi en l'avenir. 

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Elman

Quand je lis que le cancer de la prostate est majoritairement à évolution lente, que les tests psa ne change pas grand chose au devenir de ce type de cancer car très souvent les hommes meurent d'autres maladies... ce n'est pas votre cas, l'augmentation du taux de psa a été très rapide, heureusement finalement que vous faisiez le test.  en à peine 8 mois votre cancer avait pris de l'importance. 

C'est pour ça que je veux refaire une prise de sang pour la fin du mois, la mienne date du 11/04, je verrai déjà dans quel sens ça évolue. Et je vois avec mon généraliste pour qu'il me conseil un urologue. Vous êtes passé directement à l'IRM ? pas de palpation de la prostate ? peut être rien d'identifiable à la palpation,  pourtant il me semble que déjà au toucher on peut avoir un pronostic. 

En attendant, je prends des calmants aux plantes parce mes nuits sont courtes, je veux même pas imaginer si le taux augmente....

A vous lire vous semblez quelqu'un de très combatif, à l'inverse de moi, mais comme vous dites face à la maladie on se bat. J'espère ne pas y  être confronté de suite

en fait des qu'on entre dans cette période de notre vie où l'on fait des analyses pour ce suivi, c'est la fin de l'insouciance... hélas.... on se croit tjrs éternel mais la réalité nous rattrape tous un jour.

Un Psa indétectable post opératoire c'est déjà super.... je croise les doigts pour second ! 

Barajda

Pour autant que j'aie bien compris (je ne suis pas médecin), le taux de PSA et sa rapidité d'évolution sont de simples indicateurs et un des facteurs pronostic de l'agressivité du cancer (si il y a cancer). Cela dit, le cancer de la prostate est effectivement d'évolution lente: il n'y a pas d'urgence à quantifier en jours pour dépister ou prendre une décision. Dans mon cas les évènements se sont enchainés très vite en fait. Votre prise de sang est très récente et ce qui est rassurant c'est que vous êtes maintenant dans un cycle de prise en charge: si il y a quelque chose à trouver (pas forcément un cancer), ils vont trouver. En attendant, il faut essayer de positiver et de ne pas considérer que le scénario le moins favorable est le plus probable. La disposition d'esprit compte beaucoup. Demandez à votre généraliste si, au delà du dosage du PSA lui même, il est pertinent de faire un dosage du rapport entre PSA libre et PSA total. Comme je vous l'ai indiqué, c'est un indicateur du caractère malin ou non(>20 = caractère bénin probable; <20 = suspicion de cancer) de ce que vous avez, si vous avez quelque chose, car 4.7 c'est assez bas en fait comme taux de PSA, or le PSA est assez sensible à des évènements extérieurs (activité sexuelle,vélo, etc...) . 

J'ai effectivement eu un toucher rectal avant l'IRM. Il était normal. Dans mon cas d'ailleurs: 

-toucher rectal normal

-IRM ne permettant pas d'identifier des "lésions cibles"

-TEP Scan Choline ne permettant pas non plus de visualiser les lésions cancéreuses. 

Et pourtant, elles étaient bien là, dans les 2 lobes de la prostate. 

Bon courage à vous et essayez de ne pas trop stresser, ça ne sert à rien. Profitez de la vie en vous disant que le pire n'est pas forcément le plus probable et qu'au pire, c'est pris tôt avec d'excellentes chances de guérison et des séquelles minimes puisque vous êtes jeune. C'est ce qu'on m'a dit moi et je confirme que c'est le cas. 

Bon courage à vous. 

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Elman

j'ai bien l'intention de demander ce ration Psa libre et Psa total.. même si je risque une syncope à la lecture..... c'est courant chez moi...

je vais travailler en vélo (quelques km) la plus part du temps sauf jour de pluie mais je connais des cyclistes qui passent de nombreuses heures sur le vélo et qui ont un taux bas....

Jeune jeune...... je n'ai que 5 ans de moins qu'à la détection de votre cancer....

merci à vous 

Barajda

L’âge c’est relatif 

C’est dans la tête aussi 

Mais objectivement, comme me l’a dit pas très subtilement un médecin: « un cancer de la prostate à 55 ans c’est pas de bol quand même … »(sic) 

Ça n’était pas méchant. Juste très maladroit pour dire que 55 ans c’est jeune pour avoir un cancer de prostate. Alors 50 ans c’est très jeune. Et en plus ça n’est peut-être pas ça . 
Bon courage à vous 

