L'importance du retour à l'emploi après les traitements
Lors de l'annonce du diagnostic d'un cancer ou d'un retour à l'emploi, les questions liées au domaine professionnelle peuvent être nombreuses et diverses. La Ligue, actrice majeure d'accompagnement des personnes malades, propose des pistes de réponse, mais valorise également le parcours de vie. C'est le cas de Soazig, touchée par la maladie en 2017, et désormais bénévole au comité de Loire-Atlantique.
L'histoire de Soazig
L'histoire de Soazig
Touchée par la maladie en août 2017, Soazig a dû faire face à plusieurs traitements tout au long de l'année 2018 (curiethérapie, radiothérapie, chimiothérapie).
Au fil de son parcours de soin et de sa prise en charge médicale, elle se retrouve confrontée à des problèmes financiers. « J'étais commerciale, j’avais un crédit maison et un crédit carence. J’étais à court d’argent, mais même pour me nourrir. C’est là que j’ai appris que la Ligue pouvait m’aider. »
Encore en chimiothérapie, elle rencontre une coordinatrice qui s'occupe d'informer les personnes malades et lui explique tout ce dont elle pouvait bénéficier. Sous l'effet d'un épuisement constant dû aux différents traitements, ce n'est qu'en septembre 2018 qu'elle participe à des ateliers socio-esthétiques, à un atelier de mobilisation à l’emploi, puis à une activité de marche. « C’est vraiment en 2019 que je me suis pleinement rapprochée de la Ligue et que j’ai suivi pas mal de choses mises en place. »
Son lien avec la Ligue contre le cancer
Comment êtes-vous entrée en contact avec la Ligue ?
« Ma première interaction avec la Ligue a été pour évoquer mon problème administratif et on m'a proposé un soutien financier pour subvenir à mes besoins alimentaires. Je ne vous cache pas que ça a été la première main tendue. »
Quels accompagnements vous ont été proposés ?
« Lors de ce rendez-vous, la collaboratrice de la Ligue m’a proposé tout le parcours de soins que la Ligue proposait aux personnes malades. Elle m’a précisé l’accompagnement qui était possible pendant et après les traitements. À cet instant, j’étais en chimio et je n’avais aucune force pour participer à quoi que ce soit si ce n’est combattre mon cancer. »
Comment avez-vous considéré l’atelier de retour à l’emploi ?
« C’est à l’issue de mon parcours de traitement que j’ai repris contact avec la Ligue en septembre 2018. Mon premier objectif a été de briser l'isolement dans lequel je me trouvais. Suite au dernier scanner et à la consultation avec votre oncologue, on vous a déclaré : "Tout va bien maintenant, c'est terminé."
Toutefois, à l'issue de ce rendez-vous, un calendrier de consultations et d'analyses sanguines est établi tous les trois mois.
Comme vous le savez, ce n'est que le commencement d'une série… Qui demeure toujours présente dans ma vie actuelle.
Vous êtes confronté à un vide abyssal, ardu à assimiler, vous vous retrouvez dans l'absence totale. Des journées sans rendez-vous, sans prise en charge...
J’ai signé un contrat d’engagement avec la Ligue, dans un premier temps, pour participer à la marche tous les lundis après-midi. Ceci m'a aidé à retrouver de la confiance dans mon corps. Des interactions avec d'autres personnes en traitement ou en rétablissement, également, des moments agréables qui m'ont été bénéfiques. Ensuite, j'ai pu bénéficier de soins socio-esthétiques.
L’atelier de retour à l’emploi s'est naturellement intégré à la suite fin 2019. Retrouver la confiance en son intellect et se réveiller de bonne heure pour des journées pleines d’interactions et de regains de confiance personnelle.
Des soutiens attentionnés, d'extraordinaires interactions avec les coachs et les personnes présentes, nous sommes en mesure de libérer nos tensions, nos inquiétudes, notre aptitude ou non à reprendre nos tâches professionnelles ou pas.
Puis est survenue la pandémie de COVID. J'ai eu l'opportunité de recevoir un accompagnement en ligne de 6 sessions d'une heure avec un coach. J'ai pu comprendre comment je pouvais tirer parti de mon expérience en tant que chargée de prestation de service pour exercer un autre métier. Une passerelle et un transfert de connaissances qui m’ont permis de me projeter dans ce nouveau métier de formatrice. »
Pourquoi avoir décidé de vous investir en tant que bénévole ?
