Témoignage pour opération prostate vie sexuelle après opération

28 commentaires
catherinecherie

Bonjour,

Mon mari a une petite lésion score 2 gleason et une autre petite score 1. Nous avons que même pris la décision de faire enlever la prostate à l’hôpital Nord de Bordeaux par le docteur Wolff. Les nerfs de la fonction érectile ne seront pas touchés car la lésion est toute petite d’après le docteur Wolff. Mon mari a 55 ans et apparemment de grandes chances de retrouver une vie sexuelle normale. Quand pensez-vous ?

A la lecture des témoignages, cela nous fait peur. 

Opération prévue en septembre 25

Merci par avance pour vos avis,

Catherine et Hugo 

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VINCENTP

Bonsoir et merci Barajda de venir aux nouvelles.

Je suis effectivement parvenu à prendre un peu de recul comme je le souhaitais, en attendant la suite…

Mais malheureusement, le sort semble s’acharner : après mon père, emporté en trois mois en septembre dernier par un cancer colorectal diagnostiqué bien trop tard, c’est maintenant ma maman qui vient d’apprendre, la semaine dernière, qu’elle souffre d’un cancer ORL, visiblement déjà très avancé lui aussi.

Les prochains jours vont être rythmés par un TDM TAP, un TEP SCAN, et d’autres examens. Je vais l’accompagner bien sûr, et revivre à ses côtés toutes ces étapes… Les premiers échanges avec l’équipe ORL ont suffi : avec l’habitude, j’ai compris tout ce qui n’a pas été dit (c’etait une très grosse fumeuse, moins maintenant à 74 ans).

Le recul que j’avais réussi à prendre n’aura donc été que de courte durée. Il va maintenant falloir retrouver garder cette force, ne pas s’essouffler pour affronter ce nouveau combat, auprès de ma famille.

Et toi, comment vas-tu ? Je note que tes inquiétudes se sont bien estompées, et j’en suis vraiment heureux pour toi.

Je sais que Ychou, qui nous lit sûrement, traverse en ce moment cette période difficile, mais il va progresser lui aussi, c’est certain. Une seule bandelette préservée, c’est juste un peu plus long… mais ce n’est pas une impasse.

Bonne soirée à tous, camarades d’infortune.

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logoden35

Bonjour Vincent

Merci pour ce retour.

En ce qui me concerne et pour l’instant aucune aide médicamenteuse, simplement une pompe pour conserver l’activité des corps caverneux. L’urologue à la visite post opératoire (5 semaines) m’a indiqué qu’il fallait attendre et voir s’il y avait des premiers signes avant de commencer les médicaments.

Je le revois en septembre en rdv de suivi et ce sera l’occasion de réaborder ce point.

Je m’attendais à devoir être patient mais je n’avais pas mesuré que ça pouvait être aussi perturbant…A suivre. 

Barajda

Bonjour Logoden 

Tout est en fait tellement progressif qu’il m’est à peu près impossible de dater le retour de tumescences naturelles. Disons qu’à 3 mois post op il est à mon avis normal que tu ne constates rien. Mais ne t’inquiète pas ça va revenir. Les progrès sont imperceptibles et ça fait partie de la difficulté. Moi au début, le sildenafil au dosage maximum ne me faisait aucun effet. 1 an et demi après, lorsque j’en prend j’ai des érections comparables à celles d’avant l’opération et dont j’ai l’impression que la durée a tendance à s’allonger. Bref, il faut du temps et de la persévérance et Vincent a raison: ne pas se mettre trop de pression même si c’est plus facile à dire qu’à faire. 
Bon courage et a disposition pour tout échange car l’une des autres difficultés est de ne pouvoir réellement en parler à personne sauf sur ce forum. 
B. 

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logoden35

Bonjour Barajda

Merci pour la réponse et je vais prendre mon mal en patience.

Comme je le disais également à Vincent, même en ayant été informé comme vous 2 des effets secondaires, étant sportif, ‘’jeune’’ et sans aucun problème avant l’opération, j’étais persuadé que j’allais passer tout cela sans problème.

