Non, aucun symptôme. 55 ans, aucun problème de santé, j'étais en pleine forme. Je faisais des tests PSA de façon un peu aléatoire au gré de mes visites peu fréquentes chez mon généraliste. Je n'avais jamais vraiment prêté attention au niveau du PSA tant qu'il était en dessous de 4.
Et brutalement en avril dernier: 7.5. Là, j'étais seul un soir au travail lorsque j'ai eu le résultat. Première alerte et gros coup d'angoisse.
Un mois plus tard en mai: dosage PSA/libre sur PSA total qui est un indicateur du caractère cancéreux ou non (si le rapport est inférieur à 20, ça indique une suspicion de cancer, si c'est supérieur à 20, c'est plutôt bénin). Chez moi, le rapport était à 8, avec un PSA monté à 8,2 en 1 mois. IRM dans la foulée: résultat: zone inflammatoire mais "pas de lésion cible suspecte". Je me dis que c'est bon et que je n'ai pas de cancer. Je vois l'urologue rapidement après qui me dit que ce n'est pas forcément cancéreux, que c'est peut être juste inflammatoire et me met sous Permixon (un décongestionnant de la prostate) pendant 3 mois avec nouveau contrôle PSA à l'issue. Dosage de PSA en septembre: 11.5. Je m'étais préparé psychologiquement à ce qu'éventuellement ça n'ait pas baissé, mais, c'est bête, je n'avais absolument pas envisagé l'hypothèse que ça ait encore augmenté. Nouveau coup d'angoisse. L'urologue me dit: "il faut aller voir: on va faire une biopsie" que je passe le 12 septembre.
Et le 4 octobre: restitution des résultats par téléphone: c'est bien un cancer de stade "intermédiaire favorable".
L'annonce de ce résultat met un coup c'est vrai et c'était par téléphone, donc quand on raccroche on se retrouve seul avec ça. Ce qui est dur c'est le côté "montagnes russes": un coup c'est bon, un coup c'est mauvais,... jusqu'au résultat final. Paradoxalement, je n'ai pas été en détresse à ce moment là car l'urologue m'avait dit "c'est débutant, c'est sans doute localisé, maintenant, on opère au robot et on en guérit très bien, et à votre âge, on récupère bien, souvent sans séquelles". Je n'ai jamais jusqu'ici craint pour ma vie de façon immédiate et c'est déjà quelque chose.
S'ensuit le "bilan d'extension": TEP scan à la Choline marquée le 27 octobre pour voir si ça a essaimé en dehors de la prostate. Angoisse de l'attente des résultats (les temps d'attente entre 2 examens sont particulièrement durs à gérer, même si dans mon cas, ça a été somme toute assez rapide). Résultat: pas de métastases. Ouf! Ce sera un traitement local curatif et pas un traitement de contrôle pour juste ralentir et contrôler une maladie qu'on ne peut plus supprimer (pas de chimio, pas d'hormonothérapie...)
Et très vite, après la RCP (réunion des médecins oncologues, radiothérapeutes et urologues pour valider les pistes thérapeutiques possibles), on est confronté à une décision à prendre, pour laquelle on est guidé et accompagné certes, mais qu'in fine, on prend seul (en couple pour ce qui me concerne): celle du traitement local que l'on a à choisir: dans mon cas: chirurgie ou radiothérapie. Les 2 options se valent avec un taux de récidive de la radiothérapie un peu plus élevé décrit dans la littérature à 20 ans et des effets secondaires sur la continence et la sexualité un peu atténués en radiothérapie, mais différés dans le temps et assez similaires in fine.
J'opte pour la chirurgie. Opéré le 11 décembre dernier dans un grand CHU de province par un chirurgien très chevronné qui conserve les bandes vasculo-nerveuses permettant les érections. Intervention impeccable: pas de douleurs, prise en charge top à l'hôpital. Je n'en dirai pas autant des suites opératoires un peu compliquées dans mon cas lors du retour à domicile. Comme d'ailleurs de l'accompagnement soignant et du dispositif d'annonce avant l'intervention: quasiment inexistants et c'est un gros manque. Le résultat de l'analyse de la pièce opératoire (c'est un des avantages de la chirurgie par rapport à La radiothérapie: on a une stadification exacte du cancer) indique que le cancer était à la fois multifocal, proche de la capsule et plus agressif que ce qu'avait montré la biospie (je passe au stade "intermédiaire défavorable"). Bref, j'ai bien fait d'agir sans attendre. La suite est en soi un parcours. J'ai repris le travail le 5 février dernier. Grâce à la kiné spécialisée, j'ai assez vite récupéré une continence quasiment parfaite (j'ai juste encore quelques toutes petites fuites lorsque je tousse ou éternue à répétition quand je suis enrhumé, mais c'est vraiment gérable). Par contre, je commence juste à récupérer un tout petit peu sur le plan sexuel et ça c'est vraiment difficile car ce qui marchait très bien avant l'opération ne fonctionne plus du tout, un peu plus de 4 mois après l'intervention. Il y a des palliatifs, mais aucun n'est à 100% satisfaisant ou efficace et il n'y a toujours pas de véritable accompagnement. On se sent seul. Impossible d'en parler autour de soi, et il faut du temps. Ca peut prendre 2 ans. C'est long...heureusement qu'il y a des forums comme celui ci ou on peut échanger.
Enfin, il y a toujours l'angoisse de la récidive. Mon premier test PSA post op fin janvier était indétectable. Je passe le second dans quelques jours (c'est tous les 3 mois la première année, puis tous les 6 mois pendant 5 ans, puis tous les ans). Je ne vous raconte pas l'angoisse à la réception par mail des premiers résultats... et le soulagement à la lecture du compte rendu. Je suppose que ça va être la même chose dans quelques jours.
Une des conclusions que je tire quand même de ce parcours, c'est qu'on est toujours plus fort que ce qu'on croit. Une fois les mauvaises nouvelles digérées, ce qui peut prendre du temps, on s'y fait et on se bat. Aujourd'hui, je vais relativement bien et j'ai foi en l'avenir.
Bonjour,
comme bcp de d'hommes j'ai effectué un bilan sanguin pour mes 50 ans.... bien mal m'en a pris.... mon taux de psa est affiché à 4.7... valeur normal maximal 4. J'ai repris rendez avec mon généraliste pour connaitre les démarches à suivre, nouvelle prise de sang, rdv chez un urologue?
Quand je lis les différents commentaires et sites publiés sur ce fameux taux de psa, je m'inquiète grandement..... je sais bien que cette valeur seule ne peut pas signifier grand chose, mais l'idée de rentrer dans un processus de suivi avec une inquiétude à chaque lecture des résultats me rend déjà malade. Et si le prochain test est plus élevé, et si un TR conduit à détecter un pb, ou une IRM.... bref vous savez de quoi je parle car bcp d'entre vous sont concernés. IL n'y a pas d'âge pour s'inquiéter, j'aurais 85 ans je stresserais autant.....
Si quelques uns d'entre vous pouvaient me rassurer en attendant d'avoir plus de certitudes.... merci à vous.