Pourquoi n'y a t-il pas de dépistage systématique du cancer du poumon ?

15 commentaires
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Isabelle K

Bonjour, 
Je me permets de poser une question qui me tient à coeur. J'ai 44 ans, je fume beaucoup depuis mes 15 ans et j'aimerais savoir pourquoi il n'existe pas de dépistage systématique du cancer du poumon par scanner pour les personnes comme moi. 

Ma maman a un cancer du poumon lié lui aussi à la cigarette. Il a été découvert très précocement, presque par hasard, lors d'un scanner fait pour surveiller autre chose. Cela a permis une prise en charge rapide. C'est ce qui m'interroge aujourd'hui. 

Mon médecin veut absolument me faire arrêter de fumer et elle a bien raison mais quand je lui ai demandé s'il était possible de passer un scanner pour voir où j'en suis, elle m'a répondu qu'on ne faisait pas d'imagerie tant qu'il n'y a pas de symptômes. N'est-ce pas une perte de chance dans la mesure où j'ai toujours entendu dire que dès lors qu'un cancer bronchique provoquait des symptômes, il était déjà très souvent compliqué de métastases diverses et de fait beaucoup plus difficile à traiter ?
En outre, j'ai lu que certains pays ou études recommandent le scanner à faible dose pour les fumeurs à risque


Je comprends qu'il faut arrêter de fumer et clairement, à l'âge que j'ai aujourd'hui il est vraiment temps que je m'arrête, j'en ai la ferme intention, mon médecin me l'a aussi recommandé compte tenu de mes antécédents familiaux mais je me sens un peu seule avec mes inquiétudes, et j'aimerais comprendre la logique du système...
Est-ce une question de risque ? Une amie infirmière m'a parlé de risque de tumeur radio-induite. De coût ? D'efficacité ? Ou autre ? 

Une autre question : j'ai 44 ans donc, je fume depuis bientôt 30 ans, j'ai grandi dans un environnement fumeur.  Si j'arrête de fumer demain, mes risques de développer un cancer du poumon seront ils vraiment diminués ? J'ai lu tellement de témoignages d'anciens fumeurs qui ont développé un cancer bronchique des années apès leur arrêt. Cela dit je commence à avoir peur du cancer, ce n'est pas mon genre pourtant, je ne suis pas du tout hypocondriaque mais le cancer du poumon commence à me faire peur et le plus rageant c'est que dans mon cas, si jamais j'en viens à être touchée par ce cancer, ce sera totalement de ma faute puisqu'il sera lié au tabac. Alors oui, c'est le moment d'arrêter de fumer. Je ne veux pas avoir de regrets. 

Merci de m'avoir lue et merci à celles et ceux qui pourront m'éclairer.
Cordialement, 
Isabelle 

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AlteraSum

Bonjour 

Sans parler d'un dépistage "organisé" je ne vois pas pourquoi votre médecin ne pourrait pas vous prescrire un scanner (ou même une radio). D'autant qu'à fumer beaucoup vous devez à minima tousser le matin (j'ai connu ça !) voire avoir le souffle court dans les escaliers. 

Et ce n'est pas parce que vous n'auriez pas de symptômes qu'il n'y a rien. L'antécédent de votre mère le montre (mais je ne suis pas toubib). 

J'ai fait une radio en janvier (pour autre chose). On a trouvé un nodule que j'ai dû faire contrôler 6 mois plus tard le temps que la saloperie grossiste.... ou pas.... et finalement ce n'est rien du tout. 

Je pense que l'angoisse que vous ressentez est assez légitime pour que votre médecin (ou un autre la prenne en charge). 

Dans tous les cas, au delà des considérations de risque ou pas c'est super si vous pouviez arrêter de fumer. Mais je ne dois pas être la première à vous le dire :) 

Bonne journée ! 

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Isatam

Bonjour 

Avec tout ce que vous décrivez , je pense qu au lieu de faire des examens,dans un premier temps,arrêtez  impérativement de fumer...Ça coûte cher et c est toxique.Sans parler du cancer, ça peu, ça abimer la voix et il n' y a pas que les poumons qui sont a risque...