« Le besoin de bénévolat s'est manifesté naturellement. Il m'a paru juste de donner du temps à la Ligue en retour de tout ce qu'elle m'avait apporté durant ces moments difficiles et solitaires que j'ai vécus pendant ma lutte. J'ai pris connaissance des informations concernant l'investissement patient "parcours et/ou témoin".
J'ai discuté de cela avec la Présidente lors d'un rendez-vous que j'ai eu avec Marie-Christine Larive. Elle m'a guidé sur le processus, rendez-vous avec la psychologue de la Ligue. Le parcours de formation inclut une participation à une activité d'observation, ainsi que la possibilité et la liberté de prendre une pause quand je le désire à tout moment. De prendre part à des réunions de soutien et discussions si nécessaire. Une écoute si nous en avons besoin. »
Selon vous, est-ce essentiel d’être accompagné après les traitements, lors du retour au travail ?
« Effectivement, je dirais qu'il est crucial de recevoir du soutien, surtout à cette étape de transition entre la conclusion du processus de soin et le vide qui nous confronte lorsque nous entamons le parcours de reconstruction.
Le caractère épuisant de ce cheminement à travers le cancer suscite des doutes chez nous. Nos facultés cognitives sont compromises. Il nous faut davantage de temps pour tout, reconquérir la confiance en son corps et ses aptitudes.
L’atelier de remobilisation au retour au travail, m’a offert du réconfort. Il m'a aidé à retrouver ma confiance dans mes compétences intellectuelles et cognitives.
Comprendre que j'ai évolué et que je ne vais pas agir comme auparavant. Mais également que j'ai toujours des connaissances, des compétences et que je possède toujours un savoir.
L’atelier avec les coachs et les autres participants m'a aidé à me reconstruire. Il existe de nombreux miroirs entre chacun d'entre nous, qui nous offrent une grande quantité d'éléments pour notre reconstruction personnelle, affective et professionnelle. »
Qu’est-ce qui vous satisfait le plus dans le rôle que vous avez aujourd’hui au sein du comité ?
« Ma décision de choisir le rôle de parcours témoin est liée à mon cheminement professionnel. J'ai été diagnostiquée alors que je travaillais. Cela a suscité beaucoup de surprise. Le besoin de partager les incompréhensions d’un tel parcours m’a semblé essentiel pour mon engagement.
Ma participation aux Serious Games et/ou à la réunion manager avec Laurence Robert pour Lig'Entreprise donne un sens à ma reprise d'activité. Cela permet, à l'instar du Petit Poucet, de saisir les trajectoires de la maladie tout en étant en exercice professionnel. Offrir une perspective différente à des collègues, des collaborateurs et/ou des supérieurs hiérarchiques concernant la longue maladie de la personne affectée qui est et a été en fonction. Cela révèle des échanges et des interrogations des deux parties, favorisant ainsi une meilleure compréhension mutuelle. Cela brise des tabous.
Je me réjouis de pouvoir renouer le contact avec le monde professionnel. J'ai dû le quitter soudainement à cause d'une maladie, et je n'étais pas préparée pour ça. Je n'avais même pas envisagé de prendre ma retraite à 55 ans.
J'appréciais et j'ai apprécié mon travail en tant que commerciale et/ou chargée d'affaires dans le domaine des services. Je suppose que d'une certaine façon, je réprime une sorte de douleur que je n'avais pas anticipée suite à la séparation que j'ai subie le 29 août 2017. »
Comment la Ligue vous accompagne ?
À travers son soin de support, la Ligue est présente au national et dans les comités départementaux pour vous aiguiller de la meilleure des façons possibles.
Aujourd'hui, sur les 1 200 personnes qui apprennent chaque jour qu'elles ont un cancer, 500 ont une activité professionnelle. 1 personne sur 3 en emploi ne travaille plus deux ans après un diagnostic de cancer. Pour palier à ces chiffres inquiétants, la Ligue contre le cancer propose de nombreux dispositifs facilitant le maintien et le retour à l'emploi des personnes atteintes de cancer en emploi.