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Elman

Bonjour, effectivement plus on est « jeune » plus c’est rare, j’ai lu des 1% avant 50ans et des 1 à 12% jusque 60 ans. La moyenne étant à 67ans. Mais 1% de 60000 cas par an… ça fait 600 cas pour des jeunes comme nous… donc ce n’est finalement pas si rare que ça. Après des chiffres restent des chiffres surtout quand ce sont des %. 
Je vais essayer de m’occuper histoire de libérer mon esprit de ces tracas jusqu’à la prochaine analyse…

Bonne journée à vous

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Elman

Bonjour, 

Je parviens doucement à baisser mes angoisses, après tout je suis en forme apparente et sans test je ne serais pas entrain de me poser 10000 questions…

Après m’être un peu documenté sur le sujet, pas autant que vous je suppose, juste assez pour comprendre les résultats de ma  prochaine prise de sang, je me demandais pourquoi à la lecture de votre taux de psa libre/psa total, votre urologue  ne s’est pas inquiété un peu plus? vous étiez loin du seuil de 0.23 qui indique quasi à 100% une origine bénigne. Après c’est vrai aussi qu’un taux bas ne signifie pas cancer non plus, mais statistiquement c’est plus mauvais que bon, et une IRM n’est vraiment efficace que sur les cancers avec un score Gleason >= à 7, de ce que j’ai pu lire… 

Après je ne suis pas urologue et on évite des biopsies inutiles aussi mais cela aurait permis d’avoir la confirmation plutôt… cela n’aurait peut être pas changé non plus votre score gleason en quelques mois… l’évolution soit disant lente ne l’est pas tjrs??

Bonne journée à vous

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VINCENTP

Bonjour Elman,

J’ai exactement vécu ta situation à l’aube de mes 50 ans (j’en ai 52) avec un contrôle tout à fait banal, qui a révélé un taux élevé (et bien plus élevé que le tien), alors que j’étais en pleine forme et sans aucun symptôme.

J’ai comme toi immédiatement parcouru différents sites et forums en lisant des choses inquiétantes, en commençant à ne plus dormir, à imaginer le pire…

Je crois que les meilleurs conseils à te donner pour le moment sont ceux du docteur Marceau, un nouveau contrôle d’ici quelques mois… en stressant le moins possible d’ici là (même si je me souviens que l’attente était terrible).

Et dis toi que si jamais ce dernier relevait un taux identique voire légèrement supérieur, d’autres investigations seraient menées (IRM, biopsies…) avant de conclure à une saloperie à devoir traiter. Comme le disait également le docteur, une prostatite, une hypertrophie béguine de ta prostate pourrait simplement expliquer cette valeur sensiblement au dessus de la « norme ». Il est aussi possible que tu aies eu une activité sexuelle proche de la prise de sang (qui peut aussi expliquer une légère hausse de ton PSA).

Bref, jusqu’au prochain contrôle, évite de trop « psychoter » pour le moment, interdis toi d’aller consulter des sites, continue à vivre normalement et si tu ressens le besoin de partager avec des hommes de ton âge qui ont dû traverser ce que tu vis, maintenant ou plus tard, n’hésite pas, on est là !!

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Elman

Bonjour Vincent, 

Merci pour ton message, je sais bien que de consulter les sites et la pire des choses à faire, on y voit que les cas problématiques, rarement les bonnes situations car quand tout se termine bien on éprouve pas l’envie d’aller le dire… je me l’interdis et puis la tentation est souvent trop forte et du coup on déprime…

Mis tu as tout à fait raison, l’angoisse est forte d’autant plus que c’est mon premier test, je ne peux même pas comparer…. 

Si comprends bien pour toi l’angoisse ne s’est pas terminée sur de bonnes nouvelles. 
Bon courage…merci à toi

 

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VINCENTP

Exactement et je vais très bien aujourd’hui je te rassure (et même si je vais devoir faire face à une rechute dans les prochains mois). Être touché par le sujet à nos âges reste relativement rare, est vécu comme une terrible injustice… mais au final, il faut se dire que nous avons une terrible « chance » de pouvoir traiter immédiatement sans que l’ennemi n’ait déjà causé des dégâts irréversibles.

Mais tu n’en es pas de là encore une fois, il y a de fortes probabilités pour que ton taux révèle qq chose de tout à fait bénin, je te le souhaite sincèrement (et pour te rassurer peut être, mon taux initial était de 10,5 ng).

Au plaisir donc de tes bonnes nouvelles, et à ta dispo pour échanger si tu en ressens le besoin, plutôt que de te faire mal avec des pages web où comme tu le dis, rien de vraiment cool n’est exprimé 😉

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