Faites vous aider:patchs,hypnose...C 'est une drogue légale mais c'est une drogue.

Courage

 

 

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Isa_Isa

Bonjour, je me permets de vous répondre. Je ne suis pas médecin. Je suis une ancienne fumeuse, sevrée depuis plus de 10 ans. Personne ne m'a proposé de scanner de dépistage ou de controle et d'ailleurs je n'en ai pas demandé. Ce sont effectivement des examens qui coûtent chers à la collectivité et qui fournissent une dose non négligeable de rayons. 

Néanmoins, c'est grâce à un scanner thoraco abdo pelvien prescrit par mon gastro pour une surveillance abdominale de routine que l'on m'a découvert fortuitement un nodule pulmonaire. Je serai opérée la semaine prochaine et selon les dires de mon chirurgien, il est pris suffisamment tôt et me dit que j'ai de la chance. 

Pour rappel, je suis une assez grande sportive (6 h par, semaine) , et je n'avais aucun symptômes de perte de poids, de fatigue ou de toux, pas de crachats. Symptômes souvent détaillés dans les cancers bronchiques. Donc attendre des symptômes pour agir....? Pas forcément d'accord avec ça. J'en suis la preuve vivante et je ne suis pas la seule

En résumé, et si cela vous permet de vous tranquilliser, demandez ce scanner et vous serez fixée. Bien entendu je ne peux que vous conseiller l'arrêt du tabac. 

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Isabelle K

Bonjour Isa Isa, 
Votre situation est exactement la même que celle de ma mère. En juin 2023, elle a passé un scanner de surveillance pour sa bpco et c'est à cette occasion que son cancer a été découvert. Elle n'a pas pu être opérée compte tenu de son âge (79 ans à l'époque) mais a bénéficié de radiothérapie ciblée sur le nodule. Et en effet, elle n'avait aucun symptôme. 

Je pense que vous avez toutes vos chances d'éradiquer la tumeur. Votre médecin a raison, plus un cancer est découvert tôt meilleures sont ses chances de guérisons. En outre, l'opération est la meilleure solution pour supprimer le cancer du poumon. 
Je vous envoie tout mon courage et toute ma force pour ce combat, 
Très belle journée à vous, 

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Oasis74

Bonjour Isabelle K,

Effectivement, pas de dépistage organisé du cancer broncho-pulmonaire à date... Début 2022, la Haute Autorité de Santé a revu sa position (en 2016, elle rendait un avis en considérant que toutes les conditions n'étaient pas réunies) et considère "que le dépistage par scanner à faible dose chez les personnes fortement exposées au tabac conduit à une réduction de la mortalité spécifique" (c'est en ligne sur leur site internet). Depuis, différents programmes sont lancés notamment celui nommé "Impulsion" de l'Institut national du cancer (Inca) en 2025 : 20 000 personnes incluses, de 50 à 74 ans, fumeurs ou ex-fumeurs avec au moins une exposition de 20 paquets-années.

On peut espérer une généralisation dans de bonnes conditions. Même s'il faut s'en féliciter pour la collectivité, c'est dur pour ceux qui ont d'ores et déjà été touchés. Dans tous les cas, ce sont des processus longs et il faudra sûrement plusieurs années avant que cela soit mis en place. Votre souhait de mettre en place un suivi est pertinent compte tenu de votre exposition ; peut-être pouvez-vous prendre contact auprès d'un autre médecin ?

Enfin, concernant votre point sur l'arrêt du tabac : j'ai lu récemment que l'arrêt par soi-même était réellement très dur, indépendamment de la volonté. Les chances de réussite sont bien meilleures avec un accompagnement médical (peut-être un médecin addictologue près de chez vous ?) qui permet un diagnostic, un suivi, des prescriptions de substituts désormais pris en charge, voire un traitement médicamenteux de seconde intention (https://www.ameli.fr/medecin/exercice-liberal/regles-de-prescription-et-formalites/medicaments-et-dispositifs/prise-en-charge-sevrage-tabagique).

Bonne journée,

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