Barajda

Oui moi aussi. Je ne concevais pas l’impossibilité d’avoir une érection et, bien que parfaitement informé, j’étais en mon fort intérieur persuadé de récupérer vite. C’est ça qui est très déstabilisant. C’est brutal et sans retour en arrière possible. J’y pense encore tous les jours. 

B. 

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VINCENTP

Salut Barajda,

Tu exprimes parfaitement ce que nous sommes beaucoup à vivre, toutes ces émotions, ces peurs par lesquelles nous passons après avoir affronté une opération déjà pas simple à choisir et à affronter.

Mais tu le sais et je me répète, moi aussi, avant l’opération, tout fonctionnait très bien. Moi aussi, j’ai vécu cette chute brutale, ce sentiment de mutilation intérieure, et cette douleur de voir les mois passer sans progrès visibles.

Ce que je peux te redire aujourd’hui, avec sincérité, c’est que rien n’est figé. Même si les premiers mois semblent désespérants, des évolutions positives peuvent se produire bien au-delà, et ta persévérance va payer, j’en suis certain (attention toutefois à la pression mentale qui produit les effets inverses, j’ai connu aussi 😉).

Dans mon cas, il a fallu beaucoup plus de temps que ce qu’on m’avait laissé espérer… mais peu à peu, par petites touches, des signes sont revenus.

Je ne te dis pas que c’est simple ni garanti, mais je te dis que l’histoire n’est pas encore écrite.

Tîens bon, ton corps va encore te surprendre.

Bien solidairement

Barajda

Merci de ton message Vincent. Ça revient petit à petit, je le vois bien, mais je ne sais pas jusqu’où ça va aller, ce qui me fait flipper, et c’est quand même très très long. En le relisant, je vois bien que mon message est assez cru et peut faire peur, mais il correspond à une réalité vécue et son but etait de bien donner clairement tous les éléments d’information sur ce qui peut arriver à la personne qui a posté la question. Personne d’autre je crois ne le lui dira dans ce détail et avec cette clarté et surtout pas bien sûr le chirurgien, ce serait contre nature. L’idée est quand même que si on peut, en toute sécurité, éviter cette chirurgie lourde et délicate, il ne faut pas s’en priver. Les gens (à commencer par moi avant l’intervention), n’ont pas conscience que la prostatectomie concerne un organe profond et complètement intriqué au cœur de 2 systèmes complexes et fragiles: le système urinaire et le système génital dont elle constitue un carrefour. Du coup quelle que soit l’expérience et la qualité du chirurgien, toute intervention dans cette zone est susceptible de causer des dégâts difficilement voire pas réversibles. Les urologues ne sont pas des magiciens et on ne peut rien prédire avec certitude. Il faut donc bien réfléchir et ne pas s’engager dans cette voie à la légère. Je suis sûr que tu me comprends. 
Amicalement 

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lautau

Bonjour;

Je  viens de voir  votre message. SURTOUT prenez un second avis! Et réfléchissez avant  de subir une prostatectomie... Il existe la surveillance active que j'ai vécu 2 ans et demi.

Il existe des méthodes dites "focales" (thérapie focale: électroporation, HIFU et d'autres encore) où le praticien intervient uniquement sur la tumeur ou les tumeurs. 
Ces  méthodes sont dites expérimentales et non autorisées d'une manière générale par l'académie de médecine. Car il y a des récidives cancéreuses.

Dans mon cas, 2 ans après l'électroporation  j'ai une  récidive. J'en saurais plus sur mon  sort début juin 2025. Pendant ces 2 ans toutes mes fonctions n'ont pas été impactées (seule chose une baisse de l'éjaculat).
Après une nuit d'hospitalisation j'ai repris mes activités  comme à l'accoutumée. C'est à dire pas d'arrêt de travail, de dépression post prostatectomie, de divorce, d'achat dispendieux de couches, de produits pharmaceutiques pour rebander etc... Les dommages collatéraux causés par la prostatectomie sont absolument invisibilisés et minimisés même s'il est vrai qu'ils sont très variables d'un sujet à l'autre.

Bref tout ce charabia pour  vous inviter à prendre un second avis. Bonne  continuation

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