Nitrites : un danger que la Ligue contre le cancer refuse d’ignorer
La Ligue contre le cancer continue d'alerter sur les dangers sanitaires de la charcuterie, un aliment consommé régulièrement par 63 % des Français. Diabète, maladies cardiovasculaires et cancer colorectal sont directement liés à une surconsommation de charcuterie, notamment en raison des nitrites utilisés comme additifs.

Un impact économique considérable
Ce phénomène a un coût gigantesque pour la Sécurité sociale : près de deux milliards d'euros par an sont consacrés aux traitements des pathologies liées à cette consommation excessive, selon un rapport rendu public ce lundi 6 octobre par la Fondation pour la Nature et l'Homme.
Un fléau pour la santé publique
La charcuterie, dont la consommation continue d'augmenter, représente un facteur de risque majeur pour la santé. Elle est notamment responsable de l’apparition de pathologies graves, comme le diabète de type 2, le cancer colorectal et les maladies cardiovasculaires. En plus des coûts directs des soins médicaux, la surconsommation de charcuterie contribue également à une perte importante d'années de vie en bonne santé, notamment à travers des pathologies qui touchent des millions de Français chaque année.
Mais les nitrites restent le premier problème. Ces additifs, largement utilisés pour préserver la charcuterie, sont reconnus comme cancérigènes. Leur consommation expose les consommateurs à des risques accrus de développer des maladies graves, ce qui fait d'eux des ennemis directs de la santé publique.
La lutte de la Ligue contre les nitrites

La lutte de la Ligue contre les nitrites
La Ligue contre le cancer se bat depuis plusieurs années pour l'interdiction totale des nitrites dans les produits de charcuterie. En février 2022, une première victoire a été obtenue avec la Loi nitrites, qui a conduit à une réduction de l’utilisation de ces additifs dans la production. Cependant, cette mesure reste insuffisante, selon la Ligue. Emmanuel Ricard, directeur de la Prévention à la Ligue contre le cancer, souligne que la loi actuelle ne va pas assez loin : « Nous avons bataillé pendant des années pour l’interdiction des nitrites. Ce qui a été adopté en 2022 est une simple réduction, ce n’est pas suffisant pour protéger efficacement la santé des Français. »
Malgré cette législation, des produits sans nitrites sont disponibles dans les rayons, mais ces alternatives restent 15 à 50 % plus chères que les produits traditionnels, rendant l'accès à une charcuterie saine difficile pour les familles les plus modestes. La Ligue contre le cancer dénonce cette situation comme une injustice sociale, où les familles les plus vulnérables sont exposées à des produits qui augmentent leur risque de cancer et de maladies graves. Alors qu’un cinquième des profits de la grande distribution se font sur ses rayons "charcuterie", il n’est plus tolérable que cette segmentation des prix perdurent en défaveur de la santé des plus pauvres. Ces profits alimentent la fabrication de maladies graves, creusent le déficit de la Sécurité sociale et se reportent sur l’augmentation de nos mutuelles.
Des inégalités sociales et sanitaires
Les conséquences de cette consommation excessive ne sont pas seulement sanitaires, mais aussi sociales. Les familles modestes consomment en moyenne deux fois plus de charcuterie que les familles plus aisées, car ces produits sont considérés comme plus abordables. Pourtant, leur composition (trop grasse, trop salée, trop transformée) et la présence de nitrites font de ces produits des aliments à fort risque sanitaire. La Ligue contre le cancer dénonce cette situation où les moins favorisés sont contraints de consommer des produits qui contribuent à leur mauvaise santé[1].
L'interdiction des nitrites avant tout
Face à cette situation, la Ligue contre le cancer continue de demander des mesures afin de protéger la santé de toutes et tous, notamment les plus vulnérables, telles que l'interdiction totale des nitrites dans la charcuterie.
La Ligue contre le cancer persiste dans son engagement pour une meilleure protection des consommateurs. Selon Emmanuel Ricard, « il est crucial que les pouvoirs publics prennent des mesures plus fermes et ambitieuses pour interdire les nitrites et pour garantir un accès à des produits sains pour toutes et tous. Il est inacceptable que certaines populations soient condamnées à consommer des produits à risques, qui augmentent leur risque de cancer, simplement parce qu’ils n'ont pas accès à des alternatives saines. »
La protection des consommateurs et la réduction des inégalités sanitaires sont au cœur de l’engagement de la Ligue contre le cancer.